By S. - En marche à la suite de Christ

(Blog chrétien - le carnet d'un pèlerin)

dimanche 21 juin 2020

Dimho (Dimanche Homélie) : 21 Juin 2020 (N°2)


12 ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année A


Frères et sœurs, à travers les textes de ce jour, nous admirons la sollicitude infinie de Dieu pour ses enfants que nous sommes. La trame des textes d’aujourd’hui révèle l’ineffable amour de Dieu, qui, allant à la rencontre de l’homme ne désire que le protéger et le racheter de sa condition mortelle.

 Il est plus qu’évident qu’une chose est d’annoncer les merveilleux desseins d’amour de Dieu pour ses enfants, mais une autre est de constater toutes les souffrances et épreuves qui environnent ce dessein d’amour de Dieu pour nous. Devant un tel contraste, l’on ne peut que se demander :

  • Comment est-ce que l’annonce de la Parole de Dieu qui devrait réjouir les hommes, les poussent au contraire à s’irriter contre nous ?
  • Pourquoi de génération en génération l’humanité se donne pour challenge d’enfuir la Parole de Dieu ?  

En face de telles aversions pour la parole de Dieu, le prophète Jérémie dans la première lecture de ce jour, ne se laisse pas gagner par le découragement. Au contraire, il rebondit de plus belle pour dénoncer avec poigne et fermeté les nombreuses infidélités du peuple d’Israël. Nonobstant les intentions lugubres de ses contemporains à son endroit, il ne cède pas à la panique, il affirme par contre : « le Seigneur est avec moi, comme un guerrier redoutable : mes persécuteurs s’écrouleront, impuissants. Leur défaite les couvrira de honte, d’une confusion éternelle, inoubliable». Jr 20, 11.  Ceci dit, l’on observe la main bienveillante de Dieu sur ses enfants lorsque ceux-ci sont martyrisés à cause de leur fidélité à sa parole.

Cette proximité divine trouve son point culminant dans l’évangile de ce jour en la personne du Christ. Si Jésus nous dit : « Ne craignez pas les hommes ; rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu » Mt 10,26 ; c’est parce qu’il sait que tout comme lui, nous serons en proie à la torture des hommes. Nos bourreaux (hommes) ne doivent donc pas nous faire peur, ni empêcher l’annonce de la Bonne Nouvelle.

Pour mieux saisir cette invitation du Christ à ne pas craindre, l’on devrait remonter à quelques versets plus haut, avant l’évangile d’aujourd’hui. Là, Jésus nous dit « je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups…vous serez haïs de tous à cause de moi ». C’est donc plus aisé de comprendre que la haine qu’ils développent contre les disciples du Christ, les amènent à élaborer de fausses manœuvres afin de nuire à ceux-ci. Mais le Christ nous rassure que tous ces complots, toutes ces mesquineries maléfiques seront dévoilées au grand jour.

 Le Christ  poursuit en disant : « Ce que je vous dis dans l’ombre, dites-le au grand jour ; ce que vous entendez dans le creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits » Mt 10, 27. Ce sont là des paroles profondes qui traduisent deux réalités.

La première, c’est l’intimité qu’il doit avoir entre nous et le Christ. En effet, le Christ veut nous parler, être en dialogue continuel avec chacun de nous. Et le texte est clair : « Ce que je vous dis dans l’ombre (...) ce que vous entendez dans le creux de l’oreille ». On se rend compte qu’il n’y a guère besoin d’interlocuteur, c’est un dialogue direct entre le Christ et son disciple. Aussi, l’emploi des expressions telles que ombre  et creux de l’oreille sont la parfaite illustration de cette disposition intérieure qui doit précéder la rencontre avec le Seigneur.

La deuxième réalité, c’est l’envoi après avoir écouté le Seigneur. L’invitation du Seigneur à s’exprimer au grand jour et à crier sur les toits, caractérise le zèle qui doit animer tous ses disciples pour l’annonce de l’évangile. Libéré de la peur des hommes, les disciples que nous sommes devons annoncer de toutes nos forces, ce message de salut que le Seigneur a bien voulu nous révéler par pur grâce et dans son grand amour.

Et même si les choses semblent se compliquer, nous devons toujours garder notre fidélité et notre sérénité en Jésus. Cet appel à la fidélité, Jésus le notifie un peu plus bas en ces termes : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent pas tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps» Mt 10, 28. Ceci dit, vivons notre mission de disciple en toute liberté et en fixant nos regards que sur le Christ au détriment de toutes les péripéties environnantes. Ce n’est pas une invitation à fuir les réalités existentielles, mais juste nous rappeler que le plus important, c’est notre fidélité au Seigneur et à sa mission. Car nous dit-il : « celui qui se prononcera pour moi devant les hommes, moi aussi je me prononcerai pour lui devant mon Père dans les cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon père qui est dans les cieux ». Mt 10, 33.

Frères et sœurs, notre leitmotiv doit être cette assurance en le secours et la bonté du Seigneur à tout instant de notre vie.  Prendre part à sa mission, c’est participer au rachat du monde. Car, comme le dit Saint Paul dans sa lettre aux Romains de ce jour, si par la faute d’Adam le péché est entré dans le monde, c’est bien par le Sacrifice du Christ que le salut nous a été accordé.

A lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen !

Abbé Paul Eric N'GUESSAN,
stagiaire à la Paroisse St Michel Archange de KODIOUSSOU

Archidiocèse d'Abidjan


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