By S. - En marche à la suite de Christ

(Blog chrétien - le carnet d'un pèlerin)

dimanche 17 novembre 2019

Dimho (Dimanche Homélie) : 17 Novembre 2019

33ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année C



Textes du jour : Ml 3,19 - 20a Ps 97 (98), 5-6, 7-8, 9  / 2Th 3,7 - 12, / Lc 21,5-19

 Frères et Sœurs,
    
Nous parvenons au terme de l’année liturgique. Ce 33è Dimanche marque un tournant décisif dans notre lecture hebdomadaire des textes de la Parole de Dieu. Après avoir suivi Jésus dimanche après dimanche dans ses faits et gestes, ses enseignements et ses paraboles, voici qu’aujourd’hui, il nous révèle qui il est en vérité dans un splendide discours eschatologique ou discours sur les derniers temps. Pour notre méditation, la liturgie nous propose des textes qui sont Bonne Nouvelle pour nous aujourd’hui.
L’Eglise, en cette fin d’année liturgique, nous invite à tourner notre regard vers le jour du Seigneur. L’expression était devenue technique dans la Bible pour désigner les interventions de Dieu dans l’histoire de son peuple. Le Dieu du Sinaï s’est révélé comme celui qui est engagé dans l’histoire dans la vie des hommes engagé dans le temps. Il est engagé dans le temps et il le mène à son terme. Il y aura un dernier jour du temps. Ce sera le grand jour de Dieu. Avant l’exil, ce Jour ne concernait qu’Israël.  Après l’exil, les prophètes diront que toutes les nations et l’univers entier ont à se préparer à ce Jour. Il sera un Jour redoutable pour tous ceux qui auront cherché à supprimer le peuple des saints. Ce sera le jour du jugement des impies
Mais pour les amis de Dieu, qu’ils soient du monde juif ou du monde païen, pour tous ceux qui auront tenu dans la foi, quel jour de victoire. Ce sera le jour sans déclin : «Pour vous qui craignez mon nom, le Soleil de justice de lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement», déclare Malachie.

L’évangile de ce jour rapporte que certains disciples de Jésus étaient comme en extase devant la beauté du Temple, en admirant la beauté des pierres et les dons des fidèles. La reconstruction du Temple fut effectuée sous l’autorité d’Hérode le Grand (à partir de l’an 18 avant notre ère), au moment où Jésus s’y trouve avec ses disciples, l’édifice n’est pas tout à fait terminé, il est neuf et il est splendide, certainement très impressionnant. Qu’admiraient-ils en vérité ces quelques disciples ? Sans doute discernent-ils dans l’imposante architecture sacrée un signe manifeste de la présence ou de sa puissance. En réponse à cette admiration à peine retenue, Jésus prononce quelques phrases très surprenantes : Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre ! Tout sera détruit. L’enjeu est apparemment très grave. Que signifie cette annonce de destruction ? Jésus reprend des oracles de malheur que les prophètes ont jadis prononcés contre le Temple (l’Ancien Temple) ; ces oracles étaient proclamés en réaction au manque de foi du Peuple d’Israël et à leur infidélité à l’Alliance. Il suffit de relire la première lecture de Malachie pour avoir une idée de ces oracles. Jésus reprend les paroles des anciens, parce que l’infidélité des pères se répète aujourd’hui : jadis le peuple rejetait l’Alliance, Jésus lui-même est rejeté par ses contemporains.
Ce que Jésus dénonce ici, c’est le fait de s’attacher à la matière, au Temple comme élément essentiel de la religion juive. Il purifie la religion juive car la destruction du Temple dont il parle est signe d’un renouveau car c’est maintenant l’Alliance éternelle en Jésus-Christ, le Temple spirituel qui n’est pas fait de main d’homme.
Les textes de ce jour nous invitent à exercer un réel discernement pour nous mêmes et pour les autres. Nous n’avons qu’un seul guide. Les faux messies veulent occuper notre conscience … Jésus nous rend libres et responsables de nos décisions. Le véritable événement ne se trouve pas dans la destruction du Temple ou dans les tremblements de terre, les famines, les épidémies et autres faits terrifiants ; le véritable événement se déroule au fond de nous-mêmes, précisément dans le creux de la conscience que tant de faux guides voudraient annihiler. 
L’Eglise est la communauté de ceux qui attendent avec amour le Seigneur comme dit St Paul dans la Lettre à Timothée 4, 8 : «  Et maintenant voici qu’est préparée pour moi la couronne de justice, qu’en retour le Seigneur me donne ra en ce jour-là, lui, le juste juge, et non seulement à moi, mais à tous ceux qui auront attendu avec amour la son apparition » et nous le chantons dans la liturgie de la messe, lorsque le prêtre dit : «Il est grand le mystère de la foi », nous répondons : «Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire».
Mais cette attente, cette espérance nous ne la vivons pas dans la paresse, dans l’oisiveté ; sous prétexte, que le Seigneur va venir, des faux messies se lèvent pour dire que les temps sont accomplis et que la fin du monde est proche alors on baisse les bras, on ne veut rien faire. Ce que nous devons retenir c’est que toute attente du Seigneur, toute espérance qui détourne de la vie réelle est fausse.
Depuis l’Ascension, on ne peut rester à regarder le ciel, ni non plus chercher le Bon Dieu dans les nuages. La tentation de l’évasion (se réfugier dans une fausse piété) demeure. Elle consiste à se réfugier dans la prière et d’oublier sinon éviter de prendre ses responsabilités.
Prenons quelques exemples:
se réfugier dans la prière et d’oublier sinon éviter de prendre ses responsabilités d’époux et d’épouse, çà c’est la fausse piété. Dieu n’a jamais dit de fuir ses responsabilités d’épouse ou d’époux pour aller de retraite en retraite, de journée d’évangélisation en journée d’évangélisation. Or le jour de votre mariage, vous avez accepté d’exercer votre responsabilité d’époux et de parents, alors négliger ses enfants, son époux ou son épouse, sous prétexte qu’il y ait une journée d’évangélisation organisée par je ne sais qui, qu’il y ait une retraite par-ci ou par-là, c’est de la fausse piété, ce n’est pas conforme à l’enseignement de l’Eglise.
Dans l’Eglise catholique, les retraites, ont un thème bien précis et ils visent une cible bien précise, alors vouloir participer à toutes les retraites, c’est faire preuve d’une fausse piété. Ce n’est pas comme ça que l’Eglise nous enseigne de mener notre vie chrétienne, s’enfermer dans des rêves, dans des idéologies. 
Paul dénonce les déviations de la communauté de Thessalonique : on croit tout proche le retour du Seigneur et on l’attend sans rien faire «Aujourd’hui, l’apôtre désapprouve ceux qui vivent dans l’oisiveté, affairés sans rien faire »  
La persévérance et la confiance sont les maîtres mots de des lectures de ce dimanche. « C’est par votre persévérance que vous sauverez vos vies.» Il ne dit pas « par votre jeune, par vos privations », ni « par votre solitude et votre silence dans la prière », ni « par le chant des psaumes », tout cela est certainement utile pour le salut de nos âmes. – mais il dit « par votre persévérance ». Cela vaut pour toutes les épreuves et difficultés qui se présenteront : que ce soit l’insulte, le mépris, la honte infligée par tel homme obscur ou important, que ce soit l’infirmité corporelle, les attaques furieuses de Satan et les épreuves de toutes sortes causées par les hommes ou les esprits mauvais. Comprenez bien ce qui est dit : c’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie. La persévérance et la confiance sont les maîtres mots de des lectures de ce dimanche
La persévérance est la vertu essentielle de tout vrai croyant. Jésus nous demande de persévérer dans la prière de ne jamais baisser les bras, même si Dieu tarde à nous exaucer. Dans la persévérance, il y a la constance, l’endurance, la fidélité, la patience. Persévérer, c’est continuer, malgré les difficultés, malgré les échecs : on ne doit pas dire, voilà j’ai prié avant de passer mon examen, avant de présenter tel concours et Dieu ne m’a pas aidé, je n’ai pas réussi alors je ne prie plus je ne crois plus en Dieu. 
Persévérer, c’est demeurer, être là devant le Seigneur, ne pas partir ailleurs demeurer toujours dans le Seigneur. 
Persévérer, c’est endurer ; et le Seigneur nous dit Celui qui veut être mon disciple, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive, donc, il y a une certaine souffrance, il y a des difficultés liées à notre vie de disciple, liées à notre marche à la suite du Christ. Il nous le dit lui-même on portera la main sur vous, on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon Nom. Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis. Vous serez détestés de tous à cause de mon Nom. Mais pas un seul cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie   Et il nous dit lui-même, la couronne reviendra à ceux qui auront persévérer jusqu’au bout. 
Persévérer, c’est garder la confiance, la foi, malgré les épreuves, c’est tenir ferme dans la foi, malgré les échecs, malgré les difficultés de la vie. On n’est pas chrétien ou chrétienne pour avoir une vie facile, une vie de tout repos, on est chrétien, on croit en Dieu, parce qu’est a confiance en lui, on croit qu’avec son secours avec sa grâce, on pourra vaincre les difficultés, les épreuves inhérentes à notre vie d’homme et de femme. C’est pour cela que la prière de l’Eglise dit : Rassure-nous devant les épreuves, en cette vie où nous espérons le bonheur que tu promets et le retour de Jésus-Christ notre Sauveur.

Prions donc le Seigneur, au cours de ce jour, pour qu’il nous accorde la grâce de la patience dans l’épreuve, qu’il nous rende vigilants, pour que nous puissions toujours persévérer dans le bien. Qu’il nous donne une foi ferme solidement enracinée dans la foi de l’Eglise catholique, afin de n’être  pas à la merci des faux messies, ces diseurs de bonne aventure de la foi. 
Amen.
Abbé Jean-Chris Awoh,
Prêtre de l'Archidiocèse d'Abidjan 

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