Dimanche de Pâques — Année B
Frères
et sœurs, dimanche 04 Avril 2021, nous célébrons la Pâques du Seigneur.
Oui ! Il s’est
levé d’entre les morts le Christ, notre Seigneur. Il s’est levé libre et
vainqueur ! Jour de Résurrection ! Premier Jour de la semaine !
Peuples rayonnons de joie ! C’est la Pâques, la Pâques du Seigneur !
Mais
que représente cet événement dans notre monde actuel ? Qu’apporte
réellement la Résurrection du Christ? Car Il y a comme une indifférence croissante
qui s’installe ou une joie qui s’évapore aisément. Or Pâques, c’est
pour toute la vie.
Comment
devons-nous comprendre la Résurrection aujourd’hui et quelles leçons
pouvons-nous en tirer ?
Notre
méditation voudrait mettre l’accent sur la Pâques comme nouvel exode, comme
passage de l’aliénation à la liberté pour l’avènement de chrétiens vivants et
missionnaires dans tous leurs milieux de vie.
Mes
frères, mes sœurs, dire que Jésus est ressuscité d’entre les morts signifie
premièrement, qu’après avoir été mis à mort, il est revenu à la vie,
c’est-à-dire, son corps et son âme après avoir été séparés, se sont rejoints au
troisième jour. Il s’est présenté à ses disciples, Il a vécu quelques temps
avec eux, avant de monter aux cieux. C’est ce dont parle Pierre dans la
première lecture. Chez Corneille, Pierre affirme que Jésus s’est manifesté aux
personnes choisies par Dieu pour une mission : Témoigner de LUI, le Juge et le Seigneur de l’Univers. S’Il
est Juge et Seigneur de l’univers, Il ne peut donc plus mourir. Voici mes
frères, la deuxième signification de la Résurrection : Jésus est
ressuscité pour vivre à jamais. Il n’est plus soumis au temps et à
l’espace ; Il a retrouvé sa condition originelle pour conduire ceux qui
écoutent sa voix vers l’éternité. C’est
cette seconde signification qui fonde notre exode pascal, le passage de la mort
à la vie, le passage de l’aliénation à la liberté en vue du Royaume des cieux.
En effet, en entrant dans la maison de Corneille, Pierre montre qu’avec la
Résurrection de Jésus, Dieu légitime son œuvre de libération et annonce le
pardon de ses fautes à quiconque croit en Lui. Il suffit de croire en Jésus
pour être sauvé. Pierre fait donc un travail de relecture pour nous dire que
l’avènement de Jésus en ce monde est une expérience de libération. Sa vie a
consacré la ruine de Satan. Lui Jésus, qui ayant sur Lui l’onction du Saint-Esprit,
passait partout en faisant le bien. En Jésus, nous ne sommes plus sous le joug
de la condamnation. Il est à Lui seul Notre Juge, Notre Seigneur et Notre
Avocat.
De
ce qui précède, frères et sœurs, la Résurrection de Jésus doit être entrevue, à
partir de sa vie terrestre, mais aussi dans la globalité de l’histoire du
salut, dans la globalité de l’histoire de l’amour entre Dieu et les hommes. En
scrutant toute l’Écriture, saint Jean dans l’évangile et les autres Apôtres à
sa suite se sont rendus compte que la mort ne pouvait pas retenir l’Auteur de
la vie. Il fallait que le Père, dans la puissance de l’Esprit Saint, ressuscite
Jésus d’entre les morts. Le mystère pascal, Passion, Mort et Résurrection,
n’est pas un hasard incohérent, il s’insère dans l’événement de l’alliance
conclue entre Dieu et son peuple. C’était donc dans le plan divin que son Fils
soit Vainqueur de la Mort afin que quiconque croit en Jésus ressuscite pour la
vie éternelle. Par conséquent, comme Jésus, nous aussi, en tant qu’enfants de
Dieu, nous sommes appelés à ressusciter.
Mais
comment ressuscitons-nous ?
Pour
nous chrétiens, la Résurrection est de deux ordres. D’abord par le baptême, nous
mourrons et ressuscitons avec Jésus. Nous sommes associés par le rite baptismal
à son mystère pascal pendant notre vie sur la terre. Nous recevons les effets
du mystère pascal afin de produire en nous les œuvres de salut. Par le baptême,
nous devenons participants de cette vie nouvelle. La Résurrection comme Jésus
l’a vécue n’interviendra pour nous qu’à la fin des temps, quand le Christ donnera
l’immortalité à nos corps. Mais déjà, avec la Résurrection de Jésus, le ciel
est présent sur la terre. Ainsi cette nouvelle naissance d’eau et d’Esprit
oblige de notre part une attitude d’hommes et de femmes sauvés. C’est pourquoi
Saint Paul dans la Deuxième lecture nous invite à tendre vers les réalités
d’en-haut et non pas celles de la terre.
Lorsque
saint Paul parle de réalités d’en-haut, il fait allusion à notre manière de
vivre, à notre comportement après le baptême. Il s’agit d’un appel pour que
nous prenions conscience de notre nouvelle identité. Rechercher les réalités
d’en-haut, ne signifie pas vivre une autre vie que la vie ordinaire, mais plutôt
vivre autrement la vie ordinaire. Qui que nous sommes, quoi que nous fassions,
c’est dans cette vie ordinaire que doit s’exprimer l’extraordinaire événement
de la Résurrection. Puisque le Christ, par sa Vie, sa Mort et Sa Résurrection
nous a libérés, vivre autrement la vie ordinaire consiste à faire mourir ce qui,
en nous, appartient à la terre : débauche, impureté, passion démesurée et
déréglée, désir mauvais, cupidité, colère, irritation, méchancetés, injures,
grossièretés, mensonges. Voilà le nouvel exode que constitue la Pâques : quitter le vieil homme avec ses convoitises pour revêtir l’homme recréé
et sauvé par le Christ. Cet homme nouveau, parce qu’il a reçu
l’Esprit Saint, œuvre pour atteindre la stature, le gabarit du Christ. Cette
stature du Christ qui est témoignage de liberté se vit concrètement dans le
quotidien de la vie à travers la compassion, la bienveillance, l’humilité, la
douceur, la patience, le pardon mutuel, l’amour qui assure la perfection de
notre vie, la paix du cœur. En un mot, tout ce qui doit être dit ou fait, doit
l’être au nom du Seigneur Jésus en vue de soulager notre monde en détresse. Car
comme le Christ, nous devons faire le bien dans tous nos milieux de vie. Cependant,
mes frères mes sœurs, vous conviendrez avec moi que faire le bien partout n’est
aucunement aisé.
Par conséquent, notre joie de Pâques ne peut oublier toutes nos tristesses, pas plus que nos péchés personnelles. Et pourtant Jésus ressuscité nous redit d'avancer avec confiance, parce que, dans le plan de Dieu, ce n'est pas la mort, ce n’est pas le péché qui aura le dernier mot. C’est chaque jour qu’il nous faut œuvrer pour une vie sur terre conforme à celle de Jésus.
Vous et moi
savons que notre foi ne nous offre pas des solutions miracles ou ne nous immunise
pas contre la douleur ; mais nous croyons. Et cette foi nous donne d’avancer parmi
nos frères humains. Nous nous savons faibles. Mais en même temps, nous sommes
comme des vases d’argile portant une lumière et une certitude que nous pouvons
pas garder pour nous seuls : « Dieu a tant
aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en
Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle ». Voilà notre
témoignage ; voilà pour nous l’utilité de la Résurrection de Jésus. En
Jésus Ressuscité, nous avons un modèle de victoire certaine, déjà sur la terre,
dans les larmes et la douleur du sacrifice oblatif. Et ce Fils qui a pris sur Lui
toutes les souffrances et toutes les morts du monde, désormais nous attend dans
la gloire du Père. Nous sommes les citoyens du Ciel, mais la terre appartient
aussi à Notre Père : c’est pourquoi en tant que chrétiens nous y travaillons
de manière exemplaire. Parce que le Christ est ressuscité, nous œuvrons pour
que cessent les guerres, l’injustice, les fléaux et calamités. Parce que le
Christ est ressuscité, nous chrétiens venons en aide aux plus pauvres, aux plus
démunis, aux malades dans les hôpitaux et dans les familles. Et si quelqu’un
doute de la Résurrection, qu’il regarde objectivement le témoignage de foi de
tant de chrétiens à travers le monde qui œuvrent pour un monde plus juste et
plus fraternel. Que Christ Ressuscité voit tous ces efforts et qu’Il les porte
à leur achèvement !
Excellente fête
de Pâques à tous et à chacun ! Que le Ressuscité vous bénisse, à jamais,
Lui règne maintenant et pour les siècles des siècles.
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