mardi 15 mars 2022
dimanche 24 octobre 2021
30ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année B
On ne cessera jamais de le dire et de
le confesser : La conviction ferme, la
persévérance acharnée et
enfin la détermination infaillible obtiennent, sans nul doute, les
résultats escomptés. Et tous ceux d’entre nous qui les ont expérimentées en
témoignent aisément.
C’est d’ailleurs ce qui nous motive
tous à éduquer nos enfants et ceux ou celles qui nous sont proches dans cette
perspective. Nombre de personne en effet, et vous-même peut être, avez obtenu
tous ces biens matériels, or, argent, maison etc. grâce à vos efforts acharnés.
Et vous en êtes certainement très fiers. Mieux, vous l’exprimez sans sourciller,
car si l’ouvrier mérite son salaire, l’ouvrier acharné mérite bien davantage.
Il est donc légitime que vous ressentiez et viviez de la satisfaction de vos
persévérances.
Justement, ce que le langage profane appelle, conviction, persévérance, détermination et confiance indéfectible, nous l’appelons nous chrétien : Foi. Et c’est de cette foi, qu’il s’agit dans la liturgie de ce 30ème dimanche.
Car si le prophète Jérémie exhorte le
peuple en exil à « poussez des cris
de joie, à acclamez le Dieu de Jacob, à faire résonner les louanges » c’est sans aucun doute, parce que sa
foi en l’action libératrice de Dieu est infaillible.
Le prophète sait lui, que ce que Dieu
a promis, il le réalise toujours pour ses enfants. A condition que leur foi,
leur confiance, leur conviction, leur espérance en lui ne défaille point.
L’aveugle Bartimée, en a fait
l’expérience concrète dans le récit évangélique de ce jour : « Mais lui, criait de plus belle : « Fils de David,
Jésus, prends pitié de moi », rabbouni, que je retrouve la vue » » .
A aucun moment, ce fils de Timée, n’a
vacillé dans sa conviction d’être sauvé par le Christ. Au cœur des épreuves qui
se dressaient face à lui, il a tenu ferme la conviction de sa foi. Confiant
dans les promesses du Seigneur de sauver son peuple, par la médiation de son
messie. Ce Messie promis par Dieu et envoyé en la personne du Christ Jésus.
L’apôtre Paul a bien raison de dire
de Lui qu’il est le grand prêtre par excellence. Celui pour qui s’est fait
entendre la voix du père : « Tu es mon
fils, moi aujourd’hui je t’ai engendré ».
Or ce Christ, nous le recevons chaque
jour dans la parole proclamée, dans le pain eucharistique distribué, dans
l’amour exprimé les uns envers les autres.
Qu’avons-nous fait de celui-ci ?
A quel moment Frères et sœurs, notre
confiance, nos espérances et notre foi en Christ s’est-elle effritée ?
En
ce jour, où nous ouvrons notre nouvelle année à la suite du Christ, avec la
rentrée pastorale, la providence de Dieu, toujours agissante à temps opportun,
nous exhorte en nous rappelant avec insistance, que seule la foi inébranlable
dans le Christ Jésus, peut nous sauver.
Puissions-nous
nous armer de cette foi, afin d’entamer avec ferme assurance notre marche
nouvelle à la suite du Christ qui règne pour les siècles des siècles.
Abbé Awoh Jean-Chris LEGUE
Prêtre de l' Archidiocèse d'Abidjan, Côte d'Ivoire
dimanche 17 octobre 2021
29 ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année B
Chers
frères et sœurs, aujourd’hui, 17 Octobre, notre méditation voudrait aborder la
question de la Croix.
En parlant de la Croix, l’on fait allusion à la souffrance du Christ. Alors:
- Comment notre Seigneur Jésus a-t-il compris ses souffrances ?
- Quelle visée a-t-il donné à ses souffrances ?
- À l’image du Christ, comment nous chrétiens devrions-nous vivre nos souffrances, nos épreuves ?
La souffrance de notre Seigneur Jésus-Christ est, pour nous, chrétiens, une évidence certaine, car elle faisait partie intégrante de sa vie terrestre. En effet, Jésus a souffert du manque de foi de ses apôtres, de leur envie de pouvoir, de leur volonté de domination, de leur volonté de siéger à sa droite et à sa gauche. En plus, Il a connu les moqueries des Pharisiens et des scribes. Aussi, Lui qui est Dieu, a souffert de ne pas être aimé par sa propre famille. Et enfin, Il a souffert la Passion, sommet de la souffrance humaine. Jésus a été traité comme un voleur, comme un briguant. Ses mains ont été clouées sur la croix. Il a été exposé aux rires et aux moqueries. Son sang a coulé ; son visage a reçu les injures et les crachats.
Mais pourquoi a-t-il accepté de
souffrir ?
Jésus a vécu sa passion sur la croix
comme rançon, comme rachat pour la multitude, pour le monde entier. Il nous dit
et nous redit encore « je ne suis pas venu pour être servi,
mais pour servir et donner ma vie en rançon pour la multitude ». Jésus nous dit Je ne suis pas venu pour ma gloire, je suis venu pour que ma mort
et mes souffrances soient pour tous les hommes, pour toutes les femmes de
génération en génération cause de salut éternel. Il nous dit encore Je suis venu pour vous arracher au pouvoir de Satan et pour rétablir
dans votre dignité d’enfants de Dieu.
Voici mes frères et sœurs, le sens
des souffrances du Christ.
Le Fils de Dieu a entrevu ses
souffrances comme médiatrices de salut pour la multitude, de salut pour ses
frères et sœurs, les hommes de tous temps et de toutes nations. Il a par
conséquent compris sa croix sur fond d’un service fraternel.
Ses souffrances rendent compte de sa
vie et de son ministère : le Fils de l’homme est venu pour que les hommes aient
la vie, et qu’ils l’aient en abondance. Une mission pour-les-hommes, par amour
pour le genre humain en vue de le libérer. En conséquence, Jésus, sur le chemin
de la croix, montre au plus haut point l’amour de Dieu pour les hommes, ses
enfants. Les hommes qui sont devenus ennemis de Dieu du fait de leurs péchés,
le Christ les a aimés jusqu’à leur donner librement sa vie. Lui qui a préconisé
l’amour des ennemis, l’a vécu comme un commandement qu’il s’applique à lui-même
avant tout.
Les souffrances de Jésus, Il les a
compris comme un don : « Ma vie, nul ne la prend c’est moi
qui la donne afin de racheter tous mes frères humains ». Sa mort n’était donc pas une
fatalité, mais un événement s’insérant dans le dessein divin. Le Christ a remis
sa vie dans les mains du Père en sacrifice de réparation afin de justifier les
multitudes. C’est-à-dire restaurer, redonner à tous les hommes leur sainteté
perdue. (Justifier signifie ici sauver)
Alors en un mot pourquoi Jésus a-t-il
souffert ?
Une seule réponse POUR NOUS SAUVER ET POUR NOUS APPRENDRE À DONNER NOTRE VIE
POUR CEUX QU’ON AIME.
Or, nous sommes appelés à aimer tous
les hommes. "Ceux qu’on aime" renvoie à tous les hommes.
À partir de ce moment, l’homme n’est plus seulement chose parmi les choses. Dieu est devenu homme afin que par ses souffrances, l’homme devienne Dieu par sa foi en Jésus.
Alors, pourquoi avons-nous peur devant les adversités, devant les difficultés de la vie ?
C’est conscient de notre difficulté à mettre toute
notre confiance en Dieu que l’auteur de la lettre au Hébreux dans la 2ème
Lecture, nous demande de tenir ferme dans l’assurance de notre foi. En d’autres
termes, il ouvre nos yeux sur notre identité chrétienne. Si nous sommes
chrétiens, c’est-à-dire des personnes vivantes, sauvées comme l’est le Christ
victorieux de la mort, c’est parce qu’un jour Dieu a traversé les cieux ;
Il est descendu, Il a pris notre chair humaine afin de participer à notre
souffrance et nous sauver. Ainsi, nous ne sommes plus seuls. Nous avons Dieu
même avec nous. Voici la merveille qu’Il a accomplie.
Le
texte que nous avons écouté, nous dit en substance que Dieu a décidé de
compatir à nos faiblesses. Cela signifie que Dieu nous connaît ; Dieu sait
ce que nous traversons ; Il n’est pas insensible à nos misères, à nos
fragilités. Lui-même est passé par là. Alors nous devons avancer avec assurance
vers le Trône de la grâce pour obtenir miséricorde et recevoir en temps voulu
le secours de la grâce divine.
Oui
frères et sœurs, avançons-nous avec assurance. Le texte ne dit pas « restons couchés et Dieu fera tout à notre place ». Si
Dieu a souffert, nous, qui sommes-nous pour ne pas souffrir ? Nous allons
connaître la souffrance qui peut se décliner en maladie, faim, difficultés
financières, perte d’un être cher, etc. Mais toutes ces difficultés, toutes ces
souffrances doivent être vécues en pensant à Jésus. Penser à Jésus au cœur de
notre souffrance signifie assumer notre souffrance en ne cherchant pas des
échappatoires diaboliques (suicide, recours à
la sorcellerie, vol, corruption, tricherie…) C’est aussi partir de
cette souffrance, travailler encore plus pour nous en sortir et nous dire que
notre souffrance actuelle participe au salut du monde. Il nous faut comprendre
que toute souffrance doit être vécue dans la perspective de l’union au Christ
souffrant pour le salut du monde.
Le
chrétien est appelé à accueillir et à assumer la souffrance dans l’offrande
totale de sa personne au Christ, son modèle. Si le Christ n’a pas exclu de sa
vie le poids de la souffrance pour obtenir de manière définitive la rédemption
de l’humanité, il est clair que la souffrance humaine vécue chrétiennement
demeure ce passage naturel pour atteindre le bonheur eschatologique, le bonheur
éternel, déjà sur la terre, comme le Christ notre maître. Chacun devra entrer
en lui-même pour voir ce qui fait sa souffrance et commencer à trouver les
stratégies pour en sortir victorieux. Car le Christ n’est pas resté dans le
tombeau, Il en est sorti victorieux.
C’est
cela la véritable vie chrétienne. Parvenir à comprendre que notre foi
chrétienne est capable de déplacer les montagnes, non pas pour nous éviter de
souffrir, mais pour trouver au sein de la souffrance les moyens de libération
certaine, dans la justice et la vérité.
La
souffrance n’est pas forcément une punition de Dieu. Il nous faut enlever cela
de notre esprit. Chacune de nos actions a des conséquences. L’on ne peut pas
rester sous la pluie sans parapluie et espérer ne pas se mouiller. C’est
impossible. Donc certaines de nos actions entraînent des conséquences.
N’accusons ni Dieu, ni les sorciers. Cependant,
il ne s’agit pas de subir les épreuves de la vie. Il s’agit de se battre
loyalement pour en sortir. Il ne faut pas récriminer contre Dieu, il ne
faut pas non plus l’attendre comme celui qui viendra agir à notre place. Le
Christ a souffert dans les cris et les larmes pour atteindre son but, celui de
sauver les hommes. Toi mon frère ma sœur tu es appelé, grâce à la foi que tu as
en Christ, à travailler pour l’amélioration de tes conditions de vie, dans la
sueur, la justice et la vérité. Le
Christ n’est pas mort pour nous empêcher de souffrir, pour qu’on arrête de
souffrir. Il n’est pas non plus mort pour nous apprendre la résignation. Nous
sommes les fils du Roi comme le Christ ; comme Lui nous sommes appelés au
service, dans la douleur et les larmes afin de ressusciter. « Donner notre
vie pour nos frères » La grâce de Dieu nous est déjà accordée pour
réaliser cette mission.
Que le Seigneur nous donne la claire vision de ce que nous avons à faire et la force de l’accomplir. Qu’Il nous fasse vouloir ce qu’Il veut pour la gloire de son Nom et le salut du monde.
Abbé Marie Daniel AKON
Prêtre de l' Archidiocèse d'Abidjan, Côte d'Ivoire
dimanche 4 avril 2021
Dimanche de Pâques — Année B
Frères
et sœurs, dimanche 04 Avril 2021, nous célébrons la Pâques du Seigneur.
Oui ! Il s’est
levé d’entre les morts le Christ, notre Seigneur. Il s’est levé libre et
vainqueur ! Jour de Résurrection ! Premier Jour de la semaine !
Peuples rayonnons de joie ! C’est la Pâques, la Pâques du Seigneur !
Mais
que représente cet événement dans notre monde actuel ? Qu’apporte
réellement la Résurrection du Christ? Car Il y a comme une indifférence croissante
qui s’installe ou une joie qui s’évapore aisément. Or Pâques, c’est
pour toute la vie.
Comment
devons-nous comprendre la Résurrection aujourd’hui et quelles leçons
pouvons-nous en tirer ?
Notre
méditation voudrait mettre l’accent sur la Pâques comme nouvel exode, comme
passage de l’aliénation à la liberté pour l’avènement de chrétiens vivants et
missionnaires dans tous leurs milieux de vie.
Mes
frères, mes sœurs, dire que Jésus est ressuscité d’entre les morts signifie
premièrement, qu’après avoir été mis à mort, il est revenu à la vie,
c’est-à-dire, son corps et son âme après avoir été séparés, se sont rejoints au
troisième jour. Il s’est présenté à ses disciples, Il a vécu quelques temps
avec eux, avant de monter aux cieux. C’est ce dont parle Pierre dans la
première lecture. Chez Corneille, Pierre affirme que Jésus s’est manifesté aux
personnes choisies par Dieu pour une mission : Témoigner de LUI, le Juge et le Seigneur de l’Univers. S’Il
est Juge et Seigneur de l’univers, Il ne peut donc plus mourir. Voici mes
frères, la deuxième signification de la Résurrection : Jésus est
ressuscité pour vivre à jamais. Il n’est plus soumis au temps et à
l’espace ; Il a retrouvé sa condition originelle pour conduire ceux qui
écoutent sa voix vers l’éternité. C’est
cette seconde signification qui fonde notre exode pascal, le passage de la mort
à la vie, le passage de l’aliénation à la liberté en vue du Royaume des cieux.
En effet, en entrant dans la maison de Corneille, Pierre montre qu’avec la
Résurrection de Jésus, Dieu légitime son œuvre de libération et annonce le
pardon de ses fautes à quiconque croit en Lui. Il suffit de croire en Jésus
pour être sauvé. Pierre fait donc un travail de relecture pour nous dire que
l’avènement de Jésus en ce monde est une expérience de libération. Sa vie a
consacré la ruine de Satan. Lui Jésus, qui ayant sur Lui l’onction du Saint-Esprit,
passait partout en faisant le bien. En Jésus, nous ne sommes plus sous le joug
de la condamnation. Il est à Lui seul Notre Juge, Notre Seigneur et Notre
Avocat.
De
ce qui précède, frères et sœurs, la Résurrection de Jésus doit être entrevue, à
partir de sa vie terrestre, mais aussi dans la globalité de l’histoire du
salut, dans la globalité de l’histoire de l’amour entre Dieu et les hommes. En
scrutant toute l’Écriture, saint Jean dans l’évangile et les autres Apôtres à
sa suite se sont rendus compte que la mort ne pouvait pas retenir l’Auteur de
la vie. Il fallait que le Père, dans la puissance de l’Esprit Saint, ressuscite
Jésus d’entre les morts. Le mystère pascal, Passion, Mort et Résurrection,
n’est pas un hasard incohérent, il s’insère dans l’événement de l’alliance
conclue entre Dieu et son peuple. C’était donc dans le plan divin que son Fils
soit Vainqueur de la Mort afin que quiconque croit en Jésus ressuscite pour la
vie éternelle. Par conséquent, comme Jésus, nous aussi, en tant qu’enfants de
Dieu, nous sommes appelés à ressusciter.
Mais
comment ressuscitons-nous ?
Pour
nous chrétiens, la Résurrection est de deux ordres. D’abord par le baptême, nous
mourrons et ressuscitons avec Jésus. Nous sommes associés par le rite baptismal
à son mystère pascal pendant notre vie sur la terre. Nous recevons les effets
du mystère pascal afin de produire en nous les œuvres de salut. Par le baptême,
nous devenons participants de cette vie nouvelle. La Résurrection comme Jésus
l’a vécue n’interviendra pour nous qu’à la fin des temps, quand le Christ donnera
l’immortalité à nos corps. Mais déjà, avec la Résurrection de Jésus, le ciel
est présent sur la terre. Ainsi cette nouvelle naissance d’eau et d’Esprit
oblige de notre part une attitude d’hommes et de femmes sauvés. C’est pourquoi
Saint Paul dans la Deuxième lecture nous invite à tendre vers les réalités
d’en-haut et non pas celles de la terre.
Lorsque
saint Paul parle de réalités d’en-haut, il fait allusion à notre manière de
vivre, à notre comportement après le baptême. Il s’agit d’un appel pour que
nous prenions conscience de notre nouvelle identité. Rechercher les réalités
d’en-haut, ne signifie pas vivre une autre vie que la vie ordinaire, mais plutôt
vivre autrement la vie ordinaire. Qui que nous sommes, quoi que nous fassions,
c’est dans cette vie ordinaire que doit s’exprimer l’extraordinaire événement
de la Résurrection. Puisque le Christ, par sa Vie, sa Mort et Sa Résurrection
nous a libérés, vivre autrement la vie ordinaire consiste à faire mourir ce qui,
en nous, appartient à la terre : débauche, impureté, passion démesurée et
déréglée, désir mauvais, cupidité, colère, irritation, méchancetés, injures,
grossièretés, mensonges. Voilà le nouvel exode que constitue la Pâques : quitter le vieil homme avec ses convoitises pour revêtir l’homme recréé
et sauvé par le Christ. Cet homme nouveau, parce qu’il a reçu
l’Esprit Saint, œuvre pour atteindre la stature, le gabarit du Christ. Cette
stature du Christ qui est témoignage de liberté se vit concrètement dans le
quotidien de la vie à travers la compassion, la bienveillance, l’humilité, la
douceur, la patience, le pardon mutuel, l’amour qui assure la perfection de
notre vie, la paix du cœur. En un mot, tout ce qui doit être dit ou fait, doit
l’être au nom du Seigneur Jésus en vue de soulager notre monde en détresse. Car
comme le Christ, nous devons faire le bien dans tous nos milieux de vie. Cependant,
mes frères mes sœurs, vous conviendrez avec moi que faire le bien partout n’est
aucunement aisé.
Par conséquent, notre joie de Pâques ne peut oublier toutes nos tristesses, pas plus que nos péchés personnelles. Et pourtant Jésus ressuscité nous redit d'avancer avec confiance, parce que, dans le plan de Dieu, ce n'est pas la mort, ce n’est pas le péché qui aura le dernier mot. C’est chaque jour qu’il nous faut œuvrer pour une vie sur terre conforme à celle de Jésus.
Vous et moi
savons que notre foi ne nous offre pas des solutions miracles ou ne nous immunise
pas contre la douleur ; mais nous croyons. Et cette foi nous donne d’avancer parmi
nos frères humains. Nous nous savons faibles. Mais en même temps, nous sommes
comme des vases d’argile portant une lumière et une certitude que nous pouvons
pas garder pour nous seuls : « Dieu a tant
aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en
Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle ». Voilà notre
témoignage ; voilà pour nous l’utilité de la Résurrection de Jésus. En
Jésus Ressuscité, nous avons un modèle de victoire certaine, déjà sur la terre,
dans les larmes et la douleur du sacrifice oblatif. Et ce Fils qui a pris sur Lui
toutes les souffrances et toutes les morts du monde, désormais nous attend dans
la gloire du Père. Nous sommes les citoyens du Ciel, mais la terre appartient
aussi à Notre Père : c’est pourquoi en tant que chrétiens nous y travaillons
de manière exemplaire. Parce que le Christ est ressuscité, nous œuvrons pour
que cessent les guerres, l’injustice, les fléaux et calamités. Parce que le
Christ est ressuscité, nous chrétiens venons en aide aux plus pauvres, aux plus
démunis, aux malades dans les hôpitaux et dans les familles. Et si quelqu’un
doute de la Résurrection, qu’il regarde objectivement le témoignage de foi de
tant de chrétiens à travers le monde qui œuvrent pour un monde plus juste et
plus fraternel. Que Christ Ressuscité voit tous ces efforts et qu’Il les porte
à leur achèvement !
Excellente fête
de Pâques à tous et à chacun ! Que le Ressuscité vous bénisse, à jamais,
Lui règne maintenant et pour les siècles des siècles.
Dimanche de Pâques — Année B
« Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié, il n’est pas
ici, il est ressuscité alléluia ! »
Mes frères et mes sœurs, C’est la nouvelle qui a retenti avec éclat au
cours de la nuit, illuminant nos yeux d'une joie, qui nous donne un sourire
jusqu'aux omoplates et qui, voilà déjà plus de 2000 ans ne cesse de faire
couler encre et salive.
Oui,
Celui qui avait été trahi par son financier, renié par Pierre, abandonné par
ses disciples, rejeté par l'ingratitude des hommes. Celui qui avait été
crucifié par jalousie des grands prêtres, pour que son nom soit à jamais effacé
de la conscience des hommes. Celui qui a été enseveli sous les moqueries et les
railleries, avec nos espérances et nos espoirs. Cet homme-là est ressuscité,
alléluia ! Il est vraiment ressuscité, alléluia, alléluia !
Oui,
le Christ est ressuscité, il est plus que jamais vivant. Devant lui, la mort a
quitté, caleté, cavalé, détalé, décampé, et même passer et trépasser ! Sa
vie, n'est certes pas le retour à notre vie, mais elle est une manière nouvelle
d'exister, car même l'espace et le temps ne peuvent plus le saisir. Ce qui
augure le commencement des temps nouveaux pour des personnes nouvelles avec un
comportement nouveau !
En effet, la 1ère
lecture vient pour confirmer le changement bouleversant de l'histoire qui
s’opère grâce à la résurrection du Christ. L'Esprit du Ressuscité transforme
des hommes naturellement peureux, faibles et ignorants en des personnes
courageuses, qui manifestent la puissance et la sagesse de Dieu.
Pierre,
qui pas plus tard que vendredi Saint tremblait plus qu'une feuille morte devant
la servante du Grand-Prêtre, se tient aujourd’hui debout devant un centurion,
chef d’une centaine de soldats pour parler de Jésus ressuscité avec grande
assurance.
Mes
frères et mes sœurs quand on rencontre Jésus, mort et ressuscité, c'est un
véritable bouleversement qui s'opère dans notre vie. Si nous n’avions rien,
nous possédons désormais tout. Si nous étions faibles, nous recevons force. Si
nous étions dans les ténèbres, nous sommes introduits dans la lumière. Avec
Christ ressuscité, nous passons du trou au trône, de la queue à la tête, de
l'état de suiveur à la position de leader et de la tristesse à l'allégresse ;
notre vie ne peut plus être la même, notre histoire est totalement transformée
et cela pour toujours, car : le Christ est ressuscité, alléluia ! Il est vraiment ressuscité,
alléluia, alléluia !
Désormais,
nous ne pouvons plus être M., Mlle ou Mme tout le monde. Notre manière de
penser, de parler, d'agir changent radicalement. Lorsque nous recevons Jésus
ressuscité dans notre cœur et dans notre vie, nous recherchons les réalités
d'en haut. Et c'est justement, à cela que nous invite la 2ème lecture.
Par notre baptême, nous avons reçu dans notre âme la visite du Christ
ressuscité. Nous devons donc rendre compte de notre espérance, de notre foi et
de notre charité à tous et à chacun. En ce sens, la résurrection du Christ nous
appelle au témoignage.
Dans
l'Évangile que nous avons entendu, Marie Madeleine et Marie, mère de Jacques et
de Salomé reçoivent la mission d'annoncer ce si grand mystère. Marie, femme jadis
possédée par sept démons, et qui était prostituée est chargée de la plus
heureuse des missions, elle devient ainsi Apôtre de la résurrection. Eh! Oui, le
témoignage de la foi est confié à des femmes. Fille, sœur, mère, femme
catholique et d’ailleurs, le Christ te rappelle que : partout tu dois être
missionnaire de la résurrection. Tendu vers les réalités d’en haut, tu es
héraut du Christ ressuscité. Jésus par-là, donne une leçon au monde : les
femmes ne sont pas des sous-hommes et n’ont pas à être mises au rebut de la société.
Elles ont, comme les hommes, leur place et leur rôle à jouer dans le monde,
dans l’annonce de l’Évangile et dans la mission de l’Eglise. C’est donc le lieu
de saluer toutes les femmes et leur engagement au service de Dieu et de son
Eglise. Que Dieu vous le rende en grâce et en bénédiction.
Oui, le Christ est
ressuscité, alléluia ! Il est vraiment ressuscité, alléluia, alléluia ! La
résurrection du Christ que nous célébrons est le triomphe de la foi sur la
haine et sur la mort. Je voudrais terminer en retenant 2 choses avec
vous :
-
La première :
la résurrection du Christ est une vérité de foi qui a changé l'histoire du
monde et dont la puissance agit dans la vie du croyant : quand nous
croyons que Christ est vivant alors nous sommes sauvés. Cette croyance opère en
nous un si grand changement que nous sommes tournés vers les réalités d’en haut
qui nous poussent à la partager.
-
La seconde : la résurrection du Christ nous fait
comprendre que le mal et le malheur, la mort et le deuil, la souffrance et la
maladie, les guerres et les calamités n’auront jamais le dernier mot. De même
que la vie engloutit la mort ; de même, la résurrection détruit les œuvres
des ténèbres. Et nous fait entrer dans le « je t’aime de Dieu. »
Le Christ est
ressuscité, alléluia ! Il est vraiment ressuscité, alléluia, alléluia ! A
lui la gloire pour les siècles des siècles.
dimanche 28 mars 2021
DIMANCHE DES RAMEAUX ET DE LA PASSION DU SEIGNEUR ANNEE B
Textes du jour : Is 50, 4-7 / Ps 21 (22) / Ph 2, 6-11 / Mc 14, 1 – 15, 47
Mes frères et mes sœurs
Dans
le premier Évangile écouté, nous avons entendu la foule dire : « Hosanna !
Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient. » ; Dans le second,
la foule cria à Pilate « Crucifie-le ! ». Ces deux cris vont à l’endroit de la même personne,
Jésus notre Seigneur ; acclamé par les foules, puis renié par elles.
L’être de Jésus a toujours été caractérisé par cette ambiguïté : Dieu très
haut, il s’est abaissé à devenir homme ; riche qu’il est, il s’est fait
pauvreté ; Roi de gloire, sa couronne était d’épines et ses vêtements
royaux d’une unique tunique. Il n’avait pour suite ni gardes lourdement armés,
ni d’hommes puissants de son temps, mais des disciples et apôtres bien souvent rebuts
de la société.
Sa
vie et son ministère étaient conformes à son être, ce qui l’a conduit librement
à la mort. Il a subi de faux témoignages, coups et crachats, abandons et
reniements par presque tous, pour finir comme un voleur sur la croix. Jésus a
rencontré joies et douleurs, adhésion à son message et rejet. Recherché pour
ses miracles par certains, traité de proche de Satan par d’autres pour les
mêmes prodiges. Lorsqu’il nourrissait les foules de pain, elles couraient vers
lui. Mais lorsqu’il leur proposait son corps et son sang en nourriture, il
devenait pour eux fou, un paria rejeté de tous. L’élite romaine l’a sollicité
pour ses miracles, la même élite l’a crucifié sur la croix. Certains des grands
prêtres l’ont appelé maître en secret, d’autres, les plus nombreux, on dit en
public qu’il est un blasphémateur.
Ces sentiments opposés, observés
par les uns et les autres face à Jésus, se remarquent aussi dans nos vies de
baptisés. En effet, lorsque tout va bien pour nous, nous acclamons Jésus, nous
sommes prêts à le suivre et à témoigner de ses bienfaits. Mais lorsque, soudain,
une difficulté arrive, nous le renions, comme Pierre qui, par trois fois a
publiquement dit qu’il ne le connaissait pas.
Cette
ambivalence est aussi ressentie dans notre vie professionnelle. Nous sommes
tiraillés par le fait de vouloir vivre au travail, les exigences de notre foi,
mais en même temps, nous sommes confrontés à la réalité professionnelle :
corruption sans vergogne, ordre direct des responsables hiérarchiques en
contradiction flagrant avec Jésus, la calomnie pour pouvoir avancer. Et dans le
but de sauver et de protéger notre poste, nous abandonnons les préceptes de
Dieu pour nous ranger derrière les forces obscures et du mal. C’est justement
ça, la source de tout le mal que nous faisons : vouloir sauver notre
poste, notre fonction, nos avoirs, notre savoir en un mot vouloir nous sauver.
En réalité ce n’est pas
mauvais de vouloir être sauvé, mais ce qui est mis en cause ici, c’est vouloir
se sauver par soi-même, par ses propres forces, par ses propres manières de
faire, en rejetant Dieu.
Depuis
Adam jusqu’à nous, en passant par Caïn, par le peuple d’Israël ou même par
David, l’histoire du salut grouille d’hommes et de femmes qui ont voulu sauver
leur vie en excluant Dieu. Cette manière de vouloir vivre par soi-même, en
excluant Dieu, a donné aux hommes de se tourner vers des idoles, vers des
vérités et attitudes qui rejettent ses préceptes. « Le crucifie-le »
exprimé par la foule aujourd’hui est, en fait, le cri de tous ceux qui depuis
Adam ont décidé de mettre à mort le Seigneur pour sauver eux-mêmes leur vie. Mais, Jésus nous dit : « celui qui veut sauver sa vie la
perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la
sauvera. »
Mes frères et mes sœurs,
le sens de cette grande fête qui nous conduira jusqu’au matin de la
résurrection, c’est de laisser Jésus être le seul et l’unique maître de notre
vie.
Fêter ce jour, c’est décider de le suivre sur tous ses chemins, qu’ils soient joyeux comme l’entrée triomphale à Jérusalem ou dramatique comme sa mort cruelle et lâche sur la croix. C’est aussi prendre position pour Jésus en toute chose et à tout moment, car comme dit notre Archevêque : « on ne peut pas être chrétien les jours pairs et le contraire les jours impairs. »
Ce dimanche est aussi, le dimanche du choix, nous devons choisir entre ceux qui disent : « hosanna, ô fils de David » et ceux qui crient : « A mort crucifie-le. »
Le Seigneur nous a dit par la bouche de son prophète
Moïse : « Vois ! Je mets aujourd’hui devant toi ou bien la vie et le
bonheur, ou bien la mort et le malheur. » Ce que je te commande aujourd’hui, c’est
d’aimer le Seigneur ton Dieu, de marcher dans ses chemins, de garder ses
commandements, ses décrets et ses ordonnances. Alors, tu vivras… ; si tu
détournes ton cœur, si tu n’obéis pas, si tu te laisses entraîner à te
prosterner devant d’autres dieux et à les servir, certainement tu périras.
Quel choix allons-nous faire ? Que le Seigneur nous
aide à faire le bon choix ! Lui qui règne pour les siècles des siècles.