5 ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année A
Textes du jour : Is 58,7-10 / Ps 111 (112), / 1 Co 2,1-5, / Mt 5,13-16
Frères et
Sœurs, Amis de Dimho,
Nous avons
entendu dans l’Evangile, l’une des phrases les plus célèbres de Jésus :
« Vous êtes le sel de la terre ; vous êtes la lumière du monde. »
Comment
pouvons-nous comprendre cette Parole ?
D’abord
penchons-nous sur les destinateurs de cette phrase. A l’entame de l’Evangile,
saint Matthieu nous dit : « comme
les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus sur la montagne, il leur
disait ». De cela, il est clair que quand Jésus
dit : « Vous êtes le sel de la
terre ; vous êtes la lumière du monde. » ; il le dit à chacun de nous.
C’est moi qui suis sel de la terre ; c’est moi qui suis
lumière du monde. Chacun de nous doit pouvoir se dire, je suis sel de la
terre, je suis lumière du monde. Mais qu’est-ce que cela signifie
concrètement ?
Je vous
propose chers frères et sœurs d’aller chercher la signification de ce que nous
sommes, dans un premier temps dans la vie ordinaire ; puis dans un
deuxième temps dans la Bible et de là, tirer les implications pour notre vie de
foi.
D’un point de vue profane, je dirai même habituel:
- le sel relève le goût des aliments, il donne du piquant, il suscite de l’intérêt et il est aussi utilisé pour conserver les aliments.
- La lumière, quant à elle, rend visible
les objets, révèle les choses cachées par l’ombre. Grâce à la lumière nous
pouvons distinguer les personnes et les choses. Aussi, la lumière guide
l’esprit et l’intelligence.
Ainsi, du
sel comme de la lumière, nous pouvons retenir qu’ils sont des éléments révélateurs. Le sel, comme la lumière
bien ajustés expriment
la nature des choses et font jaillir à découvert les secrets de ce qui entre en
contact avec eux.
Notons
également que le sel n’est pas sel pour lui-même,
encore moins la lumière pour elle-même,
le sel est sel pour autrui et la lumière de même.
C’est pourquoi, être sel de la terre et
lumière du monde, c’est révéler aux habitants du monde qui ils sont. C’est indiquer aux habitant de la terre le chemin qu’ils
doivent emprunter.
Frères et
Sœurs, Jésus nous dit de manière, on ne peut plus claire, que c’est
nous, ses disciples qui devons enseigner aux habitants du monde ce qu’ils sont
et ce qu’ils ont à faire.
Maintenant,
que nous dit la Bible du sel et de la lumière?
Devant
l’abondance de sens bibliques de ces éléments, je vais m’arrêter aux plus
importants.
- Dans le livre du Lévitique au chapitre 2 le verset 13, le Seigneur dit : « à toute offrande [au Seigneur] tu joindras une offrande de sel à ton Dieu. ». Toujours dans la Bible, dans le deuxième livre des Rois au chapitre 2 les versets 19 à 22, le prophète Elisée jette du sel dans les eaux, accompagné de la Parole du Seigneur qui vient les assainir. Le sel sert à purifier ce qui doit être offert à Dieu et est le symbole d’une réalité purifiée par le Seigneur.
- En ce qui concerne la lumière, rappelons-nous que le premier jour de l’œuvre de création du Seigneur, il dit que la lumière soit et prit bien soin de séparer la lumière des ténèbres. Dans le Psaume 119 au verset 105, la Parole de Dieu est la lumière qui éclaire la route du croyant. Et l’aboutissement du symbolisme de la lumière se trouve dans l’Evangile selon saint Jean au chapitre 9 le verset 5 où le Christ dit : « tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. » .
Frères et
sœurs, Amis de Dimho, quand le Christ nous dit que nous sommes le sel de la
terre et la lumière du monde, Notre Seigneur et Notre Maître nous fait
comprendre que nous ses disciples, nous sommes
les hommes et les femmes qui devront par leurs actions rendre purs les habitants
de la terre.
Jésus nous
fait comprendre que nous sommes le signe et le
symbole de la purification qu’il a opéré pour le monde en se livrant à la croix
pour lui.
Frères et
sœurs, le Seigneur nous aime tellement et son degré de confiance en nous est
tellement grand, que quand il nous dit que nous sommes la lumière du monde, il
nous dit que nous sommes dans ce monde et pour
ce monde Sa présence.
Oui! Jean, Jacques, Andrée, Koffi, Amoin, Sokopétinan,
et qui que tu sois, tu es lumière du monde, tu es pour le monde présence de
Jésus-Christ.
Par
ailleurs, le Seigneur, nous dit de manière retentissante, que notre rôle en
tant que ses disciples, ne s’arrête pas seulement à révéler aux habitants du
monde qui ils sont ; ou à indiquer aux habitants de la terre le chemin
qu’ils doivent emprunter ; ou encore à enseigner aux habitants du monde ce
qu’ils sont et ce qu’ils ont à faire. Il nous dit que nous ses disciples,
nous sommes sa présence. Nous sommes christifié, nous
devons donc faire resplendir le christ.
A partir de
là, s’éclaire lumineusement, cette belle phrase de saint Paul dans la deuxième
lecture : « parmi vous, je n’ai rien
voulu connaitre d’autre que Jésus-Christ. »
Frères et sœurs,
Amis de Dimho, voilà notre objectif, connaitre
Jésus-Christ de manière intime, pour pouvoir vivre de lui. Parce que si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est le
Christ qui vit en moi.
Et si le
Christ vit en moi, ou encore si je suis moi, présence du Christ pour le monde,
les recommandations de la première lecture ne sont plus abstraites ou
irréalisables.
Ainsi,
- partager mon pain
avec celui qui a faim devient une nécessité, car
le Christ a multiplié le pain pour ceux qui avait faim ;
- recueillir chez
moi le malheureux sans abri devient une réalité, car
le Christ lui-même a dit venez à moi vous tous qui êtes fatigués et je
vous donnerai le repos ;
- couvrir celui que
je vois sans vêtement matériel ou sans vêtement spirituel devient une
urgence, car
le Seigneur nous a déjà mis en garde, à la fin des temps le juste juge
dira venez à moi les bénis de mon père car j’étais nu et vous m’avez
habillez ; quand est-ce que Seigneur nous t’avons vu nu et
nous t’avons habillé répondrons-nous ? Et le Seigneur de répondre à
chaque fois que vous l’avez fait à un de ces petits qui sont mes frères,
c’est à moi que vous l’avez fait.
Frères,
sœurs nous sommes le sel de la terre, nous sommes la lumière du monde. Comme
pain, demandons au Seigneur de nous rendre tel. A lui la gloire pour les
siècles des siècles.
Abbé Joseph Milafany YEO,
Prêtre de
l'Archidiocèse d'Abidjan
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire