By S. - En marche à la suite de Christ

(Blog chrétien - le carnet d'un pèlerin)

dimanche 24 novembre 2019


34ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année C (Exhortation)


Textes du jour : 2S 5, 1-3  Ps 121 (122), 1-2, 3-4, 5-6  / Col 1, 12 - 20/ Lc 23,35-43

Frères et sœurs, en ce 34ème dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique C, nous célébrons la solennité du Christ Roi de l’univers.
La solennité du Christ Roi de l’Univers, marque également la fin de l’année liturgique.
Il est donc impérieux que nous fassions un bilan de notre marche vers le Seigneur durant toute cette année liturgique qui s’achève aujourd’hui.
Frères et sœurs, c’est le moment d’analyser notre vie et de voir quel a été l’impact de la parole de Dieu sur elle. C’est aussi le moment de se demander où nous en sommes dans notre relation avec Dieu ? De même qu’à chaque nouvelle année civile, l'on a un an de plus, à chaque année liturgique nous devons progresser dans notre vie de foi et notre marche vers la sainteté.  C’est vraiment dommage de constater que pendant toute une année liturgique, nous prenons part activement aux Messes et activités spirituelles, nous écoutons la Parole de Dieu sans que rien ne change en nous.
Oui mes frères et mes sœurs, c’est vraiment regrettable de voir que nous écoutons la parole de Dieu sans nous laisser transformer par cette Parole qui est puissance et vie. L’heure est venue de reconnaître nos déviations et de prendre un départ nouveau avec le Seigneur pour cette nouvelle année liturgique qui commence. Il est certain qu’il y aura des épreuves sur le chemin, mais pour celui qui s’abandonne totalement au Seigneur il n’a rien à craindre.
Mes frères et mes sœurs, s’abandonner au Seigneur pour marcher dans ses parvis n’est rien d’autre que le Laisser régner sur nos vies. Le Christ Roi de l’Univers que nous célébrons aujourd’hui nous montre la royauté divine qui est très loin de nos considérations humaines.
Sa royauté est le reflet de l’amour, de l’humilité, de la paix et du sacrifice. La royauté telle que annoncée par le Christ, est celle où tous ensemble nous marchons vers un idéal ; celui de l’amour du prochain. La vision de la royauté du Christ, semble être à l’opposé de ce que le monde présente. Nous vivons dans un monde, où l’on règne et commande en maître en oubliant que nous ne sommes pas auteurs de tout ce qui existe. Nous vivons dans un monde où l’on développe le culte de la personnalité et de la peur comme si nous sommes des êtres éternels.
Frères et sœurs, apprenons à calquer notre gouvernance temporelle sur l’image du Christ Roi de l’Univers.
Mais pour pouvoir agir à la manière du Christ Roi de l’Univers, il faudrait d’abord qu’on accepte de le laisser régner en nous-même.

  • Laisser le Christ régner en nous, c’est relire notre vie à la lumière de sa parole.
  • Laisser le Christ régner en nous, c’est décider de mettre de cotés nos idéaux pour prévaloir ce que Lui le roi commande.
  • Laisser le Christ régner en nous, c’est surtout ne pas être des hommes et des femmes qui vivent dans deux royaumes à savoir celui du Christ et celui du péché.
Bien souvent, nous agissons comme des traîtres,  car en même temps que nous reconnaissons Jésus comme notre Roi, nous sommes les premiers à nous mettre au service du mal. De ce fait nous trahissons l’humilité de notre roi pour l’orgueil des hommes ; nous trahissons son amour pour la haine et la rancune ; nous trahissons sa paix pour la guerre et les calomnies ; nous trahissons son pardon pour la vengeance.
Oui, nous avons tous trahis notre Roi et Seigneur Jésus Christ et il le sait, puisqu’il connait nos Cœurs et nos pensées. Mais il veut par-dessus tout nous pardonner à l’image de ce malfaiteur cloué en croix. Revenons vers lui avec un cœur sincère, mais surtout avec la volonté de lui rester fidèle en toute chose afin d’avoir part avec lui dans son royaume. Puisse cette célébration Eucharistique nous y aider maintenant et toujours. Amen 
Abbé Paul Eric N'GUESSAN,
stagiaire à la Paroisse St Michel Archange de KODIOUSSOU
Archidiocèse d'Abidjan
Solennité 

♫ ♪ Il est digne, ô notre Dieu de recevoir l'honneur, la gloire et la puissance à jamais ♫ 
C'est Toi, qui créa l'univers. Tu as voulu qu'il soit, il fut créé. ♫ ♪ 



Aujourd'hui l'Eglise universelle célèbre la solennité de Jésus Christ Roi de l'univers.
Fête qui nous rappelle que nous sommes aux derniers jours de l'année liturgique en cours et que nous entamerons bientôt une nouvelle, avec le temps de l'Avent qui avance à grand pas.

Alors, en attendant d'écouter la voix de celui qui crie dans le désert nous invitant à préparer la route du Seigneur, festoyons chers amis, soyons dans l'allégresse, célébrons le Roi des rois venu réconcilier l'humanité avec Le Père.

Sois béni toi qui viens tout rayonnant de beauté Hosanna ô fils de David!
♪ ♫ Sois béni toi qui viens tout rayonnant de beauté Hosanna au plus haut des cieux! 
Qui entre? le Roi de gloire
Qui donc est ce Roi de gloire ? C'est le Seigneur Dieu de l'univers c'est lui le Roi de gloire. ♪ ♫

Bonne fête chers lecteurs,
M-H, la petite fleur du Christ

dimanche 17 novembre 2019

33ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année C



Textes du jour : Ml 3,19 - 20a Ps 97 (98), 5-6, 7-8, 9  / 2Th 3,7 - 12, / Lc 21,5-19

 Frères et Sœurs,
    
Nous parvenons au terme de l’année liturgique. Ce 33è Dimanche marque un tournant décisif dans notre lecture hebdomadaire des textes de la Parole de Dieu. Après avoir suivi Jésus dimanche après dimanche dans ses faits et gestes, ses enseignements et ses paraboles, voici qu’aujourd’hui, il nous révèle qui il est en vérité dans un splendide discours eschatologique ou discours sur les derniers temps. Pour notre méditation, la liturgie nous propose des textes qui sont Bonne Nouvelle pour nous aujourd’hui.
L’Eglise, en cette fin d’année liturgique, nous invite à tourner notre regard vers le jour du Seigneur. L’expression était devenue technique dans la Bible pour désigner les interventions de Dieu dans l’histoire de son peuple. Le Dieu du Sinaï s’est révélé comme celui qui est engagé dans l’histoire dans la vie des hommes engagé dans le temps. Il est engagé dans le temps et il le mène à son terme. Il y aura un dernier jour du temps. Ce sera le grand jour de Dieu. Avant l’exil, ce Jour ne concernait qu’Israël.  Après l’exil, les prophètes diront que toutes les nations et l’univers entier ont à se préparer à ce Jour. Il sera un Jour redoutable pour tous ceux qui auront cherché à supprimer le peuple des saints. Ce sera le jour du jugement des impies
Mais pour les amis de Dieu, qu’ils soient du monde juif ou du monde païen, pour tous ceux qui auront tenu dans la foi, quel jour de victoire. Ce sera le jour sans déclin : «Pour vous qui craignez mon nom, le Soleil de justice de lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement», déclare Malachie.

L’évangile de ce jour rapporte que certains disciples de Jésus étaient comme en extase devant la beauté du Temple, en admirant la beauté des pierres et les dons des fidèles. La reconstruction du Temple fut effectuée sous l’autorité d’Hérode le Grand (à partir de l’an 18 avant notre ère), au moment où Jésus s’y trouve avec ses disciples, l’édifice n’est pas tout à fait terminé, il est neuf et il est splendide, certainement très impressionnant. Qu’admiraient-ils en vérité ces quelques disciples ? Sans doute discernent-ils dans l’imposante architecture sacrée un signe manifeste de la présence ou de sa puissance. En réponse à cette admiration à peine retenue, Jésus prononce quelques phrases très surprenantes : Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre ! Tout sera détruit. L’enjeu est apparemment très grave. Que signifie cette annonce de destruction ? Jésus reprend des oracles de malheur que les prophètes ont jadis prononcés contre le Temple (l’Ancien Temple) ; ces oracles étaient proclamés en réaction au manque de foi du Peuple d’Israël et à leur infidélité à l’Alliance. Il suffit de relire la première lecture de Malachie pour avoir une idée de ces oracles. Jésus reprend les paroles des anciens, parce que l’infidélité des pères se répète aujourd’hui : jadis le peuple rejetait l’Alliance, Jésus lui-même est rejeté par ses contemporains.
Ce que Jésus dénonce ici, c’est le fait de s’attacher à la matière, au Temple comme élément essentiel de la religion juive. Il purifie la religion juive car la destruction du Temple dont il parle est signe d’un renouveau car c’est maintenant l’Alliance éternelle en Jésus-Christ, le Temple spirituel qui n’est pas fait de main d’homme.
Les textes de ce jour nous invitent à exercer un réel discernement pour nous mêmes et pour les autres. Nous n’avons qu’un seul guide. Les faux messies veulent occuper notre conscience … Jésus nous rend libres et responsables de nos décisions. Le véritable événement ne se trouve pas dans la destruction du Temple ou dans les tremblements de terre, les famines, les épidémies et autres faits terrifiants ; le véritable événement se déroule au fond de nous-mêmes, précisément dans le creux de la conscience que tant de faux guides voudraient annihiler. 
L’Eglise est la communauté de ceux qui attendent avec amour le Seigneur comme dit St Paul dans la Lettre à Timothée 4, 8 : «  Et maintenant voici qu’est préparée pour moi la couronne de justice, qu’en retour le Seigneur me donne ra en ce jour-là, lui, le juste juge, et non seulement à moi, mais à tous ceux qui auront attendu avec amour la son apparition » et nous le chantons dans la liturgie de la messe, lorsque le prêtre dit : «Il est grand le mystère de la foi », nous répondons : «Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire».
Mais cette attente, cette espérance nous ne la vivons pas dans la paresse, dans l’oisiveté ; sous prétexte, que le Seigneur va venir, des faux messies se lèvent pour dire que les temps sont accomplis et que la fin du monde est proche alors on baisse les bras, on ne veut rien faire. Ce que nous devons retenir c’est que toute attente du Seigneur, toute espérance qui détourne de la vie réelle est fausse.
Depuis l’Ascension, on ne peut rester à regarder le ciel, ni non plus chercher le Bon Dieu dans les nuages. La tentation de l’évasion (se réfugier dans une fausse piété) demeure. Elle consiste à se réfugier dans la prière et d’oublier sinon éviter de prendre ses responsabilités.
Prenons quelques exemples:
se réfugier dans la prière et d’oublier sinon éviter de prendre ses responsabilités d’époux et d’épouse, çà c’est la fausse piété. Dieu n’a jamais dit de fuir ses responsabilités d’épouse ou d’époux pour aller de retraite en retraite, de journée d’évangélisation en journée d’évangélisation. Or le jour de votre mariage, vous avez accepté d’exercer votre responsabilité d’époux et de parents, alors négliger ses enfants, son époux ou son épouse, sous prétexte qu’il y ait une journée d’évangélisation organisée par je ne sais qui, qu’il y ait une retraite par-ci ou par-là, c’est de la fausse piété, ce n’est pas conforme à l’enseignement de l’Eglise.
Dans l’Eglise catholique, les retraites, ont un thème bien précis et ils visent une cible bien précise, alors vouloir participer à toutes les retraites, c’est faire preuve d’une fausse piété. Ce n’est pas comme ça que l’Eglise nous enseigne de mener notre vie chrétienne, s’enfermer dans des rêves, dans des idéologies. 
Paul dénonce les déviations de la communauté de Thessalonique : on croit tout proche le retour du Seigneur et on l’attend sans rien faire «Aujourd’hui, l’apôtre désapprouve ceux qui vivent dans l’oisiveté, affairés sans rien faire »  
La persévérance et la confiance sont les maîtres mots de des lectures de ce dimanche. « C’est par votre persévérance que vous sauverez vos vies.» Il ne dit pas « par votre jeune, par vos privations », ni « par votre solitude et votre silence dans la prière », ni « par le chant des psaumes », tout cela est certainement utile pour le salut de nos âmes. – mais il dit « par votre persévérance ». Cela vaut pour toutes les épreuves et difficultés qui se présenteront : que ce soit l’insulte, le mépris, la honte infligée par tel homme obscur ou important, que ce soit l’infirmité corporelle, les attaques furieuses de Satan et les épreuves de toutes sortes causées par les hommes ou les esprits mauvais. Comprenez bien ce qui est dit : c’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie. La persévérance et la confiance sont les maîtres mots de des lectures de ce dimanche
La persévérance est la vertu essentielle de tout vrai croyant. Jésus nous demande de persévérer dans la prière de ne jamais baisser les bras, même si Dieu tarde à nous exaucer. Dans la persévérance, il y a la constance, l’endurance, la fidélité, la patience. Persévérer, c’est continuer, malgré les difficultés, malgré les échecs : on ne doit pas dire, voilà j’ai prié avant de passer mon examen, avant de présenter tel concours et Dieu ne m’a pas aidé, je n’ai pas réussi alors je ne prie plus je ne crois plus en Dieu. 
Persévérer, c’est demeurer, être là devant le Seigneur, ne pas partir ailleurs demeurer toujours dans le Seigneur. 
Persévérer, c’est endurer ; et le Seigneur nous dit Celui qui veut être mon disciple, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive, donc, il y a une certaine souffrance, il y a des difficultés liées à notre vie de disciple, liées à notre marche à la suite du Christ. Il nous le dit lui-même on portera la main sur vous, on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon Nom. Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis. Vous serez détestés de tous à cause de mon Nom. Mais pas un seul cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie   Et il nous dit lui-même, la couronne reviendra à ceux qui auront persévérer jusqu’au bout. 
Persévérer, c’est garder la confiance, la foi, malgré les épreuves, c’est tenir ferme dans la foi, malgré les échecs, malgré les difficultés de la vie. On n’est pas chrétien ou chrétienne pour avoir une vie facile, une vie de tout repos, on est chrétien, on croit en Dieu, parce qu’est a confiance en lui, on croit qu’avec son secours avec sa grâce, on pourra vaincre les difficultés, les épreuves inhérentes à notre vie d’homme et de femme. C’est pour cela que la prière de l’Eglise dit : Rassure-nous devant les épreuves, en cette vie où nous espérons le bonheur que tu promets et le retour de Jésus-Christ notre Sauveur.

Prions donc le Seigneur, au cours de ce jour, pour qu’il nous accorde la grâce de la patience dans l’épreuve, qu’il nous rende vigilants, pour que nous puissions toujours persévérer dans le bien. Qu’il nous donne une foi ferme solidement enracinée dans la foi de l’Eglise catholique, afin de n’être  pas à la merci des faux messies, ces diseurs de bonne aventure de la foi. 
Amen.
Abbé Jean-Chris Awoh,
Prêtre de l'Archidiocèse d'Abidjan 

dimanche 10 novembre 2019


32ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année C



Textes du jour : 2M 7,1 -2. 9-14 / Ps 16 (17), 1.3ab, 5-6, 8.15 / 2Th 2,16 - 3,5 / Lc 20,27.34-38

 « Renoncer aux biens de ce monde pour s’attacher aux réalités d’en haut, notre partage à la fin des temps »

Voici le thème qui sort de la liturgie de ce Dimanche, le 32ème du temps ordinaire de l’année liturgique C qui tire à sa fin.
Oui frères et sœurs, la fin des temps, voici ce à quoi nous devons prêter plus attention à travers la liturgie de ce jour.
C’est en effet, la considération, l’attention à notre fin, qui doit orienter notre vie, nos choix de vie, nos actions, nos activités. C’est ce qui ressort de la première lecture que nous avons entendue. Les sept frères, parce qu’ils ont foi en la résurrection à la fin du monde, s’attachent solidement aux lois de leur religion; ils se gardent fidèles aux exigences de leur foi.

Parfois, il arrive que l’on s’interroge sur la vérité du Royaume des cieux :

  • est-ce que c’est une réalité ?
  • Est-ce qu’il y a vraiment la vie après la mort ?

Ceux pour qui cela est une invention, une comédie, disent et chantent : « profitons de la vie en même temps ; profitons de la vie, on va faire comment ?».

Non frères et sœurs, n’entrons pas dans cette conception païenne, conception sans espoir et sans espérance ; triste conception de la vie qui ouvre grand la porte du péché pour égarer les jeunes de notre temps dans le vagabondage sexuel, la drogue, le mensonge, la dépravation des mœurs, l’avortement, l’alcool, le meurtre.
N’entrons pas dans cette conception de la vie, car la fin du monde est une réalité. La Résurrection est une réalité.
Et c’est ce que la page de l’Evangile, longtemps après le livre des martyrs d’Israël, nous révèle à travers cette histoire de la femme qui avaient eu sept hommes dans sa vie sans avoir d’enfants. Les hommes de ce monde font une projection des choses terrestres dans les cieux. Ainsi, puisque les hommes se marient ici-bas, pour eux, c’est le cas au ciel. Alors ils posent la question au Christ : « à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse ? »

Frères et sœurs, l’une des finalités du mariage, c’est la procréation ; mais que vise celle-ci ? Elle vise à perpétuer la race humaine sur la terre, puisque l’homme ne vit pas éternellement sur la terre. Alors c’est une faute grave que de penser qu’au ciel il y aura mariage. Puisqu’au ciel, l’on vivra éternellement, l’on vivra de la vie de Dieu. Point donc n’y est besoin de se marier pour procréer. 
Ainsi, puisque nous sommes appelés à vivre au ciel, d’une vie qui ne finira pas, nous devons ici-bas en chercher le chemin. Nous devons travailler nuit et jours à notre salut, marcher droit, abandonner les chemins sombres et tristes du péché. Nous devons aussi aider nos frères et sœurs à sortir de ces voies pour prendre le chemin du Seigneur. C’est à cette mission que l’Apôtre Paul, appelé par le Seigneur, consacre sa vie, en annonçant l’Evangile aux nations. 

Pleins de foi à notre devenir en Dieu eu ciel, et comme les Sept frères de la première lecture, nous devons nous attacher fermement à notre foi, nous devons poser des actions, des actes, positifs ; des actes qui nous ouvrent la porte du salut. Comme l’Apôtre Paul, le Seigneur nous choisit aussi à témoigner de Lui et à annoncer l’Evangile à nos frères et sœurs, afin que la résurrection et la vie éternelle soient notre partage à tous après cette vie d’ici-bas qui va passer.

Veuille le Christ, nous disposer à être les témoins auprès de nos frères et sœurs pour la Gloire de Son Nom et pour notre salut, Lui qui règne pour les siècles des siècles !
Amen.

Abbé Laurent TAH BI,
Prêtre de l'Archidiocèse d'Abidjan

dimanche 3 novembre 2019


31ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année C



Textes du jour : Sa 11,22 - 12,2Ps 144(145) / 2Th 1,11 - 2,2 / Lc 19,1-10


Frères et Sœurs,

L’extrait de l’Evangile du jour, nous introduit au cœur du processus de conversionC’est la belle histoire d’un homme appelé Zachée qui avait une préoccupation fondamentale, celle de voir Jésus qui traversait sa ville. Mais le seul problème, c’est qu’il était de petite taille. Sa nature physique l’empêchait de voir Jésus. En plus, il était le chef des collecteurs d’impôts, ce qui signifiait pour ces contemporains juifs, qu’il collaborait avec l’occupant romain et même qu’il volait allègrement ses compatriotes en organisant des réseaux de corruption et de rackets. Cette activité de Zachée l’empêchait également de rencontrer Jésus, puisque selon la loi juive, on ne doit pas côtoyer avec les impurs, les méchants, et les voleurs. (Cf. Ps 1)

Du point de vue physique et vu l’activité qu’il mène, Zachée ne pouvait ni voir Jésus, ni prétendre le rencontrer. C’est une personne dont la nature physique, dont l’histoire personnelle, dont le contexte social et religieux de l’époque, contraint à ne pas bénéficier de la vision et de la rencontre de Jésus. Tout porte à l’exclure du salut de Dieu par le Christ.

Comme Zachée, il y a toujours des choses qui nous empêchent, malgré notre bonne volonté, de rencontrer Jésus. Cela peut être : notre position sociale ou intellectuelle ; le poids difficile des conditions de vie dans notre pays ; la connaissance avérée ou supposée des réalités qui se présentent à nous. Cela peut être également le sentiment combien lourd de l’appartenance à une famille, à des idéaux moraux et politiques qui contrastent bien souvent avec la dignité divinement révélée de l’homme.

Pourtant, le Seigneur Jésus nous fait comprendre que nous aussi, en dépit de notre état de pécheur, nous pouvons bénéficier du salut de Dieu. Malgré les limites naturelles et les malversations liées à la profession de Zachée, Jésus décide de venir, et de demeurer chez lui. Le Seigneur viendra toujours au secours de notre faiblesse en s’invitant chez nous. Il nous faudrait alors comme Zachée être capable de l’accueillir afin de bénéficier des avantages de cette rencontre. 

La finale de l’Evangile est l’expression des plus éloquentes de l’impact de l’accueil de Jésus dans nos vies : « Voilà Seigneur, dit Zachée, je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. » et le Seigneur de répondre : « Aujourd’hui, le Salut est arrivé pour cette maison, car lui-aussi, [Zachée] est un fils d’Abraham.»
Je voudrais à partir de là, relever trois choses qui pourront, certainement, nous aider dans notre méditation sur les fruits de la conversion
*
Après sa rencontre avec Jésus, Zachée ne le voit plus comme un prophète quelconque, mais il s’adresse à lui en lui donnant le titre de Seigneur. Il reconnaît Jésus comme son Maître. Il lui donne la place de choix dans sa vie et dans ses décisions. C’est la base de la conversion et la première condition pour être sauvé. Rappelons-nous les propos de saint Paul : « Si de ta bouche tu confesses que Jésus est Seigneur et dans ton cœur tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé. » Rm 10,9. Et nous, reconnaissons-nous Jésus comme notre Seigneur ? Sommes-nous prêts à le reconnaître comme notre maître ? Comme celui vers qui nous nous tournons pour les orientations de nos vies qu’elles soient familiales, morales, professionnelles où civiles ?
*
La deuxième chose que je voudrais relever est l’action caritative, réparatrice et compensatrice de Zachée : « je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. » La conversion, fruit de la rencontre avec Jésus, ne s’arrête pas seulement à le reconnaître comme son Seigneur, mais elle nous pousse à l’action. A agir envers les pauvres qui sont partout autour de nous : les pauvres sur le plan matériel, sur le plan physique, sur le plan intellectuel, sur le plan spirituel, les personnes opprimées, ceux dont la dignité de personnes humaines est bafouée. La conversion, nous pousse également à reconnaître nos torts envers les autres et à poser des actes concrets en vue de les réparer. La conversion qui conduit au salut nous pousse et nous permet d’être charitables envers les autres.
*
A côté de cela, remarquons qu’au début de l’Evangile, Zachée est qualifié de collecteur d’impôts, fonction qui dans la conscience collective du peuple juif de cette époque était liée à la catégorie des pécheurs publics. Mais après sa rencontre avec Jésus il est appelé fils d’Abraham. Cela veut dire qu’il est intégré dès ce moment à la promesse de salut de Dieu à Abraham qui passe nécessairement par Jésus.
Frères et sœurs, le salut donné par le Christ, n’exclut personne, il est offert à tous et il est gratuit pour tous, car lui-même le dit si bien, je suis venu pour que le monde soit sauvé. Et ce salut que nous offre Jésus, passe par la conversion, fruit de la rencontre avec lui. Cette conversion nous fait passer de l’état de pécheur condamné à celui de pécheur pardonné. C’est ce que nous dit la première lecture : « Tu fermes les yeux sur les péchés des hommes, pour qu’ils se convertissent. »

La conversion nous donne de devenir des personnes entièrement transformées, des personnes qui reconnaissent la seigneurie de Jésus dans leur vie ; des personnes qui sont prêtes à poser des actions qui illustrent de manière palpable leur volonté et leur engagement en faveur des pauvres et des défavorisés. Cela implique que la conversion ne peut être acquise de manière définitive une fois pour toute, c’est chaque jour que nous avons à faire un pas dans le sens de la conversion qui mène au salut. N’ayons donc pas peur de demander quotidiennement la grâce de la conversion au Seigneur.
Dans notre récitation de la prière du "Notre Père", le pain que nous pouvons demander en cette semaine, c’est celui de la conversion qui conduit au salut, fruit de la rencontre avec Jésus.

Puisse Notre Seigneur nous accorder le don de la conversion pour sa plus grande gloire et le salut de nos frères les hommes. A lui soient rendu honneur, louange et gloire pour les siècles des siècles.
Amen.

Abbé Jean-Chris Awoh,
Prêtre de l'Archidiocèse d'Abidjan