By S. - En marche à la suite de Christ

(Blog chrétien - le carnet d'un pèlerin)

dimanche 25 octobre 2020

Dimho (Dimanche Homélie) : 25 Octobre 2020

 30 ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année A




 Textes du jour :  Ex 22,20-26  Ps 17 (18)   /  1Th 1,5c-10  / Mt 22, 34-40


Frères et Soeurs, 

Il y a plusieurs années, au collège, en feuilletant un journal de la place, je tombai, dans la lucarne fait divers, sur un article qui m’a paru assez paradoxale. En effet, l’on pouvait y lire qu’un homme éperdument amoureux d’une femme est allé l’assassiner. Arrêté, quand on lui demanda le mobile de cet acte ignoble, il a fait comprendre à la police qu’il aime follement cette femme alors que cela n’est pas réciproque. Il s’était donc dit : « si elle n’est pas à moi, elle ne sera à personne ». Et en discutant de l’article avec quelques amis, j’ai compris que cela arrive quelques fois. Aimer peut-il pousser à tuer ?


J’ai aussi appris l’histoire d’un jeune homme qui demandait à sa copine de se faire avorter si vraiment elle l’aimait, parce qu’il n’était pas prêt à assumer la grossesse. Aimer peut-il pousser à assassiner ?


Quand l'on regarde l’actualité et que l'on constate avec regret que quelques fanatiques par un soi-disant amour pour Dieu, vont jusqu’à poser des bombes, dans le but de détruire la vie de ceux qui ne partagent pas leur foi, l'on se demande bien ce que signifie aimer Dieu.

Et voilà, qu’aujourd’hui, dans l’Évangile, le Seigneur nous dit que le plus grand commandement est :

 « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Et le second qui lui est semblable : tu aimeras ton prochain comme toi-même. » 

Qu’est-ce que le Seigneur veut nous dire par Aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit et aimer son prochain comme soi-même ?

 

  • Aimer Dieu de tout son cœur


Le cœur, dans la pensée biblique, c’est l’intérieur de l’HommeC’est l’Homme en lui-même, dans ses souvenirs, dans ses idées ; mais aussi dans ses décisions et dans ses projets.

 Aimer Dieu de tout son cœur, c’est donc le mettre au cœur de ses décisions, de ses projets, de ses idées. La personne qui aime Dieu, ne peut envisager l’avenir sans lui. Il ne peut non plus nourrir et entretenir des pensées qui l’éloignent de lui. 

Imaginez-vous un instant un chrétien qui dit aimer Dieu et qui est partisan de la violence. Notre Dieu n’est pas un Dieu de violence mais un Dieu d’amour. 

En tant que chrétien qui aime Dieu, toutes nos actions doivent avoir une référence : le Seigneur et lui seul. Un chrétien avant d’agir, parce qu’il aime Dieu, le consulte, cherche sa volonté et fait tout son possible pour la mettre en pratique.


  • Aimer Dieu de toute son âme


Dans la Bible, l’âme désigne l’homme tout entier, en lien particulier avec le corps. C’est vrai que l’âme n’est pas le corps, mais l’âme arrive à s’exprimer par le corps. Je ne sais pas si vous avez déjà entendu l’expression avoir une belle âme. L’âme on ne la voit pas, mais à travers l’attitude de l’homme, on peut percevoir sa beauté. 

Aimer Dieu de toute son âme, c’est donc faire en sorte que notre corps soit en adéquation avec la volonté de Dieu. Lorsqu’une personne parle, court, prie, écrit, sent, touche, c’est avec son corps qu’elle le fait. L’amour qu’on a pour Dieu doit pouvoir s’exprimer à travers notre corps. A cet effet, saint Paul dira quelque chose de merveilleux : « votre corps est le temple du Saint-Esprit, ne le contristez pas. ». Par notre corps, nous pouvons attrister Dieu. 

Aimer Dieu de toute son âme, c’est vivre dans la pureté. Refuser d’utiliser nos corps pour des pratiques qui nous éloigne de Dieu.


  • Aimer Dieu de tout son esprit


L’esprit est l’élément essentiel et insaisissable en l’homme, c’est ce qui le fait vivre. C’est l’homme au plus profond de ce qu’il est. L’Esprit est fait pour adorer Dieu. Jésus le dira à la samaritaine en Jean 4,23 : « l’heure vient et c’est maintenant où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité. » 

Aimer Dieu de tout son esprit, c’est connecté son esprit à Dieu. C’est être une personne qui aime rester avec Dieu dans la prière. L’Homme qui aime Dieu, ne peut pas être allergique aux choses spirituelles. Prier, vivre des sacrements de l’Eglise, participer vraiment à la messe, c’est aussi cela aimer Dieu de tout son esprit.

 

Frères et Sœurs, le Seigneur ne s’arrête pas à l’amour pour Dieu, mais il met à peu près sur le même pied d’égalité l’amour pour Dieu et l’amour que l’on doit avoir pour le prochain. A cet effet, il dira : « tu aimeras ton prochain comme toi-même. » .

On pourrait bien se demander ce que veut dire aimer son prochain comme soi-même. On a eu une magnifique réponse de l’Évangile que notre Père Archevêque a pris soin de donner comme thème pastorale : « Pour vivre en communion, faites aux autres, ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous. » pour paraphraser ce thème en lien avec l’Évangile de ce jour, je dirai : « pour être concret dans l’amour du prochain, fais aux autres, ce que tu voudrais qu’ils fassent pour toi. »

La première lecture nous donne des cas concrets qui peuvent nous aider dans cette quête : aimer l’immigré, venir en aide aux veuves et aux orphelins

A côté de cela, je voudrais rappeler des attitudes d’amour envers le prochain qui nous sont données par saint Paul en 1 Corinthiens 13,4-6 : prendre patience, rendre service, ne pas être jaloux de son frère ni de ce qu’il a, ni de ce qu’il est. Ne pas agir par orgueil devant son frère, au contraire, être humble en tout temps. Ne pas agir avec colère, mais plutôt avec bienveillance et amour. Ne pas garder rancune envers son prochain, mais lui offrir son pardon. Donner à celui qui demande. Être un artisan de paix.

Aussi, mes Frères et mes Sœurs, dans les actions concrètes que nous devons poser, nous devons toujours avoir à l’esprit ce que le Seigneur a dit en Matthieu 25,34-35, lorsque le roi accueillera les justes pour la vie éternelle : 

« Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » Alors les justes lui répondront étonnés Seigneur à quel moment avons-nous fait cela ? Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »

Que cette eucharistie nous y aide, à Dieu la gloire pour les siècles des siècles.

Abbé Joseph Milafany  Y.
Prêtre du Archidiocèse d'Abidjan

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