2ème
DIMANCHE DU TEMPS DE CARÊME ANNÉE B
Textes du jour : Gn 22, 1-2.9-13.15-18 / Ps 115 (116 b) / Rm 8, 31b-34 / Mc 9, 2-10
Chers frères et sœurs, en ce 2ème
dimanche du Temps de Carême, les textes liturgiques sont traversés par le mot fils. Dans la première lecture, c’est
sur Isaac, le fils unique d’Abraham que notre regard se tourne. Ensuite, dans
la seconde lecture, Saint Paul nous présente le Christ, Fils de Dieu, comme
expression de son amour pour nous. Enfin dans l’évangile, Jésus, Fils de Dieu
manifeste sa gloire aux yeux de ses disciples.
Cependant, au-delà de cet accent mis
sur la figure du fils, c’est surtout l’invitation à écouter la voix du
Seigneur, la Parole du Seigneur qui doit retenir notre attention en ce 2ème
dimanche de Carême. Car si Abraham n’a pas craint de sacrifier son fils Isaac,
c’est parce qu’il a écouté la Voix du Seigneur qui l’y invitait. Il avait foi
que cette voix qui lui avait demandé un jour quitte ton pays, qui lui a dit
par la suite je
te donnerai une descendance, ne pouvait ni se tromper et ni le
tromper. Alors il gagnerait à L’écouter, car par Elle, il croyait assurément
que d’une manière ou d’une autre son fils lui serait rendu.
Mes
frères, mes sœurs, si Paul nous montre le Christ comme objet de l’amour
inconditionnel du Père, c’est pour nous inviter à regarder vers Celui qui est
assis à la droite du Père. Et comment Le regarder, si ce n’est que par l’écoute
de Sa Parole ?
C’est
pourquoi dans l’évangile, le Seigneur nous commande d’écouter son Fils.
Pourquoi devons-nous L’écouter ? Et comment pourrions-nous L’écouter
aujourd’hui ?
« Celui-ci
est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ». Ce commandement divin au trois (3), c’est
à nous qu’il s’adresse aujourd’hui. Celui que vous avez vu transfiguré, c’est
mon Fils, resplendissement de ma gloire éternelle, écoutez-le.
Vous
devez l’écouter car Il récapitule en Sa Personne, la Loi et les prophètes,
matérialisés par la présence d’Elie et de Moïse.
Écoutez-le
parce qu’en Lui se trouve la vie. Il vous a annoncé sa souffrance et sa mort
prochaines (Mc 8, 31-38), mais
celles-ci sont en fait chemin de glorification et de salut.
Mes
frères et sœurs, il nous faut écouter le Christ Jésus pour transfigurer avec
Lui et comme Lui.
Écoutez-Le,
car comme Pierre, Jacques et Jean à la
vue de ce qu’Il est dans sa gloire, vous comprendrez que le salut n’est qu’en
Jésus. C’est sûrement le sens de la disparition d’Elie et Moïse. Lorsque la
Voix du Père a retenti, il n’est resté que Jésus tout seul, pour que nous
n’ayons pas à nous tromper de personne.
Mais
comment écouter la Voix du Fils aujourd’hui ? Comment la distinguer au
milieu de milieu de tant d’informations, de bruits, de chansons,
d’annonces ? Comment percevoir la Voix du Fils au milieu de tant de voix
qui semblent plus forte et comme emprisonnant la Parole de Dieu ? Mais
avant, qu’est-ce que « écouter le Fils » ?
Écouter
Jésus, c’est nous ouvrir au salut que Dieu nous offre. Alors pour nous ouvrir
au salut offert, c’est, comme Abraham, préférer le Seigneur à tout autre chose.
Cela ne signifie nullement abandonner notre famille, notre travail, nos biens
matériels. Cela signifie les considérer comme reçus de Dieu et les mettre au
service de la communauté humaine. Cette mise en service passe par la
disponibilité envers le prochain qui sollicite notre secours ou qui même s’il
ne le sollicite pas témoigne un manque.
Écouter
Jésus Fils de Dieu, c’est entrer dans le dessein de Dieu à travers toutes nos
tâches humaines. Dans ce cadre, écouter le Christ consisterait à travailler
honnêtement, à fuir la corruption sous toutes ses formes. Écouter la Voix du
Seigneur, admet, et à juste titre, la ponctualité à son bureau ou à son
commerce. C’est aussi et surtout la fidélité à son épouse et à son époux,
l’amour des parents envers leurs enfants et vice-versa. Aimer son enfant, ce
n’est pas le laisser faire ce qu’il veut ; le laisser poser des actions
répréhensibles. Non ! C’est surtout lui apprendre le bien et le mal ;
et l’entraîner à rejeter le mal.
En
un mot, écouter la Voix de Jésus, c’est ouvrir sa Bible pour y trouver la
nourriture pour notre âme, la nourriture pour notre vie sur la terre. C’est
pourquoi, il nous faut absolument trouver des moments de prière, des temps où
nous nous retirons
dans la pièce la plus retirée de notre chambre, c’est-à-dire notre
cœur pour y trouver Dieu.
Sans
ce retour à soi-même pour y trouver Dieu, il nous sera bien difficile
d’entendre Dieu nous parler. Et il est vrai aussi que Dieu ne nous parlera
peut-être pas avec une voix humaine, où nous distinguerons comme Abraham ou
Samuel les paroles. Mais ses paroles pourraient nous apparaître comme des
motions de l’Esprit, le murmure d’une brise légère qui nous rassureront devant
une situation ou nous conforteront face à une prise de décision.
Il
faut alors créer des temps de silence, afin de lutter contre ce matérialisme
ambiant qui emporte nos efforts de conversion et nous entraîne dans le brouhaha
de l’existence ; ce matérialisme qui nous broie et nous transforme à la
fin en loques humaines. Ces temps de silence pourraient se dérouler dans la
méditation du chapelet, afin d’être toujours scotché à Jésus par Marie.
Écouter
la voix du Seigneur aujourd’hui, c’est marcher en Sa présence, en homme vivant,
convaincu de sa foi chrétienne.
Que
Dieu nous garde ! Fructueux temps de Carême 2021 !
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