DIMANCHE DES RAMEAUX ET DE LA PASSION DU SEIGNEUR ANNEE B
Textes du jour : Is 50, 4-7 / Ps 21 (22) / Ph 2, 6-11 / Mc 14, 1 – 15, 47
Mes frères et mes sœurs
Dans
le premier Évangile écouté, nous avons entendu la foule dire : « Hosanna !
Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient. » ; Dans le second,
la foule cria à Pilate « Crucifie-le ! ». Ces deux cris vont à l’endroit de la même personne,
Jésus notre Seigneur ; acclamé par les foules, puis renié par elles.
L’être de Jésus a toujours été caractérisé par cette ambiguïté : Dieu très
haut, il s’est abaissé à devenir homme ; riche qu’il est, il s’est fait
pauvreté ; Roi de gloire, sa couronne était d’épines et ses vêtements
royaux d’une unique tunique. Il n’avait pour suite ni gardes lourdement armés,
ni d’hommes puissants de son temps, mais des disciples et apôtres bien souvent rebuts
de la société.
Sa
vie et son ministère étaient conformes à son être, ce qui l’a conduit librement
à la mort. Il a subi de faux témoignages, coups et crachats, abandons et
reniements par presque tous, pour finir comme un voleur sur la croix. Jésus a
rencontré joies et douleurs, adhésion à son message et rejet. Recherché pour
ses miracles par certains, traité de proche de Satan par d’autres pour les
mêmes prodiges. Lorsqu’il nourrissait les foules de pain, elles couraient vers
lui. Mais lorsqu’il leur proposait son corps et son sang en nourriture, il
devenait pour eux fou, un paria rejeté de tous. L’élite romaine l’a sollicité
pour ses miracles, la même élite l’a crucifié sur la croix. Certains des grands
prêtres l’ont appelé maître en secret, d’autres, les plus nombreux, on dit en
public qu’il est un blasphémateur.
Ces sentiments opposés, observés
par les uns et les autres face à Jésus, se remarquent aussi dans nos vies de
baptisés. En effet, lorsque tout va bien pour nous, nous acclamons Jésus, nous
sommes prêts à le suivre et à témoigner de ses bienfaits. Mais lorsque, soudain,
une difficulté arrive, nous le renions, comme Pierre qui, par trois fois a
publiquement dit qu’il ne le connaissait pas.
Cette
ambivalence est aussi ressentie dans notre vie professionnelle. Nous sommes
tiraillés par le fait de vouloir vivre au travail, les exigences de notre foi,
mais en même temps, nous sommes confrontés à la réalité professionnelle :
corruption sans vergogne, ordre direct des responsables hiérarchiques en
contradiction flagrant avec Jésus, la calomnie pour pouvoir avancer. Et dans le
but de sauver et de protéger notre poste, nous abandonnons les préceptes de
Dieu pour nous ranger derrière les forces obscures et du mal. C’est justement
ça, la source de tout le mal que nous faisons : vouloir sauver notre
poste, notre fonction, nos avoirs, notre savoir en un mot vouloir nous sauver.
En réalité ce n’est pas
mauvais de vouloir être sauvé, mais ce qui est mis en cause ici, c’est vouloir
se sauver par soi-même, par ses propres forces, par ses propres manières de
faire, en rejetant Dieu.
Depuis
Adam jusqu’à nous, en passant par Caïn, par le peuple d’Israël ou même par
David, l’histoire du salut grouille d’hommes et de femmes qui ont voulu sauver
leur vie en excluant Dieu. Cette manière de vouloir vivre par soi-même, en
excluant Dieu, a donné aux hommes de se tourner vers des idoles, vers des
vérités et attitudes qui rejettent ses préceptes. « Le crucifie-le »
exprimé par la foule aujourd’hui est, en fait, le cri de tous ceux qui depuis
Adam ont décidé de mettre à mort le Seigneur pour sauver eux-mêmes leur vie. Mais, Jésus nous dit : « celui qui veut sauver sa vie la
perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la
sauvera. »
Mes frères et mes sœurs,
le sens de cette grande fête qui nous conduira jusqu’au matin de la
résurrection, c’est de laisser Jésus être le seul et l’unique maître de notre
vie.
Fêter ce jour, c’est décider de le suivre sur tous ses chemins, qu’ils soient joyeux comme l’entrée triomphale à Jérusalem ou dramatique comme sa mort cruelle et lâche sur la croix. C’est aussi prendre position pour Jésus en toute chose et à tout moment, car comme dit notre Archevêque : « on ne peut pas être chrétien les jours pairs et le contraire les jours impairs. »
Ce dimanche est aussi, le dimanche du choix, nous devons choisir entre ceux qui disent : « hosanna, ô fils de David » et ceux qui crient : « A mort crucifie-le. »
Le Seigneur nous a dit par la bouche de son prophète
Moïse : « Vois ! Je mets aujourd’hui devant toi ou bien la vie et le
bonheur, ou bien la mort et le malheur. » Ce que je te commande aujourd’hui, c’est
d’aimer le Seigneur ton Dieu, de marcher dans ses chemins, de garder ses
commandements, ses décrets et ses ordonnances. Alors, tu vivras… ; si tu
détournes ton cœur, si tu n’obéis pas, si tu te laisses entraîner à te
prosterner devant d’autres dieux et à les servir, certainement tu périras.
Quel choix allons-nous faire ? Que le Seigneur nous
aide à faire le bon choix ! Lui qui règne pour les siècles des siècles.
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