5ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année B
Chers
frères et sœurs, les textes soumis à notre méditation en ce jour, nous rappelle
la présence de Dieu dans notre vie.
Dans la première lecture, Job
dit et redit sa souffrance, physique, psychologique et morale. L’angoisse ne
cesse de grandir dans son cœur face à cette souffrance qui l’accable. Celle-ci
fait partie intégrante de son existence.
N’oublions pas qu’à l’époque de Job, il y
avait la logique de la rétribution, où Dieu rend à l’homme selon ses œuvres et
il rétribue chacun selon sa conduite.
Mais, Job était un homme juste, qui a mené
sa vie avec droiture et ne méritait pas cette punition. Pourquoi donc cette
souffrance ?
La légitimité de la souffrance que vit Job
n’est pas la question à se poser. Regardons plutôt l’attitude de Job.
En effet, cette apparente injustice ne l’a
pas empêché d’accepter sa souffrance et d’affirmer que : « Dieu ne peut être que juste ». Cette phrase
traduit sa grande confiance en le projet et la miséricorde infinie de Dieu. C’est
en cela que Job est un Homme Juste devant Dieu : il fait confiance au Seigneur.
La souffrance endurée par Job est la nôtre
aujourd’hui. A tout instant, nous sommes confrontés au malheur qu’importe notre
état de vie. Nous endurons chaque jour notre condition d’homme, limité dans le
temps et dans les possibilités.
Dans nos hôpitaux, dans l’angoisse et la solitude
des mourants, dans la misère des lieux de la faim et de la soif, dans la
violence de nos guerres et de nos barbaries etc., nous faisons l’expérience de
la souffrance. Le cri de Job est le même que le nôtre aujourd’hui.
Nombreux sommes-nous qui :
- mettons l’existence et l’amour de Dieu en cause face à certaines souffrances
- courons d’églises en églises, de marabouts en féticheurs,
- n’hésitons pas à entrer dans des sectes exotériques pour fuir la souffrance.
Mais Job nous donne un message, celui de ne
pas nous abstenir de crier, tout en demeurant confiant, tenant la main de Dieu puisqu’Il est avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde.
Dieu est présent à nos côtés dans tous les
moments de notre vie et c’est à nous d’en faire l’expérience.
C’est
fort de cela que dans cet épisode de l’évangile de saint Marc, Dieu a pris
notre condition humaine pour rappeler qu’Il se charge de nos douleurs et en
même temps de nos péchés, afin de nous en libérer. A l’instar de la belle-mère
de Simon, Jésus continue de nous prendre par la main pour nous relever de la
souffrance et de tous les maux qui nous affaiblissent. Il est présent pour nous
délivrer et nous sauver. C’est à juste titre que Paul Claudel affirmait : « Dieu n’est pas venu
supprimer la souffrance. Il n’est même pas venu l’expliquer, mais il est venu
la remplir de sa présence ».
Parce
que cette présence de Dieu, fait de nous des témoins authentiques, nous devons
la communiquer à nos frères et sœurs. Et l’apôtre Paul dans sa première lettre
au Corinthien nous invite à annoncer l’Evangile. En effet, nous ne devons pas
nous contenter de bénéficier de la présence de Dieu, nous nous devons, plutôt,
de la partager à toutes ces personnes souffrantes aussi bien dans leur chair
que dans leur âme. Nous devons témoigner de son amour qui veut et peut sauver
tout homme.
Ce
n’est qu’en reconnaissant la présence véritable de Dieu dans tous les moments
de notre existence, en acceptant de nous laisser sauver par lui et en étant des
témoins de son Evangile, que nous pourrons reprendre avec le psalmiste : « il est bon de fêter
Dieu, il est beau de chanter sa louange : il guérit les cœurs brisés et
soigne les blessures »
Puisse
le Seigneur nous remplir de sa Présence et nous aider à lui rester fidèle
durant toute notre vie. Amen !
Abbé
Ange Camille COULIBALY,
Stagiaire
à la Paroisse Sacré Cœur de Kossandji,
Archidiocèse
d’Abidjan
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