12 ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année A
Textes du jour : Jr 20, 10-13 / Ps 68 (69), / Rm 5, 12-15 / Mt 10, 26-33
Pendant le confinement lié à la pandémie que nous traversons, il y a eu de nombreuses caricatures qui nous aidaient à garder le sourire dans l’épreuve, tel que Jésus qui se faisait verbaliser pour sortie du tombeau sans autorisation du gouvernement. Ce motif n’était pas prévu évidemment.
Et pour ce qui concerne les textes de ce jour, je me souviens m’être assez amusé à lire cette histoire de confinement : un père de famille (bonne fête aux pères) posait une question très matérielle après avoir fait plusieurs calculs : comment se fait-il que d’un sac de riz de 25 kg à un autre sac de riz de 25 kg, il y ait une différence de trois grains de riz ? On se dit : comment peut-on imaginer compter des grains dans un sac de riz?
C’est exactement la même question que je me suis posée alors que j’étais enfant, j’avais été marqué par ce passage de l’évangile que nous venons d’écouter « Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux ». J’étais partagé dans mes sentiments, entre la crainte de me faire compter tous mes cheveux, et l’assurance que Dieu avait cette patience de veiller sur chacun de mes cheveux.
Et c’est avec cette image de la bonté patiente de Dieu que j’ai médité ces textes difficiles de ce dimanche, particulièrement l’épitre aux Romains, qui nous parle du péché originel et de la grâce.
Nous sommes donc tous solidaires de l’humanité qui meurt parce qu’un seul a péché et nous sommes responsables de nos fautes personnelles, et jugés selon notre liberté et notre amour. Comme nous sommes tous bénéficiaires de la grâce du salut et nous sommes également responsables de dire oui ou non à l’Amour de Dieu. Dans les deux cas, il y a ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous. La différence est que si nous portons le poids du péché, nous avons d’un autre côté, le don gratuit du salut, sans mérite de notre part. Et c’est une chose beaucoup plus grande. « Là où le péché a abondé, la grâce du Seigneur a surabondé ».
Mais ce que Jésus vient nous révéler, dans le secret de nos cœurs, c’est la vérité et la vie. Alors il vient ainsi restaurer l’humanité : « Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui (le Tentateur) qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. »
Les tentations sont là, elles nous oppressent.
Le péché est satisfaction pour un moment. La grâce est joie éternelle. Elle ne se compte pas. « Vous valez bien plus que la multitude des moineaux ».
La miséricorde de Dieu est inépuisable. Lui qui règne pour les siècles et des siècles. Amen !
Abbé VAST-AMOUR ADJOBI
Prêtre de l'archidiocèse d'Abidjan
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