Récollection de carême (partie 2)
Le Carême,
Moment favorable pour prendre soin de soi et des autres.
Pour accéder à la partie 1 de l'enseignement, cliquez sur le lien ci-après Récollection de carême - partie 1 (Introduction)
I)
Prendre soin de soi
Le temps de carême
est le temps par excellence où nous sommes appelés à aller vers les autres.
Ainsi compris, l’invitation à prendre soin de soi peut paraître égoïste ou
antiévangélique. Pourtant le thème pastoral de notre année nous recommande de
prendre soin de soi.
Prendre soin de
soi est comme nous le savons être à l’écoute de ses besoins afin de les
satisfaire.
Or le thème de
notre année pastorale nous demande de faire aux autres ce que nous voulons
qu’ils fassent pour nous.
Cela implique
nécessairement de me connaître, savoir ce qui est bon pour moi, le désirer et
en définitive, faire de même pour l’autre.
Ainsi, prendre
soin de soi n’est pas antiévangélique, bien au contraire, dans le cas de notre
carême 2021 c’est veiller sur
sa santé. Avoir un mode de vie sain.
Nous parlerons ici,
brièvement de la santé physique puis, plus longuement de la santé spirituelle.
1) Santé
Physique
Hier le point de
la situation sanitaire en ce qui concerne la maladie à coronavirus dans notre
pays était : 1486 personnes en traitement, et 185 personnes décédées. Si
nous rendons grâce à Dieu de nous avoir relativement épargné de la maladie,
nous devons prendre soin de notre santé. Porter notre masque, pas seulement à
l’Eglise mais aussi partout où cela est nécessaire et respecter la
distanciation physique.
A côté de notre
santé physique, nous avons une santé aussi importante sur laquelle nous devons
veiller : la santé spirituelle.
C’est sur celle-là que je vais le plus insister
2) Santé
spirituelle
Le mercredi des
cendres, l’Eglise nous a proposé trois attitudes qui devraient nous accompagner
tout au long de notre carême :
ü la prière,
ü l’aumône
ü et le jeûne.
Je voudrais à la
faveur de cet enseignement m’appesantir sur la prière. Ici, précisons bien qu’il ne s’agit pas de la prière
communautaire, mais de la prière personnelle.
Comme nous le
savons, la prière est le moyen pour communier avec Dieu. Le carême est un temps favorable, où nous devons
parler avec Dieu. A partir de trois textes, je voudrais relever quelques
caractéristiques de la prière chrétienne.
a) La
prière doit être discrète
Le premier texte, c’est celui qui a été lu le
mercredi des cendres :
«Quand vous
priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout
dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils
prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais
toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte,
et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans
le secret te le rendra. » Matthieu
6,5-7.
La prière chrétienne n’est pas une prière
pour se faire voir.
L’hypocrite dans son sens originel, est une
personne qui porte un masque pour jouer un rôle. Quand le Seigneur nous demande
de ne pas prier comme les hypocrites et qu’il faut se retirer dans la pièce la
plus retranchée, il veut nous rappeler que la prière chrétienne est discrète.
Le chrétien ne prie pas pour montrer aux
autres qu’il prie. La prière n’est pas une comédie ; elle nous permet
d’entrer en intimité avec Dieu. La grandeur de Dieu est telle qu’il se laisse
rencontrer dans le secret. Là où nous sommes seuls avec lui, là où personne ne
peut nous voir, là où l’humain étreint le divin, là où la Parole écoute celui
qui parle, là où le Souffle de Dieu écoute celui qui souffle.
Le Seigneur dans ce temps de carême nous
attend dans le secret et il désire que l’on vienne jusqu’à lui.
La prière n’est pas seulement intime, elle
doit aussi être humble.
b) La prière doit être humble
De prime abord, nous pouvons être choqués
d’entendre que la prière doit être humble. Eh bien, oui, elle doit l’être.
Une prière authentique, une prière vraie, est
une prière dans laquelle le chrétien se situe devant Dieu tel qu’il est, avec
humilité. C’est-à-dire celui qui attend de lui miséricorde et pardon. C’est ce
que nous enseigne le deuxième texte que je voudrais partager avec vous :
« Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était
pharisien, et l’autre, publicain. Le pharisien se tenait debout et priait en
lui-même : “Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les
autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore
comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de
tout ce que je gagne.” Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même
pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en
disant : “Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !” Je
vous le déclare : quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui
qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre. Qui s’élève sera
abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. » Luc 18,10-14.
Le chrétien ne prie pas pour dire à Dieu ce
qu’il fait pour lui ou pour les autres, mais il prie pour présenter ses faiblesses
et misères à Dieu.
Prier chrétiennement est l’attitude de celui
qui ne se glorifient pas devant Dieu, car il sait que tout ce qu’il est, tout
ce qu’il a provient de lui.
Celui qui prie ne juge pas son prochain, mais
pose un regard d’amour sur lui. La prière que nous devons présenter à Dieu est
une prière qui nous ramène à la vérité de ce que nous sommes : des hommes et des femmes qui ont besoin
de lui et qui sans lui ne peuvent rien faire.
Si la prière doit être discrète et humble,
elle doit aussi être insistante.
c) La prière doit être insistante
La prière chrétienne doit aussi se faire
insistante. C’est ce que relève le troisième texte que je vous propose :
« Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas
Dieu et ne respectait pas les hommes. Dans cette même ville, il y avait une
veuve qui venait lui demander : “Rends-moi justice contre mon adversaire.”
Longtemps il refusa ; puis il se dit : “Même si je ne crains pas Dieu
et ne respecte personne, comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui
rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.” » Le
Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de
justice ! Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui
jour et nuit ? Les fait-il attendre ? » Luc 18, 2-7
Souvent nous prions et nous sommes
décourager, mais le Seigneur nous rappelle que nous devons prier avec
insistance, pas parce qu’il serait sourd, mais parce que prier avec insistance,
nous rend familier de Dieu. Et c’est cette familiarité avec Dieu qui nous transforme
et nous permet de comprendre l’action de Dieu pour nous.
En réalité, comme vous l’avez sans doute
remarqué, prier c’est se rapprocher de Dieu, c’est se laisser transformer par
lui. Et pour ce temps de carême 2021, je voudrais nous proposer, comme exercice,
la prière permanente, pour notre bien-être spirituel. Il ne s’agit pas
seulement d’avoir des moments de prières et de rencontres avec Dieu, mais notre
défi sera d’être des hommes et des femmes de prières. Pour utiliser un langage
actuel, des hommes et des femmes qui bénéficient d’une connexion illimitée avec
Dieu.
Toutes nos journées doivent être tournées
vers le Seigneur et l’on peut dire des petites phrases pour nous rappeler cette
connexion à Dieu. Par exemple : « Je t’aime Jésus » ;
« que ta volonté soit faite » ; « prend pitié du pécheur
que je suis. »
Pour notre santé spirituelle, faisons
l’expérience de la prière personnelle.
Si nous prenons soin de nous, la charité
chrétienne nous impose de prendre également soin des autres.
Pour accéder à la suite et fin de l'enseignement, cliquez sur le lien ci-après Récollection de carême - partie 3 et fin (prendre soin des autres)
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