By S. - En marche à la suite de Christ

(Blog chrétien - le carnet d'un pèlerin)

dimanche 29 décembre 2019


Fête de la Sainte Famille — Année A
Dimanche 29 Décembre 2019



Textes du jour : Si 3, 2-6.12-14 Ps 127 (128), 1-2, 3, 4-5   / Col 3, 12-21  / Mt 2, 13-15.19-23


Frères et sœurs,

A l'heure où la famille tend à se désunir, devient monoparentale, éclatée, recomposée et où la sacrement de mariage perd de plus en plus son sens, l'Eglise nous invite à redécouvrir la vocation et la mission de la famille dans toutes les dimensions humaines et spirituelles à travers la célébration, en ce jour, de la fête de la Sainte Famille de Nazareth.

En effet, la famille est le lieu d'unité voulue par Dieu, une communion de personnes dans laquelle chaque membre remplit le rôle qui lui est propre à l'instar de la Sainte Trinité.
Dans la trinité sainte, c'est le Père qui engendre, il est le créateur du ciel et de la terre. Le Fils, lui, est engendré; son rôle est d'accomplir la volonté du Père. Le travail de l'Esprit Saint est de nous régénérer, de nous donner une vie nouvelle dans le Christ.

Ainsi, comme nous le montre l'Evangile de ce jour, c'est Joseph qui reçoit la volonté de Dieu par l'ange et la réalise. En vrai chef de famille, il est bien conscient que les personnes qui lui sont confiées, ne lui appartiennent pas. Jésus et Marie appartiennent à Dieu, mais ils lui sont confiés pour qu'il prenne soin d'eux, les protège et les garde. Il remplit cette tâche avec un amour fidèle, confiant totalement et uniquement en Dieu, et sacrifiant ses propres aspirations personnelles légitimes.
Quant à Marie, elle est une mère silencieuse et toujours attentive, vigilante et bienveillante. L'expression "l'enfant et sa mère" qui apparaît quatre (04) fois dans l'évangile, nous dit que Marie a toujours été auprès de Jésus.
Le rôle qui est assigné au petit Jésus sera d'honorer son père et de glorifier sa mère.

Frères et sœurs, cette fête de la Sainte Famille nous enseigne donc, que nous avons dans la famille tous des devoirs.
Le devoir du père est d'être le protecteur de la famille et d'aimer sa femme, tout en se refusant d'être désagréable avec elle. Celui de la mère, est d'être une aide, un support sur lequel l'homme puisse s'appuyer pour garantir l'épanouissement de la cellule familiale. C'est sans doute ce qu'a voulu suggérer saint Paul en affirmant:
Vous les femmes, soyez soumises à votre maris
 Se soumettre signifie, tenir compte de la volonté du conjoint, de son opinion et de sa sensibilité; c'est savoir parfois renoncer à son opinion. C'est se souvenir en somme que l'on est devenu "conjoints" c'est-à-dire des personnes qui sont sous le même joug, accueilli en toute liberté.
C'est pourquoi la mission des parents est de transmettre leur amour à leurs enfants afin qu'ils le transmettent à leur tour et ainsi de suite.

En ce qui concerne les enfants, le sage Ben Sira, dans la première lecture dit ceci:
Mon fils, soutiens ton père dans sa vieillesse, ne le chagrine pas pendant sa vie. Même si son esprit l'abandonne, sois indulgent, ne le méprise pas, toi qui es en pleine force

Voilà le chantier sur lequel le Seigneur nous attend.
Pour y arriver, la famille de Nazareth devra être notre modèle car elle est sainte. Parce que pour mener à bien sa mission, tous ses membres ont en commun le désir d'être fidèle à Dieu, de vivre sa parole, de rechercher sa volonté et de la mettre en pratique.

Demandons donc à la team Jésus, Marie, Joseph d'aider les familles chrétiennes, voire toutes les familles, dans la fidélité à leur devoirs quotidiens, à supporter les angoisses et les tribulations de la vie, dans la généreuse ouverture aux besoins des autres et dans la joyeuse réalisation du dessein de Dieu envers elles.


Abbé Paul Romaric MANI ,
Prêtre de l'Archidiocèse d'Abidjan  

mardi 10 décembre 2019


Bonjour très chers lecteurs d'ici (Abidjan, Côte d'Ivoire) et d'ailleurs, cet article est un "hors-série" qui partage un enseignement du temps de l'Avent portant sur un thème bien précis :
Pour vivre en communion, faites aux autres, ce que vous voulez qu'ils fassent pour vous - Cf. Mt 7,12 
C'est un enseignement qui est ouvert à tous sans distinction de race, ni de culture, ni de localisation, bien que s'inscrivant dans une circonscription précise.

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Depuis le Samedi 12 Octobre 2019, fut officiellement ouverte la nouvelle année pastorale dans le diocèse d'Abidjan. Et à cette occasion fut dévoilée le thème de cette nouvelle année pastorale que nous citons :
POUR VIVRE EN COMMUNION, FAITES AUX AUTRES CE QUE VOUS VOULEZ QU’ILS FASSENT POUR VOUS
Ce thème tel que formulé paraît simple, cependant il est d'une grande profondeur. Et, nous devons nous plonger dans cette profondeur pour puiser nos repères pour réussir notre marche pastorale. 
Pour y arriver, il nous faut nous poser certaines questions:

  • Que signifie ce thème ?
  • Comment le comprendre ?
  • Comment le pratiquer concrètement ? 
Dans sa syntaxe, le thème pourrait être scindé en deux parties:

  • La première qui rejoint dans l’Évangile un extrait de la prière sacerdotale du Christ en Jean 17, 21, est introduite à dessein par une préposition : « Pour vivre en communion… ». 
  • La seconde « …Faites aux autres, ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous »
Ces deux parties ainsi exposées articuleront notre enseignement. Mais avant, parlons un peu du temps de l’Avent.

I- Le temps de l’avent 

Le temps de l'Avent est l'un des cinq temps de l'année liturgique (nous ferons un autre article beaucoup plus détaillé sur l'année liturgique).

Le temps de l’Avent compte quatre dimanches avant la Nativité (Naissance du Christ) et a deux objectifs principaux :
  1. tourner nos cœurs, nos prières vers le retour glorieux du Christ
  2. nous préparer à célébrer la naissance du Christ.

L’Eglise, au vue de ces deux objectifs a orienté toute la liturgie de ce temps. Ainsi,

  • du début de l’Avent jusqu’au 15 Décembre inclus, les textes liturgiques insistent sur les fins dernières, avec comme grande figure, nonobstant le Christ, celle prophète Isaïe ;
  • du 16 au 24 décembre au matin, nous entrerons peu à peu dans le mystère de la Nativité avec les textes afférents et qui aura pour figures de proue : Jean-Baptiste, Joseph et Marie.
Comme nous le savons, le temps de l’Avent est avant tout, un temps de préparation.
Un temps pour préparer notre rencontre avec le Christ, que cette rencontre soit ici bas dans notre cœur, ou plus lointain, avec le retour du Christ.

De cela, il  ressort une chose fondamentale, c’est que le temps de l’Avent n’a pas pour but premier de nous préparer de façon ponctuel à un événement annuel, mais il veut nous aider, nous conduire de manière plus profonde à la sainteté. La finalité première de ce grand temps de l’Eglise est donc de faire de nous des saints. Par exemple, dans la bulle de canonisation de saint Louis, le pape Boniface VIII montre comment ce précieux temps de l’Avent a aidé le saint roi dans sa marche vers la sainteté. Il y a donc un lien indubitable entre le temps de l’Avent et la vie de sainteté.

Puisque le thème de l’année veut conduire nos pas vers la sainteté et que le temps de l’Avent veut également nous rapprocher de cela, il convient de comprendre ce thème de l’année, de le mettre en pratique et de le vivre pour approcher de la sainteté.

II- « POUR VIVRE EN COMMUNION… »

Le thème tel qu'il nous est proposé, par notre Père Archevêque, nous montre d’abord l’objectif à atteindre et les moyens pour y parvenir (techniques marketing)
Remarquez avec moi qu’il n’aurait apparemment rien de changer si l’on formulait le thème en plaçant cette proposition à la fin de la phrase : « Ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous, faîtes-le aux autres pour vivre en communion », mais c’est à dessein. 
Il s’agissait de focaliser notre premier regard, celui de notre intelligence et de notre cœur sur l’objectif qu’est la communion: communion de cœur, communion d’action, communion d’amour et communion de pensée calquées sur la communion qui intimement unit le Père, le Fils et l’Esprit Saint

Cette communion qui est union et réunion s’avère être un défi dans une Église regroupant plusieurs groupes. 

Cette communion qui est union et brassage est un véritable défi dans un contexte de vive tension politique opposant des fervents catholiques qui partagent la même foi mais n’hésitent pas à brandir le glaive pour défendre leur cercle partisan ! 

Notre père Archevêque, devant la situation du pays qui fait peur nous invite à nous plonger dans la mystique union divine qui unit les personnes de la Trinité

    Le mot communion signifie un accord profond, « commune union » entre personnes. Ainsi, la communion va jusqu’à signifier une symbiose « de sens » entre baptisés mais aussi entre baptisés et les personnes de la Trinité Sainte. 
    Pour bien comprendre, prenons l’exemple de la préparation d’un gâteau. En effet, vivre en communion c’est un peu comme associer, malaxer et panacher les différents ingrédients qui servent à confectionner un gâteau. 
    D’un ingrédient à un autre, les mesures sont respectées et peu à peu la pâte prend forme et elle est mise au four.  A la cuisson, la bouche saura apprécier la délicate saveur des œufs, de la farine, du chocolat, du sucre, des noix de muscade et du beurre sans pouvoir les détacher distinctement. 
    C’est ainsi que notre communion est une unité qui n’altère point la particularité savoureuse des individualités. Aussi, cette image empruntée à la réalisation d’un gâteau nous démontre que la communion est d’une sévère exigence qui requiert délicatesse, mesure, attention, mais, aussi et surtout l’épreuve du four, celle des incompréhensions et des échafaudages, qui ne sont qu’un passage utile qui mettra à nu la solidité de notre communion. 
                
III- « FAITES AUX AUTRES CE QUE VOUS VOULEZ QU’ILS FASSENT POUR VOUS »

    Si la première partie de notre thème indiquait le but à atteindre en cette année, la seconde partie nous livre les moyens à employer pour tendre vers le but indiqué.  

    Pour vivre la communion notre père Archevêque, nous invite à respecter une règle d’or qui est inscrite dans la loi naturelle avant même d’être chrétienne : « faites aux autres ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous ». 
   
Cette règle d’or, l’Ancien Testament la connaissait sous une forme négative : « ne fais à personne ce que tu n’aimerais pas subir » (Tb 4, 45). 

    Le Nouveau Testament quant à lui l’appréhende sous une forme positive dans Mt 7, 12 et Lc 6, 31 : « Donc tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous faites- le aussi pour eux ». 
    Le Christ, qui cite ce verset dans le cadre d’un enseignement sur l’amour des ennemis, nous indique que la manière pratique d’aimer son prochain est de voir en lui un autre moi. 
    Frères et sœurs, nous devons être conscients que par le baptême nous sommes incorporés au Christ et que chaque baptisé est une partie de moi-même
    L’autre en étant un reflet de Dieu est un autre moi-même et le poids qui lui écorche les épaules ne devrait en aucun cas me laisser indifférent !  
    Nous sommes invités à convertir le regard que nous portons sur les autres et à les regarder avec les yeux d’amour que nous portons sur nos propres personnes. 
    Il s’agit pour nous concrètement en cette année de portée un regard de conscience sur chaque acte que nous posons en nous demandant : comment aurais-je voulu réagir si les rôles étaient inversés
    Très chers frères, nous sommes conviés à ôter de nos faces ces masques de froideur, de distance et d’indifférence qui enlaidissent les relations que nous entretenons avec les autres. 


Et pour terminer, nous vous laissons neuf (09) caractéristiques essentielles à une communion fraternelle saine. 

1. Faire part de ses vrais sentiments (Authenticité)

« Renoncez au mensonge, et que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain; car nous sommes membres les uns des autres. » Éphésiens 4.25

2. S’encourager réciproquement (Mutualité)

« C’est pourquoi encouragez-vous les uns les autres et aidez-vous mutuellement à grandir dans la foi, comme vous le faites déjà. » 1 Thessaloniciens 5.11

3. Se soutenir les uns les autres (Sympathie)

« Ayez de l’affection les uns pour les autres comme des frères qui s’aiment; mettez du zèle à vous respecter les uns les autres. » Romains 12.10

4. Se pardonner (Miséricorde)

« Supportez-vous les uns les autres, et si l’un de vous a quelque chose à reprocher à un autre, pardonnez-vous mutuellement; le Seigneur vous a pardonné : vous aussi, pardonnez-vous de la même manière. » Colossiens 3.13

5. Se dire la vérité avec amour (Franchise)

« Celui qui répond franchement donne une preuve de son amitié » Proverbes 24.2

« Frères, si un homme vient à être surpris en faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. » Galates 6. 1-2

6. Admettre ses faiblesses (Humilité)

« Vivez en bon accord les uns avec les autres. N’ayez pas la folie des grandeurs, mais acceptez des tâches modestes. Ne vous prenez pas pour des sages. » Romains 12.16

« Ne faites donc rien par esprit de rivalité, ou par un vain désir de vous mettre en avant; au contraire, par humilité, considérez les autres comme plus importants que vous-mêmes; et que chacun regarde, non ses propres qualités, mais celle des autres. » Philippiens 2. 3-4

7. Respecter les différences (Courtoisie)

« Que chacun de nous recherche la satisfaction de son prochain pour le bien de celui-ci, en vue de l’aider à grandir dans la foi. » Romains 15.2

« Qu’ils soient conciliants, courtois, et qu’ils fassent preuve d’une parfaite amabilité envers tous les hommes. » Tite 3.2

8. Ne pas faire de ragots (Confidentialité)

« Le fourbe sème la discorde, et le rapporteur sème la brouille entre des amis. »Proverbes 16.28

9. Donner priorité au groupe (Régularité)

« N’abandonnons pas nos assemblées comme certains ont pris l’habitude de le faire. Au contraire, encourageons-nous les uns les autres. » Hébreux 10.25

Bon temps de l'Avent à vous chers lecteurs !


Extrait de l'enseignement du 1er Dimanche de l'Avent
De l' Abbé Awoh Jean-Chris, Prêtre du Diocèse d'Abidjan
Dimanche 1er Décembre 2019

dimanche 24 novembre 2019


34ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année C (Exhortation)


Textes du jour : 2S 5, 1-3  Ps 121 (122), 1-2, 3-4, 5-6  / Col 1, 12 - 20/ Lc 23,35-43

Frères et sœurs, en ce 34ème dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique C, nous célébrons la solennité du Christ Roi de l’univers.
La solennité du Christ Roi de l’Univers, marque également la fin de l’année liturgique.
Il est donc impérieux que nous fassions un bilan de notre marche vers le Seigneur durant toute cette année liturgique qui s’achève aujourd’hui.
Frères et sœurs, c’est le moment d’analyser notre vie et de voir quel a été l’impact de la parole de Dieu sur elle. C’est aussi le moment de se demander où nous en sommes dans notre relation avec Dieu ? De même qu’à chaque nouvelle année civile, l'on a un an de plus, à chaque année liturgique nous devons progresser dans notre vie de foi et notre marche vers la sainteté.  C’est vraiment dommage de constater que pendant toute une année liturgique, nous prenons part activement aux Messes et activités spirituelles, nous écoutons la Parole de Dieu sans que rien ne change en nous.
Oui mes frères et mes sœurs, c’est vraiment regrettable de voir que nous écoutons la parole de Dieu sans nous laisser transformer par cette Parole qui est puissance et vie. L’heure est venue de reconnaître nos déviations et de prendre un départ nouveau avec le Seigneur pour cette nouvelle année liturgique qui commence. Il est certain qu’il y aura des épreuves sur le chemin, mais pour celui qui s’abandonne totalement au Seigneur il n’a rien à craindre.
Mes frères et mes sœurs, s’abandonner au Seigneur pour marcher dans ses parvis n’est rien d’autre que le Laisser régner sur nos vies. Le Christ Roi de l’Univers que nous célébrons aujourd’hui nous montre la royauté divine qui est très loin de nos considérations humaines.
Sa royauté est le reflet de l’amour, de l’humilité, de la paix et du sacrifice. La royauté telle que annoncée par le Christ, est celle où tous ensemble nous marchons vers un idéal ; celui de l’amour du prochain. La vision de la royauté du Christ, semble être à l’opposé de ce que le monde présente. Nous vivons dans un monde, où l’on règne et commande en maître en oubliant que nous ne sommes pas auteurs de tout ce qui existe. Nous vivons dans un monde où l’on développe le culte de la personnalité et de la peur comme si nous sommes des êtres éternels.
Frères et sœurs, apprenons à calquer notre gouvernance temporelle sur l’image du Christ Roi de l’Univers.
Mais pour pouvoir agir à la manière du Christ Roi de l’Univers, il faudrait d’abord qu’on accepte de le laisser régner en nous-même.

  • Laisser le Christ régner en nous, c’est relire notre vie à la lumière de sa parole.
  • Laisser le Christ régner en nous, c’est décider de mettre de cotés nos idéaux pour prévaloir ce que Lui le roi commande.
  • Laisser le Christ régner en nous, c’est surtout ne pas être des hommes et des femmes qui vivent dans deux royaumes à savoir celui du Christ et celui du péché.
Bien souvent, nous agissons comme des traîtres,  car en même temps que nous reconnaissons Jésus comme notre Roi, nous sommes les premiers à nous mettre au service du mal. De ce fait nous trahissons l’humilité de notre roi pour l’orgueil des hommes ; nous trahissons son amour pour la haine et la rancune ; nous trahissons sa paix pour la guerre et les calomnies ; nous trahissons son pardon pour la vengeance.
Oui, nous avons tous trahis notre Roi et Seigneur Jésus Christ et il le sait, puisqu’il connait nos Cœurs et nos pensées. Mais il veut par-dessus tout nous pardonner à l’image de ce malfaiteur cloué en croix. Revenons vers lui avec un cœur sincère, mais surtout avec la volonté de lui rester fidèle en toute chose afin d’avoir part avec lui dans son royaume. Puisse cette célébration Eucharistique nous y aider maintenant et toujours. Amen 
Abbé Paul Eric N'GUESSAN,
stagiaire à la Paroisse St Michel Archange de KODIOUSSOU
Archidiocèse d'Abidjan
Solennité 

♫ ♪ Il est digne, ô notre Dieu de recevoir l'honneur, la gloire et la puissance à jamais ♫ 
C'est Toi, qui créa l'univers. Tu as voulu qu'il soit, il fut créé. ♫ ♪ 



Aujourd'hui l'Eglise universelle célèbre la solennité de Jésus Christ Roi de l'univers.
Fête qui nous rappelle que nous sommes aux derniers jours de l'année liturgique en cours et que nous entamerons bientôt une nouvelle, avec le temps de l'Avent qui avance à grand pas.

Alors, en attendant d'écouter la voix de celui qui crie dans le désert nous invitant à préparer la route du Seigneur, festoyons chers amis, soyons dans l'allégresse, célébrons le Roi des rois venu réconcilier l'humanité avec Le Père.

Sois béni toi qui viens tout rayonnant de beauté Hosanna ô fils de David!
♪ ♫ Sois béni toi qui viens tout rayonnant de beauté Hosanna au plus haut des cieux! 
Qui entre? le Roi de gloire
Qui donc est ce Roi de gloire ? C'est le Seigneur Dieu de l'univers c'est lui le Roi de gloire. ♪ ♫

Bonne fête chers lecteurs,
M-H, la petite fleur du Christ

dimanche 17 novembre 2019

33ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année C



Textes du jour : Ml 3,19 - 20a Ps 97 (98), 5-6, 7-8, 9  / 2Th 3,7 - 12, / Lc 21,5-19

 Frères et Sœurs,
    
Nous parvenons au terme de l’année liturgique. Ce 33è Dimanche marque un tournant décisif dans notre lecture hebdomadaire des textes de la Parole de Dieu. Après avoir suivi Jésus dimanche après dimanche dans ses faits et gestes, ses enseignements et ses paraboles, voici qu’aujourd’hui, il nous révèle qui il est en vérité dans un splendide discours eschatologique ou discours sur les derniers temps. Pour notre méditation, la liturgie nous propose des textes qui sont Bonne Nouvelle pour nous aujourd’hui.
L’Eglise, en cette fin d’année liturgique, nous invite à tourner notre regard vers le jour du Seigneur. L’expression était devenue technique dans la Bible pour désigner les interventions de Dieu dans l’histoire de son peuple. Le Dieu du Sinaï s’est révélé comme celui qui est engagé dans l’histoire dans la vie des hommes engagé dans le temps. Il est engagé dans le temps et il le mène à son terme. Il y aura un dernier jour du temps. Ce sera le grand jour de Dieu. Avant l’exil, ce Jour ne concernait qu’Israël.  Après l’exil, les prophètes diront que toutes les nations et l’univers entier ont à se préparer à ce Jour. Il sera un Jour redoutable pour tous ceux qui auront cherché à supprimer le peuple des saints. Ce sera le jour du jugement des impies
Mais pour les amis de Dieu, qu’ils soient du monde juif ou du monde païen, pour tous ceux qui auront tenu dans la foi, quel jour de victoire. Ce sera le jour sans déclin : «Pour vous qui craignez mon nom, le Soleil de justice de lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement», déclare Malachie.

L’évangile de ce jour rapporte que certains disciples de Jésus étaient comme en extase devant la beauté du Temple, en admirant la beauté des pierres et les dons des fidèles. La reconstruction du Temple fut effectuée sous l’autorité d’Hérode le Grand (à partir de l’an 18 avant notre ère), au moment où Jésus s’y trouve avec ses disciples, l’édifice n’est pas tout à fait terminé, il est neuf et il est splendide, certainement très impressionnant. Qu’admiraient-ils en vérité ces quelques disciples ? Sans doute discernent-ils dans l’imposante architecture sacrée un signe manifeste de la présence ou de sa puissance. En réponse à cette admiration à peine retenue, Jésus prononce quelques phrases très surprenantes : Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre ! Tout sera détruit. L’enjeu est apparemment très grave. Que signifie cette annonce de destruction ? Jésus reprend des oracles de malheur que les prophètes ont jadis prononcés contre le Temple (l’Ancien Temple) ; ces oracles étaient proclamés en réaction au manque de foi du Peuple d’Israël et à leur infidélité à l’Alliance. Il suffit de relire la première lecture de Malachie pour avoir une idée de ces oracles. Jésus reprend les paroles des anciens, parce que l’infidélité des pères se répète aujourd’hui : jadis le peuple rejetait l’Alliance, Jésus lui-même est rejeté par ses contemporains.
Ce que Jésus dénonce ici, c’est le fait de s’attacher à la matière, au Temple comme élément essentiel de la religion juive. Il purifie la religion juive car la destruction du Temple dont il parle est signe d’un renouveau car c’est maintenant l’Alliance éternelle en Jésus-Christ, le Temple spirituel qui n’est pas fait de main d’homme.
Les textes de ce jour nous invitent à exercer un réel discernement pour nous mêmes et pour les autres. Nous n’avons qu’un seul guide. Les faux messies veulent occuper notre conscience … Jésus nous rend libres et responsables de nos décisions. Le véritable événement ne se trouve pas dans la destruction du Temple ou dans les tremblements de terre, les famines, les épidémies et autres faits terrifiants ; le véritable événement se déroule au fond de nous-mêmes, précisément dans le creux de la conscience que tant de faux guides voudraient annihiler. 
L’Eglise est la communauté de ceux qui attendent avec amour le Seigneur comme dit St Paul dans la Lettre à Timothée 4, 8 : «  Et maintenant voici qu’est préparée pour moi la couronne de justice, qu’en retour le Seigneur me donne ra en ce jour-là, lui, le juste juge, et non seulement à moi, mais à tous ceux qui auront attendu avec amour la son apparition » et nous le chantons dans la liturgie de la messe, lorsque le prêtre dit : «Il est grand le mystère de la foi », nous répondons : «Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire».
Mais cette attente, cette espérance nous ne la vivons pas dans la paresse, dans l’oisiveté ; sous prétexte, que le Seigneur va venir, des faux messies se lèvent pour dire que les temps sont accomplis et que la fin du monde est proche alors on baisse les bras, on ne veut rien faire. Ce que nous devons retenir c’est que toute attente du Seigneur, toute espérance qui détourne de la vie réelle est fausse.
Depuis l’Ascension, on ne peut rester à regarder le ciel, ni non plus chercher le Bon Dieu dans les nuages. La tentation de l’évasion (se réfugier dans une fausse piété) demeure. Elle consiste à se réfugier dans la prière et d’oublier sinon éviter de prendre ses responsabilités.
Prenons quelques exemples:
se réfugier dans la prière et d’oublier sinon éviter de prendre ses responsabilités d’époux et d’épouse, çà c’est la fausse piété. Dieu n’a jamais dit de fuir ses responsabilités d’épouse ou d’époux pour aller de retraite en retraite, de journée d’évangélisation en journée d’évangélisation. Or le jour de votre mariage, vous avez accepté d’exercer votre responsabilité d’époux et de parents, alors négliger ses enfants, son époux ou son épouse, sous prétexte qu’il y ait une journée d’évangélisation organisée par je ne sais qui, qu’il y ait une retraite par-ci ou par-là, c’est de la fausse piété, ce n’est pas conforme à l’enseignement de l’Eglise.
Dans l’Eglise catholique, les retraites, ont un thème bien précis et ils visent une cible bien précise, alors vouloir participer à toutes les retraites, c’est faire preuve d’une fausse piété. Ce n’est pas comme ça que l’Eglise nous enseigne de mener notre vie chrétienne, s’enfermer dans des rêves, dans des idéologies. 
Paul dénonce les déviations de la communauté de Thessalonique : on croit tout proche le retour du Seigneur et on l’attend sans rien faire «Aujourd’hui, l’apôtre désapprouve ceux qui vivent dans l’oisiveté, affairés sans rien faire »  
La persévérance et la confiance sont les maîtres mots de des lectures de ce dimanche. « C’est par votre persévérance que vous sauverez vos vies.» Il ne dit pas « par votre jeune, par vos privations », ni « par votre solitude et votre silence dans la prière », ni « par le chant des psaumes », tout cela est certainement utile pour le salut de nos âmes. – mais il dit « par votre persévérance ». Cela vaut pour toutes les épreuves et difficultés qui se présenteront : que ce soit l’insulte, le mépris, la honte infligée par tel homme obscur ou important, que ce soit l’infirmité corporelle, les attaques furieuses de Satan et les épreuves de toutes sortes causées par les hommes ou les esprits mauvais. Comprenez bien ce qui est dit : c’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie. La persévérance et la confiance sont les maîtres mots de des lectures de ce dimanche
La persévérance est la vertu essentielle de tout vrai croyant. Jésus nous demande de persévérer dans la prière de ne jamais baisser les bras, même si Dieu tarde à nous exaucer. Dans la persévérance, il y a la constance, l’endurance, la fidélité, la patience. Persévérer, c’est continuer, malgré les difficultés, malgré les échecs : on ne doit pas dire, voilà j’ai prié avant de passer mon examen, avant de présenter tel concours et Dieu ne m’a pas aidé, je n’ai pas réussi alors je ne prie plus je ne crois plus en Dieu. 
Persévérer, c’est demeurer, être là devant le Seigneur, ne pas partir ailleurs demeurer toujours dans le Seigneur. 
Persévérer, c’est endurer ; et le Seigneur nous dit Celui qui veut être mon disciple, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive, donc, il y a une certaine souffrance, il y a des difficultés liées à notre vie de disciple, liées à notre marche à la suite du Christ. Il nous le dit lui-même on portera la main sur vous, on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon Nom. Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis. Vous serez détestés de tous à cause de mon Nom. Mais pas un seul cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie   Et il nous dit lui-même, la couronne reviendra à ceux qui auront persévérer jusqu’au bout. 
Persévérer, c’est garder la confiance, la foi, malgré les épreuves, c’est tenir ferme dans la foi, malgré les échecs, malgré les difficultés de la vie. On n’est pas chrétien ou chrétienne pour avoir une vie facile, une vie de tout repos, on est chrétien, on croit en Dieu, parce qu’est a confiance en lui, on croit qu’avec son secours avec sa grâce, on pourra vaincre les difficultés, les épreuves inhérentes à notre vie d’homme et de femme. C’est pour cela que la prière de l’Eglise dit : Rassure-nous devant les épreuves, en cette vie où nous espérons le bonheur que tu promets et le retour de Jésus-Christ notre Sauveur.

Prions donc le Seigneur, au cours de ce jour, pour qu’il nous accorde la grâce de la patience dans l’épreuve, qu’il nous rende vigilants, pour que nous puissions toujours persévérer dans le bien. Qu’il nous donne une foi ferme solidement enracinée dans la foi de l’Eglise catholique, afin de n’être  pas à la merci des faux messies, ces diseurs de bonne aventure de la foi. 
Amen.
Abbé Jean-Chris Awoh,
Prêtre de l'Archidiocèse d'Abidjan