Récollection de carême (partie 3)
Le Carême,
Moment favorable pour prendre soin de soi et des autres.
Pour accéder à
la partie 1 de l'enseignement, cliquez sur le lien ci-après Récollection de carême - partie 1 (Introduction)
à la partie 2 de l'enseignement, cliquez sur le lien ci-après Récollection de carême - partie 2 (prendre soin de soi)
II)
Prendre soin des autres
Prendre
soin des autres, c’est être attentif à leur besoin et dans la mesure de nos
possibilités, travailler à leur venir en aide.
Cela
passe en ce temps de carême à veiller sur la santé des autres et à faire d’eux
la cible de nos actions caritatives.
1) Veiller
sur la santé des autres
Prendre
soin des autres commence également en cette situation de covid19, par prendre
soin de leur santé.
Prendre
soin de leur santé, c’est s’assurer que, je ne suis pas celui par lequel,
l’autre peut tomber malade. C’est aussi, sensibiliser, car prévenir est mieux
que guérir.
Veiller sur
la santé des autres est déjà remarquable, le Seigneur nous demande également
d’être attentifs aux besoins des autres.
2) La
pratique de la charité comme moyen par excellence de prendre soin des autres
Le carême
nous donne également l’occasion de pratiquer de manière plus intense la
charité, ce moyen par excellence pour prendre soin des autres.
Je
voudrais retenir trois points qui pourront nous aider pour notre carême
2021 :
ü la fraternité humaine,
ü venir en aide à nos frères et sœurs
ü et construire un monde plus fraternel et plus juste.
La
première des choses, qui nous permettra de prendre soin des autres, c’est de
nous reconnaître tous comme des frères et des sœurs.
a) La fraternité universelle
Aujourd’hui,
de plus en plus, l’homme a moins conscience que celui qui est en face de lui
est aussi une personne humaine avec qui il partage l’humanité. Autour de nous,
tout est fait pour circonscrire l’homme dans un cadre qui exclut la plupart des
autres.
Sans
critiquer le bien qui en ressort, aujourd’hui les réseaux humains se veulent
fermés. Nous mettons des barrières pour empêcher les gens de se rencontrer. Les
riches ont leur monde, les classes moyennes ont le leur et le reste du peuple, parce que pauvre, en a un autre.
Nous
regardons l’homme, et à son aspect physique, à son habillement, à son
smartphone ou à sa voiture, nous le rangeons dans l’une ou l’autre catégorie.
Et nous nous imaginons avoir des rapports ou non avec l’autre en fonction de
son compte bancaire ou de sa position sociale. Ainsi, je suis fier de dire que
j’ai pour oncle tel ministre qui en réalité n’a aucun lien de sang avec moi,
mais je dis tête baissée que je ne connais pas un tel, parce que pauvre, lui
qui pourtant est vraiment mon sang.
Par
ailleurs, nos clôtures domestiques reflètent bien souvent les clôtures de nos
cœurs, avec caméra et détecteur de position sociale pour être sûr que celui qui
y trouve place est de la même classe sociale que moi ou appartient à la classe
supérieure. Et nous oublions qu’en fait devant Dieu nous sommes tous frères et
sœurs. A ce titre il ne devrait pas avoir de différence entre nous.
Dans
l’Eglise, nous nous appelons frères et sœurs, mais le pensons-nous
vraiment ? Voyons-nous l’autre comme un frère, comme une sœur ?
Nous
commencerons véritablement à prendre soin des autres, quand nous accepterons
que tous nous sommes frères. L’autre, cet être vil qui me persécute est aussi
mon frère, de même, à contrario, cette personne que je persécute est aussi ma
sœur.
Étant
frères et sœurs, nous avons l’obligation de nous aider.
b) Venir en aide à mon frère
Prendre
soin de l’autre qui est mon frère et ma sœur, c’est, étant conscient de son problème, lui venir en aide
sans rien espérer en retour.
Jésus disait en Luc 10, 30-37 « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba
sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en
allèrent, le laissant à moitié mort. Par hasard, un prêtre descendait par ce
chemin ; il le vit et passa de l’autre côté. De même un lévite arriva à
cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté. Mais un Samaritain, qui
était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion.
Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ;
puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit
soin de lui. Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à
l’aubergiste, en lui disant : “Prends soin de lui ; tout ce que tu
auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.” Lequel des trois,
à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? »
Le docteur de la Loi répondit : « Celui qui a fait preuve de pitié
envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, fais de
même. »
Frères et sœurs, souvent, devant nos frères
qui souffrent nous nous comportons exactement comme le prêtre ou le lévite.
Nous regardons de l’autre côté, nous cherchons des excuses souvent même dans
notre religion pour ne pas prendre soin de l’autre qui souffre.
Jésus nous prescrit de venir en aide à celui
qui souffre après avoir identifié son besoin. Venir en aide, c’est lui donner
quelque chose qui peut soulager sa souffrance.
Observons l’attitude du samaritain, qui avait
toutes les bonnes raisons de lui aussi regarder ailleurs : il pansa les
blessures, le chargea sur sa propre monture et conduisit dans une auberge, paya
pour qu’il puisse être soigné.
A celui qui faim on ne tend pas un bâton. On
donne à manger. Le temps de carême est un temps concret où on apprend à
identifier les besoins de nos frères et sœurs et à venir à leur aide selon nos
moyens.
Prendre soin de l’autre, c’est aussi construire
un avenir meilleur dans lequel il pourra vivre.
c) Construire un monde plus fraternel et
plus juste
Notre
pays et le monde entier ont été choqué par la mort de Ani Guibahi Laurent
Barthélémy, âgé de 14 ans voulant se rendre en France dans l’espoir d’un avenir
meilleur. Il est mort de froid dans le train d’atterrissage d’un avion reliant
Abidjan à Paris.
A côté de
cela on raconte qu’aujourd’hui plusieurs parmi ceux qui sont chargés de rendre
la justice, la rendent en faveur des plus offrants sans tenir compte de leur
impartialité. Il se dit aussi que plusieurs parmi ceux qui sont chargés des
concours publics, vendent l’admission à des prix d’or dans l’ignorance totale
de l’ordre du mérite.
Aussi,
c’est tous les jours qu’on accuse à tort ou à raison ceux qui sont chargés de
faire respecter les lois. Il est dit d’eux qu’ils protègent et défendent des
hors la loi moyennant compensation financière.
On dit
également que dans notre société, selon « qui tu es » ou selon tes
entrées, tu peux bafouer le droit de l’innocent sans risque de te voir
inquiéter. Et si ce dernier a quelques velléités de faire valoir ses droits, il
peut terminer en prison. Le juste que l’on persécute est déclaré coupable. Et
pour couronner le tout on dit même que les personnes morales, comme les guides
religieux, sont corrompues et prêchent la Bonne Parole et donnent les
bénédictions selon que tu t’appelles Pierre-Paul ou Paul-Pierre.
En fait
ce contexte social est symptomatique d’une société en crise. Et nous chrétiens,
nous devons aider à la construction d’une société plus juste et plus
fraternelle où l’autre qui est mon frère peut vivre en toute quiétude.
Il ne
nous est pas demandé de détourner notre regard et de dire « si depuis
toujours l’aiguille de la montre tourne de gauche à droite, ce n’est pas moi
qui vais changer. » Or l’aiguille de la montre tourne en principe de la
droite vers la gauche. Il ne s’agit pas non plus de dire : « je suis
venu trouver ça comme ça, moi aussi je vais prendre pour moi et partir. »
Il s’agit plutôt à l’humble niveau où je me situe dans la chaîne, de combattre
l’injustice sous toutes ses formes pour que demain, mon frère puisse trouver un
monde plus juste.
Il s’agit
de laisser mes valeurs chrétiennes m’imprégner jusqu’à dans ma profession. Car
je suis chrétien les jours pairs et chrétiens également les jours impairs.
C’est à ce prix, que nous bâtirons une société plus fraternelle pour nos frères
qui en ont besoin.
Conclusion
Je
voudrais terminer en nous rappelant, que le carême 2021, ne doit pas être un
carême de plus dans ma (notre) plus ou moins longue vie de baptisés. Mais il
doit être un carême qui me donne l’occasion de prendre soin de moi, de ma santé
physique et de ma santé spirituelle en étant plus proche de Dieu par la prière
permanente. Il doit aussi être un carême qui me donne l’occasion de prendre
soin des autres en les considérant comme mes frères, en leur apportant de l’aide
selon mes possibilités sans détourner le regard et en contribuant à construire
un monde plus juste et une société plus fraternelle.
Que le Seigneur nous y aide et que la gloire lui revienne, lui qui règne pour les siècles des siècles.
Par
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