By S. - En marche à la suite de Christ

(Blog chrétien - le carnet d'un pèlerin)

dimanche 24 octobre 2021

 

30ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année B


Textes du jour :  Jr 31, 7-9  Ps 125 (126)   /  He 5,1-6  / Mc 10, 46b-52


On ne cessera jamais de le dire et de le confesser : La conviction ferme, la persévérance acharnée et enfin la détermination infaillible obtiennent, sans nul doute, les résultats escomptés. Et tous ceux d’entre nous qui les ont expérimentées en témoignent aisément.

C’est d’ailleurs ce qui nous motive tous à éduquer nos enfants et ceux ou celles qui nous sont proches dans cette perspective. Nombre de personne en effet, et vous-même peut être, avez obtenu tous ces biens matériels, or, argent, maison etc. grâce à vos efforts acharnés. Et vous en êtes certainement très fiers. Mieux, vous l’exprimez sans sourciller, car si l’ouvrier mérite son salaire, l’ouvrier acharné mérite bien davantage. Il est donc légitime que vous ressentiez et viviez de la satisfaction de vos persévérances.

 

 

Justement, ce que le langage profane appelle, conviction, persévérance, détermination et confiance indéfectible, nous l’appelons nous chrétien : FoiEt c’est de cette foi, qu’il s’agit dans la liturgie de ce 30ème dimanche.

 

Car si le prophète Jérémie exhorte le peuple en exil à « poussez des cris de joie, à acclamez le Dieu de Jacob, à faire résonner les louanges » c’est sans aucun doute, parce que sa foi en l’action libératrice de Dieu est infaillible.

Le prophète sait lui, que ce que Dieu a promis, il le réalise toujours pour ses enfants. A condition que leur foi, leur confiance, leur conviction, leur espérance en lui ne défaille point.

 

L’aveugle Bartimée, en a fait l’expérience concrète dans le récit évangélique de ce jour : « Mais lui, criait de plus belle : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi », rabbouni, que je retrouve la vue » » .

A aucun moment, ce fils de Timée, n’a vacillé dans sa conviction d’être sauvé par le Christ. Au cœur des épreuves qui se dressaient face à lui, il a tenu ferme la conviction de sa foi. Confiant dans les promesses du Seigneur de sauver son peuple, par la médiation de son messie. Ce Messie promis par Dieu et envoyé en la personne du Christ Jésus.


L’apôtre Paul a bien raison de dire de Lui qu’il est le grand prêtre par excellence. Celui pour qui s’est fait entendre la voix du père : « Tu es mon fils, moi aujourd’hui je t’ai engendré ».


Or ce Christ, nous le recevons chaque jour dans la parole proclamée, dans le pain eucharistique distribué, dans l’amour exprimé les uns envers les autres.

 

Qu’avons-nous fait de celui-ci ?


A quel moment Frères et sœurs, notre confiance, nos espérances et notre foi en Christ s’est-elle effritée ?

 

En ce jour, où nous ouvrons notre nouvelle année à la suite du Christ, avec la rentrée pastorale, la providence de Dieu, toujours agissante à temps opportun, nous exhorte en nous rappelant avec insistance, que seule la foi inébranlable dans le Christ Jésus, peut nous sauver.


Puissions-nous nous armer de cette foi, afin d’entamer avec ferme assurance notre marche nouvelle à la suite du Christ qui règne pour les siècles des siècles.


Abbé Awoh Jean-Chris LEGUE

Prêtre de l' Archidiocèse d'Abidjan, Côte d'Ivoire



dimanche 17 octobre 2021


 29 ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année B


Textes du jour :  Is 53, 10-11  Ps 32 (33)   /  He 4,14-16  / Mc 10, 35-45


Chers frères et sœurs, aujourd’hui, 17 Octobre, notre méditation voudrait aborder la question de la Croix.

En parlant de la Croix, l’on fait allusion à la souffrance du Christ. Alors:

  • Comment notre Seigneur Jésus a-t-il compris ses souffrances ?
  • Quelle visée a-t-il donné à ses souffrances ?
  • À l’image du Christ, comment nous chrétiens devrions-nous vivre nos souffrances, nos épreuves ?

La souffrance de notre Seigneur Jésus-Christ est, pour nous, chrétiens, une évidence certaine, car elle faisait partie intégrante de sa vie terrestre. En effet, Jésus a souffert du manque de foi de ses apôtres, de leur envie de pouvoir, de leur volonté de domination, de leur volonté de siéger à sa droite et à sa gauche. En plus, Il a connu les moqueries des Pharisiens et des scribes. Aussi, Lui qui est Dieu, a souffert de ne pas être aimé par sa propre famille. Et enfin, Il a souffert la Passion, sommet de la souffrance humaine. Jésus a été traité comme un voleur, comme un briguant. Ses mains ont été clouées sur la croix. Il a été exposé aux rires et aux moqueries. Son sang a coulé ; son visage a reçu les injures et les crachats.


Mais pourquoi a-t-il accepté de souffrir ?


Jésus a vécu sa passion sur la croix comme rançon, comme rachat pour la multitude, pour le monde entier. Il nous dit et nous redit encore « je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir et donner ma vie en rançon pour la multitude ». Jésus nous dit Je ne suis pas venu pour ma gloire, je suis venu pour que ma mort et mes souffrances soient pour tous les hommes, pour toutes les femmes de génération en génération cause de salut éternel. Il nous dit encore Je suis venu pour vous arracher au pouvoir de Satan et pour rétablir dans votre dignité d’enfants de Dieu.


Voici mes frères et sœurs, le sens des souffrances du Christ.


Le Fils de Dieu a entrevu ses souffrances comme médiatrices de salut pour la multitude, de salut pour ses frères et sœurs, les hommes de tous temps et de toutes nations. Il a par conséquent compris sa croix sur fond d’un service fraternel.

Ses souffrances rendent compte de sa vie et de son ministère : le Fils de l’homme est venu pour que les hommes aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance. Une mission pour-les-hommes, par amour pour le genre humain en vue de le libérer. En conséquence, Jésus, sur le chemin de la croix, montre au plus haut point l’amour de Dieu pour les hommes, ses enfants. Les hommes qui sont devenus ennemis de Dieu du fait de leurs péchés, le Christ les a aimés jusqu’à leur donner librement sa vie. Lui qui a préconisé l’amour des ennemis, l’a vécu comme un commandement qu’il s’applique à lui-même avant tout.

Les souffrances de Jésus, Il les a compris comme un don : « Ma vie, nul ne la prend c’est moi qui la donne afin de racheter tous mes frères humains ». Sa mort n’était donc pas une fatalité, mais un événement s’insérant dans le dessein divin. Le Christ a remis sa vie dans les mains du Père en sacrifice de réparation afin de justifier les multitudes. C’est-à-dire restaurer, redonner à tous les hommes leur sainteté perdue. (Justifier signifie ici sauver)


Alors en un mot pourquoi Jésus a-t-il souffert ?


Une seule réponse POUR NOUS SAUVER ET POUR NOUS APPRENDRE À DONNER NOTRE VIE POUR CEUX QU’ON AIME.

Or, nous sommes appelés à aimer tous les hommes. "Ceux qu’on aime" renvoie à tous les hommes.

À partir de ce moment, l’homme n’est plus seulement chose parmi les choses. Dieu est devenu homme afin que par ses souffrances, l’homme devienne Dieu par sa foi en Jésus. 


Alors, pourquoi avons-nous peur devant les adversités, devant les difficultés de la vie ? 


C’est conscient de notre difficulté à mettre toute notre confiance en Dieu que l’auteur de la lettre au Hébreux dans la 2ème Lecture, nous demande de tenir ferme dans l’assurance de notre foi. En d’autres termes, il ouvre nos yeux sur notre identité chrétienne. Si nous sommes chrétiens, c’est-à-dire des personnes vivantes, sauvées comme l’est le Christ victorieux de la mort, c’est parce qu’un jour Dieu a traversé les cieux ; Il est descendu, Il a pris notre chair humaine afin de participer à notre souffrance et nous sauver. Ainsi, nous ne sommes plus seuls. Nous avons Dieu même avec nous. Voici la merveille qu’Il a accomplie.


Le texte que nous avons écouté, nous dit en substance que Dieu a décidé de compatir à nos faiblesses. Cela signifie que Dieu nous connaît ; Dieu sait ce que nous traversons ; Il n’est pas insensible à nos misères, à nos fragilités. Lui-même est passé par là. Alors nous devons avancer avec assurance vers le Trône de la grâce pour obtenir miséricorde et recevoir en temps voulu le secours de la grâce divine.

Oui frères et sœurs, avançons-nous avec assurance. Le texte ne dit pas «  restons couchés et Dieu fera tout à notre place ». Si Dieu a souffert, nous, qui sommes-nous pour ne pas souffrir ? Nous allons connaître la souffrance qui peut se décliner en maladie, faim, difficultés financières, perte d’un être cher, etc. Mais toutes ces difficultés, toutes ces souffrances doivent être vécues en pensant à Jésus. Penser à Jésus au cœur de notre souffrance signifie assumer notre souffrance en ne cherchant pas des échappatoires diaboliques (suicide, recours à la sorcellerie, vol, corruption, tricherie…) C’est aussi partir de cette souffrance, travailler encore plus pour nous en sortir et nous dire que notre souffrance actuelle participe au salut du monde. Il nous faut comprendre que toute souffrance doit être vécue dans la perspective de l’union au Christ souffrant pour le salut du monde.


Le chrétien est appelé à accueillir et à assumer la souffrance dans l’offrande totale de sa personne au Christ, son modèle. Si le Christ n’a pas exclu de sa vie le poids de la souffrance pour obtenir de manière définitive la rédemption de l’humanité, il est clair que la souffrance humaine vécue chrétiennement demeure ce passage naturel pour atteindre le bonheur eschatologique, le bonheur éternel, déjà sur la terre, comme le Christ notre maître. Chacun devra entrer en lui-même pour voir ce qui fait sa souffrance et commencer à trouver les stratégies pour en sortir victorieux. Car le Christ n’est pas resté dans le tombeau, Il en est sorti victorieux.

C’est cela la véritable vie chrétienne. Parvenir à comprendre que notre foi chrétienne est capable de déplacer les montagnes, non pas pour nous éviter de souffrir, mais pour trouver au sein de la souffrance les moyens de libération certaine, dans la justice et la vérité.


La souffrance n’est pas forcément une punition de Dieu. Il nous faut enlever cela de notre esprit. Chacune de nos actions a des conséquences. L’on ne peut pas rester sous la pluie sans parapluie et espérer ne pas se mouiller. C’est impossible. Donc certaines de nos actions entraînent des conséquences. N’accusons ni Dieu, ni les sorciers. Cependant, il ne s’agit pas de subir les épreuves de la vie. Il s’agit de se battre loyalement pour en sortir. Il ne faut pas récriminer contre Dieu, il ne faut pas non plus l’attendre comme celui qui viendra agir à notre place. Le Christ a souffert dans les cris et les larmes pour atteindre son but, celui de sauver les hommes. Toi mon frère ma sœur tu es appelé, grâce à la foi que tu as en Christ, à travailler pour l’amélioration de tes conditions de vie, dans la sueur, la justice et la vérité.  Le Christ n’est pas mort pour nous empêcher de souffrir, pour qu’on arrête de souffrir. Il n’est pas non plus mort pour nous apprendre la résignation. Nous sommes les fils du Roi comme le Christ ; comme Lui nous sommes appelés au service, dans la douleur et les larmes afin de ressusciter. « Donner notre vie pour nos frères » La grâce de Dieu nous est déjà accordée pour réaliser cette mission.


Que le Seigneur nous donne la claire vision de ce que nous avons à faire et la force de l’accomplir. Qu’Il nous fasse vouloir ce qu’Il veut pour la gloire de son Nom et le salut du monde. 

      

Abbé Marie Daniel AKON

Prêtre de l' Archidiocèse d'Abidjan, Côte d'Ivoire



 

dimanche 4 avril 2021

  

Dimanche de Pâques — Année B


Textes du jour :   Ac 10, 34a.37-43  Ps 117 (118)   /  Col 3, 1-4 / Séquence (A la victime Pascale) /  Jn 20, 1-9


Frères et sœurs, dimanche 04 Avril 2021, nous célébrons la Pâques du Seigneur.


Oui ! Il s’est levé d’entre les morts le Christ, notre Seigneur. Il s’est levé libre et vainqueur ! Jour de Résurrection ! Premier Jour de la semaine ! Peuples rayonnons de joie ! C’est la Pâques, la Pâques du Seigneur !


Mais que représente cet événement dans notre monde actuel ? Qu’apporte réellement la Résurrection du Christ? Car Il y a comme une indifférence croissante qui s’installe ou une joie qui s’évapore aisément. Or Pâques, c’est pour toute la vie.

Comment devons-nous comprendre la Résurrection aujourd’hui et quelles leçons pouvons-nous en tirer ?

Notre méditation voudrait mettre l’accent sur la Pâques comme nouvel exode, comme passage de l’aliénation à la liberté pour l’avènement de chrétiens vivants et missionnaires dans tous leurs milieux de vie.


Mes frères, mes sœurs, dire que Jésus est ressuscité d’entre les morts signifie premièrement, qu’après avoir été mis à mort, il est revenu à la vie, c’est-à-dire, son corps et son âme après avoir été séparés, se sont rejoints au troisième jour. Il s’est présenté à ses disciples, Il a vécu quelques temps avec eux, avant de monter aux cieux. C’est ce dont parle Pierre dans la première lecture. Chez Corneille, Pierre affirme que Jésus s’est manifesté aux personnes choisies par Dieu pour une mission : Témoigner de LUI, le Juge et le Seigneur de l’Univers. S’Il est Juge et Seigneur de l’univers, Il ne peut donc plus mourir. Voici mes frères, la deuxième signification de la Résurrection : Jésus est ressuscité pour vivre à jamais. Il n’est plus soumis au temps et à l’espace ; Il a retrouvé sa condition originelle pour conduire ceux qui écoutent sa voix vers l’éternité. C’est cette seconde signification qui fonde notre exode pascal, le passage de la mort à la vie, le passage de l’aliénation à la liberté en vue du Royaume des cieux. En effet, en entrant dans la maison de Corneille, Pierre montre qu’avec la Résurrection de Jésus, Dieu légitime son œuvre de libération et annonce le pardon de ses fautes à quiconque croit en Lui. Il suffit de croire en Jésus pour être sauvé. Pierre fait donc un travail de relecture pour nous dire que l’avènement de Jésus en ce monde est une expérience de libération. Sa vie a consacré la ruine de Satan. Lui Jésus, qui ayant sur Lui l’onction du Saint-Esprit, passait partout en faisant le bien. En Jésus, nous ne sommes plus sous le joug de la condamnation. Il est à Lui seul Notre Juge, Notre Seigneur et Notre Avocat.


De ce qui précède, frères et sœurs, la Résurrection de Jésus doit être entrevue, à partir de sa vie terrestre, mais aussi dans la globalité de l’histoire du salut, dans la globalité de l’histoire de l’amour entre Dieu et les hommes. En scrutant toute l’Écriture, saint Jean dans l’évangile et les autres Apôtres à sa suite se sont rendus compte que la mort ne pouvait pas retenir l’Auteur de la vie. Il fallait que le Père, dans la puissance de l’Esprit Saint, ressuscite Jésus d’entre les morts. Le mystère pascal, Passion, Mort et Résurrection, n’est pas un hasard incohérent, il s’insère dans l’événement de l’alliance conclue entre Dieu et son peuple. C’était donc dans le plan divin que son Fils soit Vainqueur de la Mort afin que quiconque croit en Jésus ressuscite pour la vie éternelle. Par conséquent, comme Jésus, nous aussi, en tant qu’enfants de Dieu, nous sommes appelés à ressusciter.

 

Mais comment ressuscitons-nous ?

Pour nous chrétiens, la Résurrection est de deux ordres. D’abord par le baptême, nous mourrons et ressuscitons avec Jésus. Nous sommes associés par le rite baptismal à son mystère pascal pendant notre vie sur la terre. Nous recevons les effets du mystère pascal afin de produire en nous les œuvres de salut. Par le baptême, nous devenons participants de cette vie nouvelle. La Résurrection comme Jésus l’a vécue n’interviendra pour nous qu’à la fin des temps, quand le Christ donnera l’immortalité à nos corps. Mais déjà, avec la Résurrection de Jésus, le ciel est présent sur la terre. Ainsi cette nouvelle naissance d’eau et d’Esprit oblige de notre part une attitude d’hommes et de femmes sauvés. C’est pourquoi Saint Paul dans la Deuxième lecture nous invite à tendre vers les réalités d’en-haut et non pas celles de la terre.


Lorsque saint Paul parle de réalités d’en-haut, il fait allusion à notre manière de vivre, à notre comportement après le baptême. Il s’agit d’un appel pour que nous prenions conscience de notre nouvelle identité. Rechercher les réalités d’en-haut, ne signifie pas vivre une autre vie que la vie ordinaire, mais plutôt vivre autrement la vie ordinaire. Qui que nous sommes, quoi que nous fassions, c’est dans cette vie ordinaire que doit s’exprimer l’extraordinaire événement de la Résurrection. Puisque le Christ, par sa Vie, sa Mort et Sa Résurrection nous a libérés, vivre autrement la vie ordinaire consiste à faire mourir ce qui, en nous, appartient à la terre : débauche, impureté, passion démesurée et déréglée, désir mauvais, cupidité, colère, irritation, méchancetés, injures, grossièretés, mensonges. Voilà le nouvel exode que constitue la Pâques : quitter le vieil homme avec ses convoitises pour revêtir l’homme recréé et sauvé par le Christ. Cet homme nouveau, parce qu’il a reçu l’Esprit Saint, œuvre pour atteindre la stature, le gabarit du Christ. Cette stature du Christ qui est témoignage de liberté se vit concrètement dans le quotidien de la vie à travers la compassion, la bienveillance, l’humilité, la douceur, la patience, le pardon mutuel, l’amour qui assure la perfection de notre vie, la paix du cœur. En un mot, tout ce qui doit être dit ou fait, doit l’être au nom du Seigneur Jésus en vue de soulager notre monde en détresse. Car comme le Christ, nous devons faire le bien dans tous nos milieux de vie. Cependant, mes frères mes sœurs, vous conviendrez avec moi que faire le bien partout n’est aucunement aisé.


Par conséquent, notre joie de Pâques ne peut oublier toutes nos tristesses, pas plus que nos péchés personnelles. Et pourtant Jésus ressuscité nous redit d'avancer avec confiance, parce que, dans le plan de Dieu, ce n'est pas la mort, ce n’est pas le péché qui aura le dernier mot. C’est chaque jour qu’il nous faut œuvrer pour une vie sur terre conforme à celle de Jésus.


Vous et moi savons que notre foi ne nous offre pas des solutions miracles ou ne nous immunise pas contre la douleur ; mais nous croyons. Et cette foi nous donne d’avancer parmi nos frères humains. Nous nous savons faibles. Mais en même temps, nous sommes comme des vases d’argile portant une lumière et une certitude que nous pouvons pas garder pour nous seuls : « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle ». Voilà notre témoignage ; voilà pour nous l’utilité de la Résurrection de Jésus. En Jésus Ressuscité, nous avons un modèle de victoire certaine, déjà sur la terre, dans les larmes et la douleur du sacrifice oblatif. Et ce Fils qui a pris sur Lui toutes les souffrances et toutes les morts du monde, désormais nous attend dans la gloire du Père. Nous sommes les citoyens du Ciel, mais la terre appartient aussi à Notre Père : c’est pourquoi en tant que chrétiens nous y travaillons de manière exemplaire. Parce que le Christ est ressuscité, nous œuvrons pour que cessent les guerres, l’injustice, les fléaux et calamités. Parce que le Christ est ressuscité, nous chrétiens venons en aide aux plus pauvres, aux plus démunis, aux malades dans les hôpitaux et dans les familles. Et si quelqu’un doute de la Résurrection, qu’il regarde objectivement le témoignage de foi de tant de chrétiens à travers le monde qui œuvrent pour un monde plus juste et plus fraternel. Que Christ Ressuscité voit tous ces efforts et qu’Il les porte à leur achèvement !

Excellente fête de Pâques à tous et à chacun ! Que le Ressuscité vous bénisse, à jamais, Lui règne maintenant et pour les siècles des siècles.




 

Dimanche de Pâques — Année B


Textes du jour :   Ac 10, 34a.37-43  Ps 117 (118)   /  Col 3, 1-4 / Séquence (A la victime Pascale) /  Mc 16,1-7


« Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié, il n’est pas ici, il est ressuscité alléluia ! »

 

Mes frères et mes sœurs,  C’est la nouvelle qui a retenti avec éclat au cours de la nuit, illuminant nos yeux d'une joie, qui nous donne un sourire jusqu'aux omoplates et qui, voilà déjà plus de 2000 ans ne cesse de faire couler encre et salive.


Oui, Celui qui avait été trahi par son financier, renié par Pierre, abandonné par ses disciples, rejeté par l'ingratitude des hommes. Celui qui avait été crucifié par jalousie des grands prêtres, pour que son nom soit à jamais effacé de la conscience des hommes. Celui qui a été enseveli sous les moqueries et les railleries, avec nos espérances et nos espoirs. Cet homme-là est ressuscité, alléluia ! Il est vraiment ressuscité, alléluia, alléluia !


Oui, le Christ est ressuscité, il est plus que jamais vivant. Devant lui, la mort a quitté, caleté, cavalé, détalé, décampé, et même passer et trépasser ! Sa vie, n'est certes pas le retour à notre vie, mais elle est une manière nouvelle d'exister, car même l'espace et le temps ne peuvent plus le saisir. Ce qui augure le commencement des temps nouveaux pour des personnes nouvelles avec un comportement nouveau !


En effet, la 1ère lecture vient pour confirmer le changement bouleversant de l'histoire qui s’opère grâce à la résurrection du Christ. L'Esprit du Ressuscité transforme des hommes naturellement peureux, faibles et ignorants en des personnes courageuses, qui manifestent la puissance et la sagesse de Dieu.

Pierre, qui pas plus tard que vendredi Saint tremblait plus qu'une feuille morte devant la servante du Grand-Prêtre, se tient aujourd’hui debout devant un centurion, chef d’une centaine de soldats pour parler de Jésus ressuscité avec grande assurance.

Mes frères et mes sœurs quand on rencontre Jésus, mort et ressuscité, c'est un véritable bouleversement qui s'opère dans notre vie. Si nous n’avions rien, nous possédons désormais tout. Si nous étions faibles, nous recevons force. Si nous étions dans les ténèbres, nous sommes introduits dans la lumière. Avec Christ ressuscité, nous passons du trou au trône, de la queue à la tête, de l'état de suiveur à la position de leader et de la tristesse à l'allégresse ; notre vie ne peut plus être la même, notre histoire est totalement transformée et cela pour toujours, car : le Christ est ressuscité, alléluia ! Il est vraiment ressuscité, alléluia, alléluia !

 

Désormais, nous ne pouvons plus être M., Mlle ou Mme tout le monde. Notre manière de penser, de parler, d'agir changent radicalement. Lorsque nous recevons Jésus ressuscité dans notre cœur et dans notre vie, nous recherchons les réalités d'en haut. Et c'est justement, à cela que nous invite la 2ème lecture. Par notre baptême, nous avons reçu dans notre âme la visite du Christ ressuscité. Nous devons donc rendre compte de notre espérance, de notre foi et de notre charité à tous et à chacun. En ce sens, la résurrection du Christ nous appelle au témoignage.

 

Dans l'Évangile que nous avons entendu, Marie Madeleine et Marie, mère de Jacques et de Salomé reçoivent la mission d'annoncer ce si grand mystère. Marie, femme jadis possédée par sept démons, et qui était prostituée est chargée de la plus heureuse des missions, elle devient ainsi Apôtre de la résurrection. Eh! Oui, le témoignage de la foi est confié à des femmes. Fille, sœur, mère, femme catholique et d’ailleurs, le Christ te rappelle que : partout tu dois être missionnaire de la résurrection. Tendu vers les réalités d’en haut, tu es héraut du Christ ressuscité. Jésus par-là, donne une leçon au monde : les femmes ne sont pas des sous-hommes et n’ont pas à être mises au rebut de la société. Elles ont, comme les hommes, leur place et leur rôle à jouer dans le monde, dans l’annonce de l’Évangile et dans la mission de l’Eglise. C’est donc le lieu de saluer toutes les femmes et leur engagement au service de Dieu et de son Eglise. Que Dieu vous le rende en grâce et en bénédiction.


Oui, le Christ est ressuscité, alléluia ! Il est vraiment ressuscité, alléluia, alléluia ! La résurrection du Christ que nous célébrons est le triomphe de la foi sur la haine et sur la mort. Je voudrais terminer en retenant 2 choses avec vous :


-         La première : la résurrection du Christ est une vérité de foi qui a changé l'histoire du monde et dont la puissance agit dans la vie du croyant : quand nous croyons que Christ est vivant alors nous sommes sauvés. Cette croyance opère en nous un si grand changement que nous sommes tournés vers les réalités d’en haut qui nous poussent à la partager.

 

-         La seconde : la résurrection du Christ nous fait comprendre que le mal et le malheur, la mort et le deuil, la souffrance et la maladie, les guerres et les calamités n’auront jamais le dernier mot. De même que la vie engloutit la mort ; de même, la résurrection détruit les œuvres des ténèbres. Et nous fait entrer dans le « je t’aime de Dieu. »

 

Le Christ est ressuscité, alléluia ! Il est vraiment ressuscité, alléluia, alléluia ! A lui la gloire pour les siècles des siècles.



Abbé Joseph Milafany  Y.

Prêtre du diocèse d'Abidjan





dimanche 28 mars 2021

 DIMANCHE DES RAMEAUX ET DE LA PASSION DU SEIGNEUR  ANNEE B

 

Textes du jour : Is 50, 4-7 / Ps 21 (22) / Ph 2, 6-11  / Mc 14, 1 – 15, 47


Mes frères et mes sœurs


Dans le premier Évangile écouté, nous avons entendu la foule dire : « Hosanna ! Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient. » ; Dans le second, la foule cria à Pilate « Crucifie-le ! ». Ces deux cris vont à l’endroit de la même personne, Jésus notre Seigneur ; acclamé par les foules, puis renié par elles. L’être de Jésus a toujours été caractérisé par cette ambiguïté : Dieu très haut, il s’est abaissé à devenir homme ; riche qu’il est, il s’est fait pauvreté ; Roi de gloire, sa couronne était d’épines et ses vêtements royaux d’une unique tunique. Il n’avait pour suite ni gardes lourdement armés, ni d’hommes puissants de son temps, mais des disciples et apôtres bien souvent rebuts de la société.


Sa vie et son ministère étaient conformes à son être, ce qui l’a conduit librement à la mort. Il a subi de faux témoignages, coups et crachats, abandons et reniements par presque tous, pour finir comme un voleur sur la croix. Jésus a rencontré joies et douleurs, adhésion à son message et rejet. Recherché pour ses miracles par certains, traité de proche de Satan par d’autres pour les mêmes prodiges. Lorsqu’il nourrissait les foules de pain, elles couraient vers lui. Mais lorsqu’il leur proposait son corps et son sang en nourriture, il devenait pour eux fou, un paria rejeté de tous. L’élite romaine l’a sollicité pour ses miracles, la même élite l’a crucifié sur la croix. Certains des grands prêtres l’ont appelé maître en secret, d’autres, les plus nombreux, on dit en public qu’il est un blasphémateur.


Ces sentiments opposés, observés par les uns et les autres face à Jésus, se remarquent aussi dans nos vies de baptisés. En effet, lorsque tout va bien pour nous, nous acclamons Jésus, nous sommes prêts à le suivre et à témoigner de ses bienfaits. Mais lorsque, soudain, une difficulté arrive, nous le renions, comme Pierre qui, par trois fois a publiquement dit qu’il ne le connaissait pas.


Cette ambivalence est aussi ressentie dans notre vie professionnelle. Nous sommes tiraillés par le fait de vouloir vivre au travail, les exigences de notre foi, mais en même temps, nous sommes confrontés à la réalité professionnelle : corruption sans vergogne, ordre direct des responsables hiérarchiques en contradiction flagrant avec Jésus, la calomnie pour pouvoir avancer. Et dans le but de sauver et de protéger notre poste, nous abandonnons les préceptes de Dieu pour nous ranger derrière les forces obscures et du mal. C’est justement ça, la source de tout le mal que nous faisons : vouloir sauver notre poste, notre fonction, nos avoirs, notre savoir en un mot vouloir nous sauver.


En réalité ce n’est pas mauvais de vouloir être sauvé, mais ce qui est mis en cause ici, c’est vouloir se sauver par soi-même, par ses propres forces, par ses propres manières de faire, en rejetant Dieu.


Depuis Adam jusqu’à nous, en passant par Caïn, par le peuple d’Israël ou même par David, l’histoire du salut grouille d’hommes et de femmes qui ont voulu sauver leur vie en excluant Dieu. Cette manière de vouloir vivre par soi-même, en excluant Dieu, a donné aux hommes de se tourner vers des idoles, vers des vérités et attitudes qui rejettent ses préceptes. « Le crucifie-le » exprimé par la foule aujourd’hui est, en fait, le cri de tous ceux qui depuis Adam ont décidé de mettre à mort le Seigneur pour sauver eux-mêmes leur vie. Mais, Jésus nous dit : « celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera. »


Mes frères et mes sœurs, le sens de cette grande fête qui nous conduira jusqu’au matin de la résurrection, c’est de laisser Jésus être le seul et l’unique maître de notre vie.

 

Fêter ce jour, c’est décider de le suivre sur tous ses chemins, qu’ils soient joyeux comme l’entrée triomphale à Jérusalem ou dramatique comme sa mort cruelle et lâche sur la croix. C’est aussi prendre position pour Jésus en toute chose et à tout moment, car comme dit notre Archevêque : « on ne peut pas être chrétien les jours pairs et le contraire les jours impairs. »


Ce dimanche est aussi, le dimanche du choix, nous devons choisir entre ceux qui disent : « hosanna, ô fils de David » et ceux qui crient : « A mort crucifie-le. »


Le Seigneur nous a dit par la bouche de son prophète Moïse : « Vois ! Je mets aujourd’hui devant toi ou bien la vie et le bonheur, ou bien la mort et le malheur. » Ce que je te commande aujourd’hui, c’est d’aimer le Seigneur ton Dieu, de marcher dans ses chemins, de garder ses commandements, ses décrets et ses ordonnances. Alors, tu vivras… ; si tu détournes ton cœur, si tu n’obéis pas, si tu te laisses entraîner à te prosterner devant d’autres dieux et à les servir, certainement tu périras. 

 


Quel choix allons-nous faire ? Que le Seigneur nous aide à faire le bon choix ! Lui qui règne pour les siècles des siècles.



Abbé Joseph Milafany  Y.

Prêtre du diocèse d'Abidjan