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dimanche 5 avril 2020

Dimho (Dimanche Homélie) : Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur - 05 Avril 2020


6ème Dimanche de Carême — Année A



Textes du jour : Entrée messianique Mt 21, 1-11 Is 50, 4-7   Ps 21 (22)   / Ph 2, 6-11 / Mt 26, 14 – 27, 66 ou lecture brève   Mt 27, 11-54


Frères et sœurs, nous voici parvenus au 6ème Dimanche de Carême, Dimanche des Rameaux et de la passion du Seigneur.
    D’abord, ce que nous célébrons aujourd’hui, c’est la commémoration  de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem quelques jours avant son agonie. Nous nous rappelons des enfants des hébreux, qui rameaux à la main, chantaient : Hosanna au Fils de David ! Oui, nous nous souvenons de cette foule immense qui ne pouvait se contenir d’acclamer le Messie sur son passage.
A cet effet, il est impérieux que nous nous arrêtions et méditions dans un premier temps, sur notre attitude devant le Messie qui chaque jour passe et repasse aux portes de nos cœurs.
Il y a plus de 2000 ans, l’entrée de Jésus à Jérusalem était objet d’acclamation, de conversion et de contemplation.  Malheureusement pour nous, frères et sœurs, nous demeurons stoïques, inexpressifs, face aux Seigneur qui se tient à la porte de nos cœurs et qui frappe. Hélas ! Car nous sommes occupés par la vanité et l’oisiveté. Oui, s’il est vrai que les juifs sont sortis de leurs maisons pour aller l’acclamer ; nous, nous restons par contre cramponnés dans nos maisons d’orgueils et de péchés. Pire, lorsque le Fils de l’homme, tout Dieu qu’il est, vient à nous, nous n’osons guère ouvrir les portes de nos cœurs parce que nos yeux, nos mains, nos oreilles sont fermés à l’action providentielle de Dieu pour nous.
Cependant, frères et sœurs, loin d’être damnés par nos attitudes lugubres, le Seigneur nous donne encore une fois l’opportunité en ce Dimanche des rameaux 2020 de le recevoir de manière particulière. En effet, si l’on ne peut aller l’acclamer dans les allées principales de nos églises et de nos quartiers à cause des dispositions sanitaires de notre pays, Lui, le Seigneur désire plus que tout être acclamé et loué par nos cœurs dans nos maisons, empreints d’amour et de joie.
Ensuite, il faudrait s’arrêter sur le second pan de cette célébration qui est «  la passion du Seigneur». L’évangile de Jésus-Christ selon saint Jean vient nous rappeler les derniers instants de Jésus. De ce fait la structure biblique et liturgique de ce jour pourrait même sembler être paradoxale. 
En effet, comment comprendre qu’après avoir exalté et glorifié le Fils de David précédemment, l’on arrive subitement à le condamner à mort ? N’est-ce pas cette foule qui l’a acclamé qui est en train de le clouer maintenant ?
Frères et sœurs, dans un second temps, si la liturgie de ce jour met en relief deux attitudes contradictoires à priori, il faut retenir que c’est l’expression même de la vie du Christ et donc de tout Chrétien. Il nous faut nous élever à la dimension de la vie du Christ, cette vie combien de fois agréable et sanctifiante. Oui, comme le Christ, nous devons accepter d’être acclamés en des moments tout en acceptant également d’être cloués en croix comme s’en est le cas actuellement.
C’est en ce genre de moments que se manifeste la toute-puissance de Dieu.
C’est par ce qui fut objet de scandale (la croix), que le Christ sauva le monde.
Nous aussi, en disciples du Christ, utilisons cet instrument de salut pour apporter la libération et manifester la gloire de Dieu dans notre humanité attristée par cette pandémie. 
Enfin, cette invitation à s’unir d’avantage à la croix du Christ dans nos maisons en cette semaine Sainte qui débute aujourd’hui, vient à point nommé nous rappeler la dimension omniprésente de Dieu. Oui, si l’inquiétude se fait de plus en plus criarde au sujet de comment vivre ces temps forts hors de la communauté, le Seigneur, Lui nous invite à préparer nos cœurs car c’est là qu’il veut célébrer sa Pâques.
Il veut, par ailleurs, nous laisser entrevoir qu’Il ne se limite pas dans l’espace et dans le temps. Mieux, Il veut, par-dessus tout, que nous vivions ces derniers instants de sa vie terrestre ensemble, dans un face à face, loin du mouvement de masse. Il veut passer ces instants dans nos maisons, dans nos familles, et surtout dans nos cœurs ; afin que sa résurrection soit pour nous et le monde le début d’une ère nouvelle sous le regard bienveillant de notre mère du ciel la très sainte Vierge Marie. Amen !

Abbé Paul Eric N'GUESSAN,
stagiaire à la Paroisse St Michel Archange de KODIOUSSOU
Archidiocèse d'Abidjan

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