By S. - En marche à la suite de Christ

(Blog chrétien - le carnet d'un pèlerin)

dimanche 29 mars 2020


5ème Dimanche de Carême — Année A



Textes du jour : Ez 37, 12-14    Ps 129 (130)   /  Rm 8, 8-11 / Jn 11, 1-45 ou lecture brève  Jn 11, 3-7.17.20-27.33b-45



 Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur, Seigneur, écoute mon appel ! Que ton oreille se fasse attentive au cri de ma prière ! 
Frères et sœurs, ce cri du psalmiste résonne d’une manière particulière en ce temps de carême spécial que nous vivons. Il résonne en écho de l’Evangile que notre Saint Père a choisi vendredi dernier pour cette belle célébration au cours de laquelle nous avons pu recevoir par la bénédiction Ubi et Orbi, l’indulgence plénière.
Ce cri du psalmiste s’entend également en sourdine des textes de ce dimanche. Le Seigneur vient au secours de son peuple, il vient le sortir des tombeaux dans lesquels il est enfermé pour lui donner son Esprit. Cet esprit qui a ressuscité le Seigneur Jésus et qui habite en nous, fils de Dieu et ressuscités par notre baptême et notre configuration au Christ. 
Ce cri du psalmiste résonne encore en prélude à un autre, celui de Marthe.  «  Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort ».
Dans ce cri de détresse qui sonne comme un reproche, Marthe et Marie nous donnent un enseignement : en l’absence de Jésus, il n’y a pas de vie. Mais pour notre méditation, je nous inviterais à suivre quelques éléments qui structurent cette péricope de la résurrection de Lazare.
Le premier est l’annonce de la maladie avec la mention des liens d’amitiés qui existent entre Jésus, Marthe, Marie et Lazare. « Celui que tu aimes est malade ». Remarquons qu’instinctivement, les sœurs portent le cas de leur frère à Jésus. Même si elles ne font aucune demande explicite, elles croient que Jésus fera quelque chose pour leur frère. Et nous, devant qui portons-nous souvent nos difficultés ? A quelle porte frappons-nous pour résoudre nos problèmes, celle des marabouts ou celle de Jésus ?
Le second élément de ce récit est l’attitude de Jésus après l’annonce de la maladie de Lazare. Il se contente de dire que cette maladie ne conduit pas à la mort, qu’elle est pour la gloire de Dieu et il reste encore deux jours dans l’indifférence. Nous pouvons déceler ici le mystère de certaines de nos souffrances. Sans toutefois être causées par Dieu, elles peuvent servir pour révéler sa gloire ou sa puissance. En restant deux jours dans l’indifférence, Saint Jean montre que Jésus agit quand il veut et comme il veut. Il ne fait rien dans la précipitation. Donne-nous Seigneur, d’entrer dans la pédagogie de ton action.
Le troisième élément est l’annonce par Jésus du sommeil de Lazare. Il est vrai que les apôtres n’étaient pas très d’accords pour un retour en Judée, par peur des juifs qui en voulaient à la vie de Jésus. Ainsi, quand ce dernier annonce que Lazare s’est endormi, ils sont plutôt contents et ils se disent : s’il dort, c’est qu’il se sent déjà mieux et qu’il va guérir. Donc pas besoin d’y aller. Mais Jésus précise que Lazare est mort. Et il les invite à faire le chemin ensemble. Saint Jean nous montre par là que pour être témoin de la manifestation divine et voir notre foi grandir, nous serons souvent conduits sur des chemins que nous redoutons. Il faudra tout simplement faire confiance au Seigneur.
Le quatrième élément est la rencontre de Jésus avec les sœurs de Lazare. Ce qui nous frappe, c’est la progression de leur foi. Comme l’aveugle-né de dimanche dernier, Marthe professe : « Oui Seigneur, tu es le Messie. Je le crois, tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde » Mais contrairement à cet aveugle-né qui a professé sa foi après sa guérison, Marthe le fait avant la résurrection de Lazare et invite implicitement sa sœur Marie à le faire aussi quand elle lui dit : « le maître est là, il t’appelle ».
Cela dit, nous avons alors le cœur et l’esprit ragaillardis par des certitudes de foi.
Première certitude : nous sommes aimés de Jésus. « Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare ». Aimé de Jésus, le Fils de Dieu, venu en ce monde pour nous conduire à la vie éternelle. Alors, tout devient possible. Entendons Jésus dire : « notre ami s’est endormi ; mais je vais aller le tirer de ce sommeil ». Endormi. … Mais voilà, Lazare est mort.  N’y a-t-il pas des zones d’ombre dans notre vie, du moins dans notre être profond, comme des germes de mort spirituelle ?
Pour Jésus, nous ne sommes qu’endormis, il peut nous redonner vie. Nous sommes appelés à ressusciter. Durant ce carême, chemin de dépouillement, nous avons eu des rendez-vous avec Jésus. Invitations à nous libérer de ces germes de mort.
Premier rendez-vous de Jésus : c’était au désert. Image de dénuement. De mise à l’épreuve. Se reconnaître faible, tenté. A la suite de Jésus, les choix dans notre  vie, sont-ils guidés par la parole de Dieu ? A certains jours, peut-être est-elle lettre morte pour moi ? La tentation du moi d’abord. Ma réussite. Ma tranquillité. Ma petite religion. Et Dieu ? Est-il le repère de ma vie ?
Deuxième rendez-vous de Jésus : sur les hauteurs où il est transfiguré. Il est le Fils bien-aimé. Pour nous, qui est ce Jésus ?  Notre foi en lui, est-elle vivace ? Ne pas nous laisser endormir par des moments de bien-être spirituel. Il faut redescendre au cœur de la  réalité de notre humanité. C’est là que se vit notre foi. 
Troisième rendez-vous de Jésus : au puits de Samarie. L’eau vive. Cette eau qui a coulé sur moi lors de mon baptême. Attention aux zones d’eau stagnante, entretenant des germes de mort spirituelle. A quel puits vais-je puiser l’eau vive, laver mon péché, me réconcilier ? Jésus nous attend. Il est la source de vie. « Si tu savais le don de Dieu ».
Quatrième rendez-vous de Jésus : au bord du chemin…. Le chemin de ma vie. Dans ma vie spirituelle, dans ma vie chrétienne, peut-être que je tâtonne, tel un aveugle. J’avance, aveuglé par mes faiblesses, mon péché. Il y a en moi quelque chose de mort. Ma foi est peut-être restée un peu infantile. Et, ma place dans le monde, dans l’Eglise, je n’y vois pas clair.
Au début de ce carême, j’avais pris de bonnes résolutions. Et voilà que nous approchons de Pâques. Où en suis-je ? N’y a-t-il pas encore en moi des zones obscures ? Pourtant, j’avais espéré le soutien du Christ. J’ai parfois l’impression qu’il tarde à venir.
Dernier rendez-vous de Jésus : à Béthanie. Entendons ces paroles de Jésus : « Lazare, notre ami, s’est endormi ; mais je vais aller le tirer de ce sommeil ». Il vient nous tirer de notre sommeil. Jésus vient nous rejoindre là où nous en sommes. Qu’il est beau ce dialogue entre Marthe et Jésus. La foi de Marthe : « si tu avais été ici, mon frère en serait pas mort. » Et la réponse de Jésus : « Ton frère ressuscitera ». Alors, Marthe de lui répondre : «  Oui, Seigneur, je le crois ». Avons-nous aussi cette foi de Marthe ? Quelles que soient nos faiblesses, quels que soient les germes de mort spirituelle que nous avons entretenus, avons-nous foi en la promesse de Jésus ? Même si cela fait longtemps que nous nous sommes emmurés, comme dans un tombeau, croyons en Jésus. Il  nous dit : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il est mort vivra. »
 Le Christ, qui vient nous redonner vie. « Enlevez la pierre ». Même si nous sommes emmurés depuis longtemps, il n’est jamais trop tard.
« Lazare, viens dehors ! » Cette parole du Christ s’adresse à chacun de nous. Les lueurs du matin de Pâques sont proches. Sortons de nos tombeaux pour vivre de la vie de Dieu.
En cette fin de carême de confinement et de crise, débarrassons-nous de tout ce qui nous entrave, bandelettes de la mort, telles un suaire ! Jésus nous libère par sa parole. Il nous révèle  sa divinité. Il étanche notre soif de bonheur, il nous ouvre les yeux sur notre vie, cette vie en germe depuis notre baptême, vers laquelle il nous conduit, jusqu’au matin de Pâques.



Abbé Jean-Chris Awoh,
Prêtre du Diocèse d'Abidjan, Côte d'Ivoire

mercredi 25 mars 2020


Jésus Christ, le Fils de Dieu, conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie.


 L'Annonciation à la Vierge est d'abord la fête de l'Incarnation puisque Dieu commence en Marie sa vie humaine.

La liturgie, ce jour, nous raconte comment cette nouvelle a été annoncée à la Vierge de Nazareth.


Aujourd'hui, 25 Mars, nous célébrons "l'annonciation du Seigneur" soit neuf (09) mois avant la Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ. Cependant, cette date ne s'est pas immédiatement imposée partout (exemple vers l'an 1000 en Espagne, on fêtait une semaine avant Noël, soit le 18 Décembre) , quoiqu'il en soit, elle a toujours été située dans la perspective de la Nativité du Seigneur . 
Autrefois appelée "l'annonce de la divine incarnation à la bienheureuse Vierge Marie", cette célébration voit le jour à l'issu du concile de Tolède, en 626.

Il a suffi d'un oui
d'un oui de jeune fille
pour que Soudain tout brille
aux plaines de la nuit.
(*1)

Dieu envoya son Fils, mais pour lui donner son humanité (lui façonner un corps), il a voulu la libre coopération d'une créature. Il choisit pour être Mère de son Fils, une fille d'Israël, une jeune juive de Nazareth en Galilée: "une vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph; et le nom de la jeune fille était Marie." (Luc 1, 26-27)

Oui, contre toute attente humaine, Dieu s'est choisi, comme nous le dit Paul au verset 27 du chapitre 1 de sa première lettre aux Corinthiens, ce qui était tenu pour impuissant et faible pour montrer sa fidélité à sa promesse. 
L'Annonciation à Marie inaugure la plénitude des temps, c'est-à-dire l'accomplissement des promesses. Marie est invitée à concevoir Celui en qui habitera corporellement la plénitude de la divinité.
Avec la fille de Sion, par excellence, après la longue attente de la promesse, s'accomplissent les temps et s'instaure l'économie nouvelle. Par elle, le Fils de Dieu prit la nature humaine pour libérer l'homme du péché.(*2)

Pour cela il l'a fallu "toute sainte" . En effet, pour pouvoir exprimer librement sa foi à l'annonce de sa vocation, Marie fut toute portée par la grâce de Dieu. Et c'est cela qu'exprime l'Ange dans sa salutation: " Je te salue Marie, comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi." (Luc 1,28)
Marie a trouvé grâce auprès de Dieu qui l'a pourvue d'une faveur singulière, en vue des mérites de Jésus-Christ sauveur de l'humanité.

En sa réponse, résonne l'expression de sa Foi et de sa totale obéissance : "Je suis la servante du Seigneur; qu'il m'advienne selon ta parole" (Luc 1, 37-38)

Ainsi, il plut au Père des miséricordes que l'Incarnation fût précédée par une acceptation de la part de cette Mère prédestinée, en sorte que, une femme ayant contribué à l'oeuvre de mort (Eve), de même une femme contribuât aussi à la vie (Marie). (*3)

Marie, pour nous est plus qu'un modèle, Elle est notre mère. Par son consentement à la Parole de Dieu et le don de sa personne comme servante du Seigneur, elle nous ouvre les portes du mystère de la Rédemption. Comme le dit Saint Irénée : " Par son obéissance elle est devenue, pour elle-même et pour tout le genre humai, cause de salut".

A l'image de Marie, que Dieu nous fasse la grâce d'être l'humble servante / serviteur et qu'à chacun de ses appels nous répondons : " Que tout se passe pour moi selon ta parole".

Je vous salue, Marie, pleine de grâce,
Le Seigneur est avec vous,
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
Maintenant et à l’heure de notre mort.

Amen.

Bonne fête de l'annonciation du Seigneur !


M-H_Dmi, la petite Fleur du Christ



Reférences : Textes bibliques - Missel -  Catéchisme de l'Eglise Catholique - Lumen Gentium (*2) 55 / (*3) 56 - (*1) première strophe d'un poème de J. VUAILLAT, Mariales 

dimanche 22 mars 2020


4ème Dimanche de Carême — Année A 
(Laetare - Dimanche de la joie)


Textes du jour : 1 S 16, 1b.6-7.10-13a    Ps 22 (23)   /  Ep 5, 8-14  / Jn 9, 1-41 ou lecture brève Jn 9, 1.6-9.13-17.34-38

Bonjour chers lecteurs, amis du Christ,

Aujourd'hui nous vous partageons, l'homélie prononcée du Père Hippolyte AGNIGORI, curé de la Paroisse Saint Jean de Cocody dans le Diocèse d'Abidjan en Côte d'Ivoire.

Bonne écoute et surtout bonne méditation.



Que la paix du Seigneur vous rejoigne chez vous, en particulier vous, chers amis, qui vivez le confinement actuellement. Ne baissez pas les bras, renforcez votre foi, votre espérance dans l'ardeur de vos prières et de la méditation de la parole.

Que le Seigneur ouvre à chacun de nous les yeux, aussi bien physique que ceux du cœur afin d'être de véritable témoin de son amour. Amen

M-H_Dmi, la petite fleur du Christ




Bonjour, chers amis
Prions en ce jour à l'intention suivante



M-H_Dmi, la petite fleur du Christ

dimanche 15 mars 2020



3ème Dimanche de Carême — Année A


Textes du jour : Ex 17, 3-7   Ps 94 (95)   /  Rm 5, 1-2.5-8 / Jn 4, 5-42 ou lecture brève 4, 5-15.19b-26.39a.40-42 


Frères et Sœurs, les textes de la liturgie de ce dimanche sont pleins de bouleversements :
  • Dans la première lecture, le peuple d’Israël récrimine contre Moïse, celui qui, au nom du Seigneur les a tirés des chaînes de l’esclavage en Égypte, à la liberté vers la terre promise.
  • Le Psaume 94 revient sur ce fait comme nous avons pu le constater.
  • Saint Paul, dans la seconde lecture, nous donne la bouleversante nouvelle du Christ mort pour le salut des pécheurs.
  • Enfin, l’évangile est celui de la Samaritaine.


Cette histoire de la Samaritaine, nous l’avons tellement entendue que nous avons l’impression de la connaître « par cœur » ? 
Comment peut-elle encore nous étonner, nous saisir au point de nous bousculer dans notre routine ? 
Cette femme, comment me rejoint-elle dans mon quotidien ? 
Cette histoire banale, apparemment, d’une femme qui a besoin d’eau pour faire lessive et cuisine, comment rejoint-elle notre vie de communauté ?

Dans le désert de Samarie, nous assistons à une rencontre improbable.
Aux heures les plus chaudes, une femme arrive au puits. Drôle d’heure pour aller chercher de l’eau ! Jésus fatigué, est assis sur une pierre. 

Cette femme se serait, sans doute, faite discrète si Jésus ne lui avait pas demandé à boire. Avec sa vie un peu dissolue, elle devait être en marge de la société et regardée de travers. C’est peut-être bien pour cela qu’elle va chercher de l’eau, seule, en plein midi… A cette époque, les samaritains et les juifs ne se fréquentaient pas et une femme n’aurait pas osé parler à un homme en transgressant les conventions de la société.

Mais, Jésus brisant les tabous, s’adresse à cette femme et lui demande quelque chose à sa portée : de l’eau pour boire, tout simplement. 
Jésus se fait mendiant devant cette pauvre femme. Il se met à sa hauteur et le dialogue s’engage, la parole se libère. La conversation change de registre, elle ne situe plus seulement au niveau des besoins du corps. Jésus l’amène sur le plan spirituel en lui posant, avec délicatesse et justesse, des questions pertinentes sur sa vie. Il lui permet d’ouvrir son cœur et de faire la lumière. La samaritaine, encombrée de ses problèmes de cruche et d’eau à puiser, de ses problèmes sentimentaux et de sa vie agitée, de ses questions religieuses « où adorer ? », dépose tout cela au pied de Jésus. Elle fait la vérité en elle, se libère de ce qui la plombe, de son péché. Son cœur et son intelligence sont alors en état de se laisser toucher par les paroles de Jésus, de reconnaître le Messie, de l’adorer en esprit et en vérité…

Cette femme en marge a profondément changé, elle devient annonciatrice de la bonne nouvelle et ses concitoyens acceptent son témoignage. Elle est réintégrée dans la société, et a retrouvé, dans sa rencontre avec Jésus, une vie apaisée, unifiée.

Le chemin parcouru par la samaritaine est un excellent exemple pour nous et peut constituer un fil rouge à suivre en ce temps de carême.

Principalement la rencontre avec Jésus : Tout découle de là. La rencontre personnelle avec Jésus est essentielle pour vivre notre foi.

Jésus transforme nos vies, à condition de lui ouvrir notre cœur et de nous laisser faire. 

La difficulté qui s'en suit est d’être fidèle à la présence du Seigneur au long des jours de notre vie et de nous laisser transformer par le Christ. 

La samaritaine et Jésus nous donnent trois pistes pour entretenir et faire vivre notre relation avec le Seigneur :

  • D’abord, avoir soif de Dieu et de sa Parole, se mettre à l’écoute du Seigneur dans la prière, la méditation de l’évangile, l’adoration en « esprit et en vérité » ; inviter Jésus à demeurer chez nous.

  • Ensuite, avoir un regard lucide sur notre vie, sur nos actes, avoir le courage de faire la vérité sur nos relations aux autres et à Dieu. « Je n’ai pas de mari », dit la femme et Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari : des maris, tu en as eu cinq… là tu dis vrai ».

  • Enfin, déposer tout ce qui nous tire vers le bas au pied du Seigneur. C’est en reconnaissant son péché que cette femme est sauvée. Pendant ce carême le sacrement de réconciliation nous est proposé. Il permet de nous remettre en vérité devant le Seigneur, pour qu’il nous guérisse, nous pardonne et nous sauve.


 L’épisode de la Samaritaine et la récrimination du peuple d’Israël au désert nous permettent sans crainte de savoir que la véritable soif à avoir c’est la soif de Dieu qui est la source et l’origine de notre vie, de notre être et de notre mouvement ; la seule faim à avoir est celle de faire la volonté de Dieu. 
En effet, la volonté de Dieu de l’aimer plus que tout et d’aimer nos frères comme nous-mêmes est le véritable aliment de notre âme, la communion que nous partageons, l’Eucharistie que nous célébrons par notre vie. 

Que le Christ Jésus, qui est amour et qui nous aime pour que nous puissions à notre tour l’aimer; qui, selon la seconde lecture de ce jour, a donner sa vie pour nous et répand par son Esprit l’Amour de Dieu dans nos cœurs, nous donne de pouvoir entrer dans la plénitude de l’adoration du Père en esprit et en vérité, lui qui règne tout amour et toute miséricorde, pour les siècles des siècles. Amen



Abbé Marc-André MAWU TION
Prêtre du Diocèse d'Abidjan
mt_marcandre@yahoo.fr


dimanche 8 mars 2020


2e Dimanche de Carême - Année A


Textes du jour : Gn 12,1-4a   Ps 32 (33)   /  2 Tm 1, 8b-10 / Mt 17,1-9

 Celui-ci est mon Fils Bien-aimé, en qui je trouve toute ma joie : écoutez-le !

Frères et sœurs, nous voici déjà parvenus au 2e Dimanche du carême. Ce temps liturgique, faut-il le rappeler, est un temps favorable que l’Eglise nous donne pour nous rapprocher davantage de Dieu par la Prière, le Partage et la Pénitence. C’est un temps de combat spirituel en vue de passer de notre état de pécheur à l’état d’homme régénéré en Christ.
Cette idée de passage, où l’on quitte un point A précaire pour un point B plus confortable est mise en évidence dans la 1ère Lecture où Dieu demande à Abram de quitter son pays, sa parenté et la maison de son père pour aller vers un pays où il deviendra prospère et où il sera une bénédiction.
Frères et sœurs, cette parole de Dieu à Abram s’adresse également à nous tous ici présents. En ce temps de carême, le Seigneur nous invite à quitter le pays du péché. Il nous invite à abandonner le mal avec lequel nous nous sommes familiarisés au point de devenir notre parenté. Le Seigneur nous invite à sortir de la maison de la colère, de la rancune, du mensonge, du vol, de l’orgueil, de la méchanceté, etc. pour rentrer dans notre destinée prophétique. Il nous invite à sortir des ténèbres du péché pour être transfiguré par la Lumière du Christ.
Et c’est justement de cette transfiguration qu’il est question dans l’Evangile de ce jour. Oui frères et sœurs, la Transfiguration du Christ en ce temps de carême est le signe et l’insigne de la victoire du Bien sur le Mal ; c’est la victoire de la Lumière sur les œuvres des ténèbres ! Comme le visage et les vêtements de Jésus lors de cette Transfiguration, que toute notre vie soit lumière pour nous-mêmes et pour le monde ! N’oublions pas que le Seigneur nous a désignés comme la Lumière du monde ! Enlevons donc ce voile que le péché a placé devant cette lumière et rapprochons-nous davantage du Seigneur en nous sanctifiant par la prière, le partage et la pénitence. 
Oui frères et sœurs, nous sommes appelés à une vocation sainte, comme le souligne bien Saint Paul dans la 2e Lecture. Par notre baptême, nous sommes incorporés au Christ et notre corps est désormais le Temple de l’Esprit Saint. Ne salissons pas le précieux Nom de Jésus qui a été invoqué sur nous lors de notre baptême ! Ne profanons pas le saint Temple de l’Esprit Saint qu’est notre corps ! 

  • Profitons de ce temps de carême pour balayer, essuyer, arranger et parfumer le Temple de l’Esprit Saint !
  • Profitons de ce temps de carême pour faire le ménage dans notre vie !
  • Profitons de ce temps favorable que l’Eglise nous donne pour faire notre toilette spirituelle ! 
N’arrivons pas à Pâques avec nos vêtements entachés par le péché, mais que ce temps de carême soit pour nous la tombe où tombe tous nos péchés, afin de ressusciter avec le Christ pour la vie éternelle ! 
Que l’intercession de tous les Grands Maitres spirituels, les Saints hommes et femmes de prière, les Champions de l’Aumône et les dévots de la Pénitence qui nous ont précédés dans le Temps et dans l’Espace, mais aussi dans le Royaume des cieux, oui, que leur intercession nous aide à vivre ce Temps de Grâce en écoutant la Parole du Fils Bien-aimé de Dieu, pour notre propre sanctification et pour le salut du Monde. Amen !   
  Abbé Olivier GNAHOUA,
Professeur et formateur au grand séminaire de Daloa