By S. - En marche à la suite de Christ

(Blog chrétien - le carnet d'un pèlerin)

dimanche 29 décembre 2019


Fête de la Sainte Famille — Année A
Dimanche 29 Décembre 2019



Textes du jour : Si 3, 2-6.12-14 Ps 127 (128), 1-2, 3, 4-5   / Col 3, 12-21  / Mt 2, 13-15.19-23


Frères et sœurs,

A l'heure où la famille tend à se désunir, devient monoparentale, éclatée, recomposée et où la sacrement de mariage perd de plus en plus son sens, l'Eglise nous invite à redécouvrir la vocation et la mission de la famille dans toutes les dimensions humaines et spirituelles à travers la célébration, en ce jour, de la fête de la Sainte Famille de Nazareth.

En effet, la famille est le lieu d'unité voulue par Dieu, une communion de personnes dans laquelle chaque membre remplit le rôle qui lui est propre à l'instar de la Sainte Trinité.
Dans la trinité sainte, c'est le Père qui engendre, il est le créateur du ciel et de la terre. Le Fils, lui, est engendré; son rôle est d'accomplir la volonté du Père. Le travail de l'Esprit Saint est de nous régénérer, de nous donner une vie nouvelle dans le Christ.

Ainsi, comme nous le montre l'Evangile de ce jour, c'est Joseph qui reçoit la volonté de Dieu par l'ange et la réalise. En vrai chef de famille, il est bien conscient que les personnes qui lui sont confiées, ne lui appartiennent pas. Jésus et Marie appartiennent à Dieu, mais ils lui sont confiés pour qu'il prenne soin d'eux, les protège et les garde. Il remplit cette tâche avec un amour fidèle, confiant totalement et uniquement en Dieu, et sacrifiant ses propres aspirations personnelles légitimes.
Quant à Marie, elle est une mère silencieuse et toujours attentive, vigilante et bienveillante. L'expression "l'enfant et sa mère" qui apparaît quatre (04) fois dans l'évangile, nous dit que Marie a toujours été auprès de Jésus.
Le rôle qui est assigné au petit Jésus sera d'honorer son père et de glorifier sa mère.

Frères et sœurs, cette fête de la Sainte Famille nous enseigne donc, que nous avons dans la famille tous des devoirs.
Le devoir du père est d'être le protecteur de la famille et d'aimer sa femme, tout en se refusant d'être désagréable avec elle. Celui de la mère, est d'être une aide, un support sur lequel l'homme puisse s'appuyer pour garantir l'épanouissement de la cellule familiale. C'est sans doute ce qu'a voulu suggérer saint Paul en affirmant:
Vous les femmes, soyez soumises à votre maris
 Se soumettre signifie, tenir compte de la volonté du conjoint, de son opinion et de sa sensibilité; c'est savoir parfois renoncer à son opinion. C'est se souvenir en somme que l'on est devenu "conjoints" c'est-à-dire des personnes qui sont sous le même joug, accueilli en toute liberté.
C'est pourquoi la mission des parents est de transmettre leur amour à leurs enfants afin qu'ils le transmettent à leur tour et ainsi de suite.

En ce qui concerne les enfants, le sage Ben Sira, dans la première lecture dit ceci:
Mon fils, soutiens ton père dans sa vieillesse, ne le chagrine pas pendant sa vie. Même si son esprit l'abandonne, sois indulgent, ne le méprise pas, toi qui es en pleine force

Voilà le chantier sur lequel le Seigneur nous attend.
Pour y arriver, la famille de Nazareth devra être notre modèle car elle est sainte. Parce que pour mener à bien sa mission, tous ses membres ont en commun le désir d'être fidèle à Dieu, de vivre sa parole, de rechercher sa volonté et de la mettre en pratique.

Demandons donc à la team Jésus, Marie, Joseph d'aider les familles chrétiennes, voire toutes les familles, dans la fidélité à leur devoirs quotidiens, à supporter les angoisses et les tribulations de la vie, dans la généreuse ouverture aux besoins des autres et dans la joyeuse réalisation du dessein de Dieu envers elles.


Abbé Paul Romaric MANI ,
Prêtre de l'Archidiocèse d'Abidjan  

mardi 10 décembre 2019


Bonjour très chers lecteurs d'ici (Abidjan, Côte d'Ivoire) et d'ailleurs, cet article est un "hors-série" qui partage un enseignement du temps de l'Avent portant sur un thème bien précis :
Pour vivre en communion, faites aux autres, ce que vous voulez qu'ils fassent pour vous - Cf. Mt 7,12 
C'est un enseignement qui est ouvert à tous sans distinction de race, ni de culture, ni de localisation, bien que s'inscrivant dans une circonscription précise.

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Depuis le Samedi 12 Octobre 2019, fut officiellement ouverte la nouvelle année pastorale dans le diocèse d'Abidjan. Et à cette occasion fut dévoilée le thème de cette nouvelle année pastorale que nous citons :
POUR VIVRE EN COMMUNION, FAITES AUX AUTRES CE QUE VOUS VOULEZ QU’ILS FASSENT POUR VOUS
Ce thème tel que formulé paraît simple, cependant il est d'une grande profondeur. Et, nous devons nous plonger dans cette profondeur pour puiser nos repères pour réussir notre marche pastorale. 
Pour y arriver, il nous faut nous poser certaines questions:

  • Que signifie ce thème ?
  • Comment le comprendre ?
  • Comment le pratiquer concrètement ? 
Dans sa syntaxe, le thème pourrait être scindé en deux parties:

  • La première qui rejoint dans l’Évangile un extrait de la prière sacerdotale du Christ en Jean 17, 21, est introduite à dessein par une préposition : « Pour vivre en communion… ». 
  • La seconde « …Faites aux autres, ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous »
Ces deux parties ainsi exposées articuleront notre enseignement. Mais avant, parlons un peu du temps de l’Avent.

I- Le temps de l’avent 

Le temps de l'Avent est l'un des cinq temps de l'année liturgique (nous ferons un autre article beaucoup plus détaillé sur l'année liturgique).

Le temps de l’Avent compte quatre dimanches avant la Nativité (Naissance du Christ) et a deux objectifs principaux :
  1. tourner nos cœurs, nos prières vers le retour glorieux du Christ
  2. nous préparer à célébrer la naissance du Christ.

L’Eglise, au vue de ces deux objectifs a orienté toute la liturgie de ce temps. Ainsi,

  • du début de l’Avent jusqu’au 15 Décembre inclus, les textes liturgiques insistent sur les fins dernières, avec comme grande figure, nonobstant le Christ, celle prophète Isaïe ;
  • du 16 au 24 décembre au matin, nous entrerons peu à peu dans le mystère de la Nativité avec les textes afférents et qui aura pour figures de proue : Jean-Baptiste, Joseph et Marie.
Comme nous le savons, le temps de l’Avent est avant tout, un temps de préparation.
Un temps pour préparer notre rencontre avec le Christ, que cette rencontre soit ici bas dans notre cœur, ou plus lointain, avec le retour du Christ.

De cela, il  ressort une chose fondamentale, c’est que le temps de l’Avent n’a pas pour but premier de nous préparer de façon ponctuel à un événement annuel, mais il veut nous aider, nous conduire de manière plus profonde à la sainteté. La finalité première de ce grand temps de l’Eglise est donc de faire de nous des saints. Par exemple, dans la bulle de canonisation de saint Louis, le pape Boniface VIII montre comment ce précieux temps de l’Avent a aidé le saint roi dans sa marche vers la sainteté. Il y a donc un lien indubitable entre le temps de l’Avent et la vie de sainteté.

Puisque le thème de l’année veut conduire nos pas vers la sainteté et que le temps de l’Avent veut également nous rapprocher de cela, il convient de comprendre ce thème de l’année, de le mettre en pratique et de le vivre pour approcher de la sainteté.

II- « POUR VIVRE EN COMMUNION… »

Le thème tel qu'il nous est proposé, par notre Père Archevêque, nous montre d’abord l’objectif à atteindre et les moyens pour y parvenir (techniques marketing)
Remarquez avec moi qu’il n’aurait apparemment rien de changer si l’on formulait le thème en plaçant cette proposition à la fin de la phrase : « Ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous, faîtes-le aux autres pour vivre en communion », mais c’est à dessein. 
Il s’agissait de focaliser notre premier regard, celui de notre intelligence et de notre cœur sur l’objectif qu’est la communion: communion de cœur, communion d’action, communion d’amour et communion de pensée calquées sur la communion qui intimement unit le Père, le Fils et l’Esprit Saint

Cette communion qui est union et réunion s’avère être un défi dans une Église regroupant plusieurs groupes. 

Cette communion qui est union et brassage est un véritable défi dans un contexte de vive tension politique opposant des fervents catholiques qui partagent la même foi mais n’hésitent pas à brandir le glaive pour défendre leur cercle partisan ! 

Notre père Archevêque, devant la situation du pays qui fait peur nous invite à nous plonger dans la mystique union divine qui unit les personnes de la Trinité

    Le mot communion signifie un accord profond, « commune union » entre personnes. Ainsi, la communion va jusqu’à signifier une symbiose « de sens » entre baptisés mais aussi entre baptisés et les personnes de la Trinité Sainte. 
    Pour bien comprendre, prenons l’exemple de la préparation d’un gâteau. En effet, vivre en communion c’est un peu comme associer, malaxer et panacher les différents ingrédients qui servent à confectionner un gâteau. 
    D’un ingrédient à un autre, les mesures sont respectées et peu à peu la pâte prend forme et elle est mise au four.  A la cuisson, la bouche saura apprécier la délicate saveur des œufs, de la farine, du chocolat, du sucre, des noix de muscade et du beurre sans pouvoir les détacher distinctement. 
    C’est ainsi que notre communion est une unité qui n’altère point la particularité savoureuse des individualités. Aussi, cette image empruntée à la réalisation d’un gâteau nous démontre que la communion est d’une sévère exigence qui requiert délicatesse, mesure, attention, mais, aussi et surtout l’épreuve du four, celle des incompréhensions et des échafaudages, qui ne sont qu’un passage utile qui mettra à nu la solidité de notre communion. 
                
III- « FAITES AUX AUTRES CE QUE VOUS VOULEZ QU’ILS FASSENT POUR VOUS »

    Si la première partie de notre thème indiquait le but à atteindre en cette année, la seconde partie nous livre les moyens à employer pour tendre vers le but indiqué.  

    Pour vivre la communion notre père Archevêque, nous invite à respecter une règle d’or qui est inscrite dans la loi naturelle avant même d’être chrétienne : « faites aux autres ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous ». 
   
Cette règle d’or, l’Ancien Testament la connaissait sous une forme négative : « ne fais à personne ce que tu n’aimerais pas subir » (Tb 4, 45). 

    Le Nouveau Testament quant à lui l’appréhende sous une forme positive dans Mt 7, 12 et Lc 6, 31 : « Donc tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous faites- le aussi pour eux ». 
    Le Christ, qui cite ce verset dans le cadre d’un enseignement sur l’amour des ennemis, nous indique que la manière pratique d’aimer son prochain est de voir en lui un autre moi. 
    Frères et sœurs, nous devons être conscients que par le baptême nous sommes incorporés au Christ et que chaque baptisé est une partie de moi-même
    L’autre en étant un reflet de Dieu est un autre moi-même et le poids qui lui écorche les épaules ne devrait en aucun cas me laisser indifférent !  
    Nous sommes invités à convertir le regard que nous portons sur les autres et à les regarder avec les yeux d’amour que nous portons sur nos propres personnes. 
    Il s’agit pour nous concrètement en cette année de portée un regard de conscience sur chaque acte que nous posons en nous demandant : comment aurais-je voulu réagir si les rôles étaient inversés
    Très chers frères, nous sommes conviés à ôter de nos faces ces masques de froideur, de distance et d’indifférence qui enlaidissent les relations que nous entretenons avec les autres. 


Et pour terminer, nous vous laissons neuf (09) caractéristiques essentielles à une communion fraternelle saine. 

1. Faire part de ses vrais sentiments (Authenticité)

« Renoncez au mensonge, et que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain; car nous sommes membres les uns des autres. » Éphésiens 4.25

2. S’encourager réciproquement (Mutualité)

« C’est pourquoi encouragez-vous les uns les autres et aidez-vous mutuellement à grandir dans la foi, comme vous le faites déjà. » 1 Thessaloniciens 5.11

3. Se soutenir les uns les autres (Sympathie)

« Ayez de l’affection les uns pour les autres comme des frères qui s’aiment; mettez du zèle à vous respecter les uns les autres. » Romains 12.10

4. Se pardonner (Miséricorde)

« Supportez-vous les uns les autres, et si l’un de vous a quelque chose à reprocher à un autre, pardonnez-vous mutuellement; le Seigneur vous a pardonné : vous aussi, pardonnez-vous de la même manière. » Colossiens 3.13

5. Se dire la vérité avec amour (Franchise)

« Celui qui répond franchement donne une preuve de son amitié » Proverbes 24.2

« Frères, si un homme vient à être surpris en faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. » Galates 6. 1-2

6. Admettre ses faiblesses (Humilité)

« Vivez en bon accord les uns avec les autres. N’ayez pas la folie des grandeurs, mais acceptez des tâches modestes. Ne vous prenez pas pour des sages. » Romains 12.16

« Ne faites donc rien par esprit de rivalité, ou par un vain désir de vous mettre en avant; au contraire, par humilité, considérez les autres comme plus importants que vous-mêmes; et que chacun regarde, non ses propres qualités, mais celle des autres. » Philippiens 2. 3-4

7. Respecter les différences (Courtoisie)

« Que chacun de nous recherche la satisfaction de son prochain pour le bien de celui-ci, en vue de l’aider à grandir dans la foi. » Romains 15.2

« Qu’ils soient conciliants, courtois, et qu’ils fassent preuve d’une parfaite amabilité envers tous les hommes. » Tite 3.2

8. Ne pas faire de ragots (Confidentialité)

« Le fourbe sème la discorde, et le rapporteur sème la brouille entre des amis. »Proverbes 16.28

9. Donner priorité au groupe (Régularité)

« N’abandonnons pas nos assemblées comme certains ont pris l’habitude de le faire. Au contraire, encourageons-nous les uns les autres. » Hébreux 10.25

Bon temps de l'Avent à vous chers lecteurs !


Extrait de l'enseignement du 1er Dimanche de l'Avent
De l' Abbé Awoh Jean-Chris, Prêtre du Diocèse d'Abidjan
Dimanche 1er Décembre 2019